mardi 25 avril 2006

26 avril 1986



Tchernobyl aujourd'hui. En avant-plan Prypiat, la ville-fantôme des ouvriers de Tchernobyl. Au loin, la centrale.
Impossible de passer cette date sous silence. Les erreurs commises par les ingénieurs qui jouaient aux apprenti-sorciers avec le réacteur, dans la nuit du 25 au 26 avril 1986, ont enclenché un processus qui se poursuivra durant tout ce millénaire. Sur le terrain, tout ce qui a été fait – en catastrophe – est à refaire, étant donné la situatin d'apocalypse qui régnait, surtout en termes d'entreposage du matériel hautement radioactif. Les photos sont saisissantes et ne laissent planer aucun doute sur de nouvelles catastrophes qui pointent à l'horizon.
On ne saurait envoyer des travailleurs faire le ménage là-bas sans qu'ils aient été informés et qu'ils soient conscients d'écourter ainsi leurs vies. Il faudra pourtant que cela soit fait dans une certaine mesure. Parer aux plus éminemment dangeureux à tout le moins. Je ne me porte pas volontaire. J'irais plutôt en Afghanistan...

Malgré le côté franchement dantesque de cette situation, on remarque le retour de plusieurs espèces d'animaux sauvages qui avaient désertés la région avec l'arrivée des populations, il y a fort longtemps. Toutes ces espèces ont subi des mutations génétiques mais, selon les chercheurs, il y a eu adaptation à cet environnement. De là à dire que nous nous adaptons à tout, faudrait pas trop tirer sur l'élastique.


Étendue et niveaux des radiations en Europe à partir d'avril-mai 1986

Noire sœur
Belle ténébreuse


Jamais je ne t'ai vu sous ce joug
Sans fond
Opaque
Immense
Oppressante
Intrigante
Inquiétante.

Ce soir à vélo,
tu te fous de moi.
Tu me caches tout,
même les trous!

Le noir mouillé du macadam
se confond au plafond de plomb,
par-delà cette brume de pois.
Rien n'a de contours.

Une sensation d'impuissance,
à la totale merci de mes sens
à peine guidé sur les bas-côtés
de grenouilles au chant hésitant.

Seule toi, Ô Ténèbre, m'émeut.
Tu domines tout.

Croisé dans le sous-bois,
sous le faisceau de ma lampe intruse,
mon chat noir luit,
le regard fixe sur je ne sais quoi,
feint même de te savoir.

Je referme la porte et allume,
confine la lueur entre mes murs
de peur que tu ne me la dérobes

Voir c'est croire
Noir c'est broire

Dans une chambre noire
où résolument je me cloître
je ne saurais me perdre,
mais dans la forêt sans forme,
la pauvre bête-homme
ne peut qu'espérer,
appréhender l'aurore.

La certitude du cycle
l'enhardit
et le rassure.

jeudi 20 avril 2006

Petite virée jusqu'à Mégantic


En attendant Maude je suis allé lire dans le parc face au lac. Au loin, le massif du Mont Mégantic, omniprésent dans la région.
Il y a longtemps que je n'étais pas sorti de La Patrie. Maude y allait et j'étais du voyage. J'ai fait quelques emplettes dont un petit phare pour mon vélo, moi qui me promène à la noirceur sur la route. Toutefois, depuis une dizaine de jours, je ne pouvais voyager sans ma lampe de poche car il fait extraordinairement noir sur la route. Je ne vois pas ma main à un pied devant moi. Mais à tenir la lampe de poche qui vacille à tout bout de champ, cela rend la conduite pénible. Alors je me suis procuré une des ces nouvelles lampe/phare de vélo à cinq diodes qui éclaire assez fort. Je vais même peut-être m'en servir comme lampe d'intérieur dans ma cabane ce soir pour tester, puisqu'elle se détache et peut avoir la vocation d'une mini lanterne. C'est vraiment la lumière de l'avenir puisqu'elle ne consomme pratiquement pas d'énergie pour la lumière qu'elle réussit à dégager. Et puis sur 4 piles AAA, on dit qu'elle à une autonomie de 150 heures!
Demain je vais faire un peu de toiture chez un copain, du temps qu'il fait beau. Samedi il se pourrait que j'aille à Québec! La grosse sortie!
Le compte à rebours du déménagement est entamé. Je serai bientôt à Scotstown. Aujourd'hui avec Maude je suis allé faire une petite visite à Josée et Marc qui se sont construits des piaules en forêt de manière écolo le plus possible. C'est très chouette. J'ai oublié de prendre des photos. Ça c'est moins chouette...

mardi 18 avril 2006

Le retour du train?


Triage des wagons de Québec Railway, Light & Power Company, sur les terrains adjacents au bureau de Poste central de la rue Saint-Paul, bassin Louise, Québec.
Photo: Omer S.A. Lavallée [c. 1958]

Depuis au moins une trentaine d'années, on parle de l'aménagement de lignes ferroviaires pour l'avènement de trains à grandes vitesses devant reliés les grands centres. Rien n'est fait et, au rythme où vont les choses, rien de tel ne se fera de mon vivant.
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Une vue hivernale peu courante à Nantes, 24 décembre 1996
Photo: Jean-Claude Lehoux ©FACS-UNECTO

À l'heure où les prix du pétrole risquent de devenir intenable, ne serait-il tout de même pas temps de considérer à nouveau le train, lui que nous avons sciemment exclu des modes de transports depuis autant d'années sinon plus?
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Rame du Tramway de Rouen à Sotteville -Hôtel-de-Ville, juin 1997
Photo: FD © FACS-UNECTO

Pour tout dire, l'installation d'un train à grande vitesse est maintenant devenue chose pratiquement impossible car, avec le vieillessement de la population, nous n'avons plus les moyens de nos léthargiques ambitions. Ne serait-il pas alors concevable de voir les choses autrement? Lorsque j'étais plus jeune, il y avait un wagon motorisé qui faisait la navette La Malbaie - Québec. Un seul wagon muni d'une motrice intégrée. Je me demande alors si au lieu de dépenser des milliards de dollars pour un train, il n'y aurait pas lieu de concevoir le retour de tels wagons motorisés - sur des lignes électrifiées cette fois - qui coûteraient moins chers à l'usage.

Détail d'une carte du réseau ferroviaire québécois
Source: ministère des Transports, Québec

Ces wagons de type tramways mais plus confortables feraient la navette entre les grands centres, mais aussi pourraient desservir des villes moyennes telles Sherbrooke, Gatineau, Trois-Rivières, Lévis, etc. Il s'agirait alors d'utiliser les mêmes voies déjà existantes en rééquilibrant les rails afin de minimiser les effets du partage fret/passagers des voies. Les wagons pourraient être fabriqués d'alliages plus légers de sorte que le poids hors tout autorise l'usage de motrices de moindres puissance.
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Heidelberg, Allemagne
Photo: R. Dissinger

Ce type de wagons est déjà en usage un peu partout en Europe et semble répondre convenablement à des besoins de déplacement. Étant donné que le coût du litre d'essence en Europe est le double de ce qu'il est ici, le choix devient clair. Nous faudra-t-il attendre que le coût de l'essence soit le même ici avant que nous songions à commencer à penser à réfléchir à des alternatives de transport que la voiture privée? Au même titre que ce qui se passe en Europe, nous pourrions organiser notre système de transport autour d'axes ferroviaires étendus, des passages fréquents de ces wagons motorisés/tramways et réorganiser le transport des personnes à l'arrivée aux gares à leur destination finale qui ne soit pas d'un coût prohibitifs. Ainsi au lieu du taxi, des navettes pourraient desservir les gares vers les destinations finales des usagers.
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Nottingham Express Transit, Nottingham, Angleterre
Photo: John R. Prentice 2006

Pour que cela puisse être, il ne faut pas seulement une volonté politique d'un seul homme ou d'une seule femme, il faut être en mesure de concevoir que la vie peut exister sans sa voiture et que le temps peut se vivre autrement. Si l'on se fie au dernières statistiques, il faudra que le prix de l'essence frise les 10 $ le litre et que l'on soit sur le bord des larmes avant de considérer une telle option.

Photo: Mjtabor

dimanche 16 avril 2006

Les forêts sont malades mais...
Joyeuses Pâques tout de même


Incurie de l'industrie forestière + impuissance sur l'environnement
Un article de Louis-Gilles Francœur à la Une du Devoir de ce samedi 15 avril, nous met en garde contre cette espèce de léthargie qui règne dans le merveilleux monde de la gestion forestière.
Je ne parle pas par nostalgie. Pourtant, je vois que les forêts ne sont pas très en forme si je compare à ce que je voyais dans mon enfance: les arbres sont très malades. Les effets d'un pH trop acides sont là. En plus d'une gestion sylvicole rigoureuse, il faut en priorité et d'urgence épandre de la chaux pour rétablir un pH entre 6.0 et 8.0. En temps normal, cet épandage se fait au sol mais ne pourrait-on pas le faire par voie aérienne, étant donné l'immensité du territoire à couvrir? Les saisons idéales seraient l'automne avant les neiges et le printemps après la fonte des neiges. Fait annuellement pendant quelques années au minimum, cela permettrait au sol de se régénérer et accroîtrait la protection contre les parasites. Cela favoriserait aussi plus de nutriments dans le sols pour la faune et la flore, grâce notamment à un humus qui se décomposerait plus métaboliquement. Bien qu'il faille normalement que la chaux pénètre, l'effet de la pluie ne pourrait-il pas remplacer cette étape impossible à grande échelle?
À ce sujet, lire “Une communauté de Nouvelle-Écosse sera la première en Amérique du Nord à installer une technologie de pointe pour contrer les effets des pluies acides”, mis en ligne par Atlantic Salmon Federation
Autre amendement à considérer: la cendre de bois. Par les mêmes méthodes d'épandage au sol - même en forêt - on obtiendrait un relèvement du pH. Ce n'est pas la cendre de bois de combustion qui manque au Québec! Cela ferait que cette matière la plupart du temps considérée tel un mal nécessaire, deviendrait une solution mitoyenne entre ne rien faire et pleurer et limiter les dégâts de l'acidification des sols par la pollution nord-américaine sur laquelle on semble avoir peu de prise quelques soient les politiques des États.
À ce sujet lire ce dossier de Ressources naturelles Canada
Du reste, nous n'avons rien inventé. Les Autochtones eux-mêmes pratiquaient les brûlis printaniers avant la disparition de toute la neige pour justement créer cet amendement au sol et favoriser sa régéneressence. Je l'ai fait aussi. Les méthodes de coupe à blanc ont aussi été de grandes destructrices, comme si on avait fait sauter des bombes nucléaires dans les forêts. Après le passage des braves travailleurs forestiers, il ne reste plus rien, plus un morceau d'humus. Ce sont d'immenses terrains vagues. Un conseil à ceux-là: lisez le livre de David Suzuki sur ce qu'est un arbre. Après tout, la décision de faire un boulot ou pas est une décision politique. J'ai buché aussi, mais ne me serais jamais venu à l'idée de le faire comme ceux-là se croient permis de le faire.

◊ ◊ ◊

En avril, ne te découvre pas d'un fil

Je souhaite de Joyeuses Pâques à tousse et à toux et j'espère que vous avez fait un effort pour acheter du chocolat équitable!

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Envoyée par une amie, je partage...

Counter/clock/wise (man)...


...ou l'horloge de comptoir du sage
Services de traduction du Moine Boudeur...

Drap devenu tapisserie en tissu in McCabann au Canada
J'ai ouvert la radio une seconde. Durant cette seconde, j'ai entendu la voix assurée de quelqu'un qui parlait de la science-fiction de Jules Verne. J'ai entendu l'écho d'une salle, un public sagement assis à siroter son café ou autre boisson. J'ai surtout entendu que l'on se satisfait amplement de la condition de l'homme moderne et de l'ordre des choses. J'ai refermé la radio. Cette seconde-là était de trop.
Je venais tout juste de terminer la lecture d'un essai par Curtis White dans le dernier numéro de Harper's magazine (avril) et intitulé, “The Spirit of Desobedience - An invitation to resistance”. L'auteur a récemment publié un ouvrage sous le titre: “The Middle Mind: Why Americans Don't Think for Themselves.”. Il est aussi professeur à l'université d'État de l'Illinois.

Dessin de “Mr Fish” sur le site d'Harper's magazine
Son essai porte donc sur l'esprit de la désobéissance et culmine avec la vie et les propos d'Henry David Thoreau, ce penseur qui, bien avant moi, était résolu à échapper à la tyrannie de la société où il vivait, société qui n'était pas tant différente de la nôtre puisqu'il s'agit de la société capitaliste américaine naissante.
L'argumentation de Curtis White tourne autour de ce qu'on appelle en marketing “la fidélisation de la clientèle” et qui empêche de réfléchir sur le sens d'être humain dans une société de besoins et de divertissement. On s'en remet à des institutions, à des dirigeants, possesseurs de la vérité, tout en se complaisant à croire que nous ne sommes pas des esclaves.
L'ayant compris, Henry David Thoreau s'en était allé vivre en séclusion deux ans dans une cabane à Walden Pond, non loin de Concord, Massachussetts, aujourd'hui lieu de pélerinage au même titre qu'une basilique.

Dans l'ordre habituel: Morgan, Betty, Hugo, Bacchus

Rebelle pour une Pâque
À l'instar de Jésus, Thoreau refuse l'ordre social établi, non pas pour le remplacer par un ordre de violence, mais un ordre de la vie plutôt que l'ordre capitaliste qui transforme l'homme en esclave de sa propre mort, sa vie durant.
En ce sens convaincu de sa parole, Jésus ne se déroba pas face au sort qui l'attendait. Il a laissé le soin à l'Homme d'aller au bout de sa misère et de sacrifier ce que, lui le Christ, représentait: une atteinte à l'ordre établi. Il n'est certainement pas mort pour “nous laver de nos péchés”. Cette affirmation est et demeure du wishful thinking, comme disent les Anglais. Thoreau lui a fait de la prison, refusant de payer ses impôts qui servaient à financer la guerre avec le Mexique. Thoreau pensait qu'il ne fallait pas plus d'argent mais moins.
De toute évidence, ma rébellion n'a nullement la même portée ni la même espérance que celle de Thoreau. Mais comme lui, je me subis un temps d'arrêt pour réfléchir à MA suite du monde. Ce blogue n'est même pas un cri du cœur ou même une tentative de prêcher dans le désert. C'est un simple exutoire qui me permet de canaliser de manière relativement positive l'amertume que je ressens. En focalisant ici, je me révèle et apprend à ajuster le tir pour plus de pertinence dans l'avenir.

Dialogue

Quoiqu'il en soit, je suis totalement ouvert au dialogue à l'instar de ces membres de la communauté turque musulmane de Montréal qui ont organisés un partage d'une tradition millénaire avec des gens d'autres confessions religieuses ce week end. Bien avant l'islam ou le christianisme, il y a eu l'histoire de l'Arche de Noé qui aurait finalement abouti au sommet du mont Ararat aux limites de l'Anatolie et de l'Arménie. Vers la fin du périple, Noé commença à manquer de vivres pour les siens et les animaux. On se mis alors à faire un pudding à partir des restants. C'est cette tradition du pudding que les Turcs ont décidé de partager avec les autres, symboliquement pour en finir avec la tension provoquée par les caricatures parues dans le journal danois Jyllands-Posten en septembre dernier et qui avaient mis le feu au poudre. Reportage à l'émission “The World This Weekend”, sur CBC Radio One. (7m42 - 1,8 megs - mp3)
Dans le même ordre d'idée, Le Devoir de ce weekend publie un cahier pascal sur la religion, dans les pages duquel Estelle Zehler signe l'article “Société québécoise - Il faut aller plus loin que simplement vivre ensemble, où elle observe nos limites de tolérance avec “l'affaire du kirpan” et la nécessité du dialogue permanent dans une société dite laïque.
Pierre C. Noël abonde dans le même sens mais en donnant des pistes pour la suite du monde dans son “Défi occidental - Pour un désengagement de l'État

samedi 15 avril 2006

Je courbe l'échine et lis sur les Chines qui se lient


On the Wall - Weng Fen
Red Mansion Foundation, London UK

Lire en pleine forêt un article sur la nature des rapports entre Honk Kong et Shenzhen est aussi pertinent que d'être abonné au New Yorker sur Jupiter.
Pourtant, la description que fait Don Gillmor de l'évolution de cette région de Chine dans le numéro de mars de la revue The Walrus n'est guère rassurante. Décrétée “Zone économique spéciale” par Den Xiaoping et ses sbires dans les années 80, elle témoigne de l'adaptabilité prodigieuse de l'homme à sa propre destruction.
Tous les huit mois se construit en Chine une ville de la dimension de Toronto. Shenzhen c'est plus de 300 gratte-ciel de 50 étages et plus en 10 ans. Se trouvait là jusque dans les années 80 un village de pêcheurs de 25 000 habitants, devenu une mégalopole de 8 millions d'habitants. Si tu avais connu le village de pêcheurs il y a 25 ans et voudrais y retourner pour revoir tes potes, oublie ça car, jusqu'à tout récemment, ton village constituait le centre-ville de Shenzhen folklorisé. On a simplement décidé de déplacer le centre-ville.
Il y a 25 ans ce genre de “progrès” m'aurait attiré et je n'aurais vu aucun inconvénient à m'y insérer, parce que je m'inscrivais bien dans cette mouvance perpétuelle et illusoire. Il s'agissait strictement d'être efficace. Du reste, l'âge moyen de l'habitant de Shenzhen est 28 ans, l'âge qu'il faut pour foncer tête baissée dans l'tas et croire dur comme fer que l'on réinvente le monde.
Tout change, tout s'use très vite à Shenzhen, même les parcs et les gratte-ciel n'ont pas de permanence. C'est une cité destroy mais dans le sens work in progress. On ne se formalise pas avec la paperasserie, autant que faire ce peut. On dessine les gratte-ciel en une semaine et on les rocopie à la douzaine. Moins de trouble. Bon il y a tout de même un gigantisme à couper le souffle et une esthétique à la Chine communiste moderne et... capitaliste.

Vue depuis le sommet Victoria, sur l'île de Hong Kong, et Kowloon sur l'autre rive, le continent.
Photo: Richard Paul Thibodeau, Jr

Hong Kong ne voit pas d'un bon œil l'intégration envisagée des deux villes. Jusqu'à tout récemment protégée, Hong Kong commence à sentir la pression. Elle qui bénéficie d'un statut spécial depuis le départ des Britanniques en juillet 1997, craint cette invasion des Barbares du continent. Pourtant, ce sont les investisseurs de Honk Kong qui ont financés l'avènement de Shenzhen, l'autre côté du fleuve. Mais le standing de Hong Kong, hérité de son statut international et de son passé colonial britannique, tranche avec l'apparente délinquance de Shenzhen, ville-usine qui n'a pas la prestance de sa grande sœur.

Vue par satellite pour mieux localiser les deux villes distantes d'environ 30 km à vol d'oiseau. De toute évidence Hong Kong est dotée d'un système d'épuration des eaux usées et Shenzhen pas... Belle bombe à retardement.
Photo: google

Quelques photos sur le gigantisme de Schenzhen.
Hong Kong @ wikepedia,
Shenzhen @ wikepedia disponible aussi en français mais plus exhaustif en anglais.

vendredi 14 avril 2006

Premier après-midi résolument en forêt


J'ai la vague impression que les décisions concernant le zonage ont été rendues par la MRC. Il se passe des activités inusitées maintenant dans la forêt... Ce statut-là pourrait être mon plus grand écueil, car selon ce qu'il sera ou restera je pourrai faire X ou Y sur le terrain.


J'ai quitté le village pour aller flâner sur le terrain. A vrai dire, j'ai fait un repérage des choses à faire. Ce n'est pas le boulot qui manque. Le statut du terrain et ce que je peux y faire déterminera aussi la quantité de calories que j'épuiserai là. C'est la question à laquelle je devrais obtenir une réponse mardi.

L'automne dernier, les pluies torrentielles m'avaient obligé à faire un chemin de pontage. Il reste encore un peu de neige sur le terrain. C'est le genre de photo qui rappelle les jours du Klondike au Yukon, avec les maisons de bois et les trottoirs du même matériau.

◊ ◊ ◊


À l'émission Ideas à CBC Radio One ce soir, on parle de pain!
Our Daily Bread
It's a feast for all five senses. Our staff of lunch and life. Amy Jo Ehman kneads the multiple roles of homemade bread—cultural, spiritual, and physical—and finds it tasty, no matter how you slice it.
La dernière fois que j'ai vécu longtemps en forêt, au Yukon, je faisais mon propre pain dans une cabane, dans le four d'un poêle à bois. J'en faisais toujours plus que j'en avais besoin car à chaque fois qu'on venait me visiter, le pain se mangeait comme du gâteau. C'était pourtant des grosses miches de pain entier, mais vraiment délicieux. Faire du pain est vraiment un travail mais c'est de la vie. La pain vit. On le fait naître de ses mains. Il ne me reste plus de ce pain bien sûr, mais j'ai encore avec moi la lampe-tempête sous laquelle nous le mangions.

Expédition Scotstown 003
Le printemps enfin s'installe


Les chevaux, la montagne à Hampden

Belle journée que je ne passerai pas à l'intérieur. Troisième petite balade intéressée ce matin à Scotstown. C'est le printemps. Ici aussi les gens commencent à sortir de leur torpeur hivernale.

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Petit panorama ce midi à la croisée de la 214 et de la 257. À l'extrême gauche l'hôtel, au centre l'ancienne banque et le bureau de poste. Au fond un des nombreux lieux de culte de Scotstown d'une époque révolue. Cliquer la photo pour agrandir.
La plupart des choses qui se sont construites dans le coin depuis une trentaine d'années est à l'image de ce que j'ai pu constater ailleurs au Québec. Vraiment, on a l'impression d'une aculturation avec ces bungalows qui poussent partout, maisons inadaptées à notre climat, sans parler de toutes ces parois de tôles ondulées/gaufrées.
De plus, la majorité des maisons n'est pas orientée pour obtenir un maximum d'énergie solaire. On continue de construire comme si le soleil, la lumière solaire n'était pas pertinente, sans doute parce que c'est Hydro qui fournit l'électricité. Il règne donc encore une grande paresse et un manque de sensibilité envers les choses les plus élémentaires.


Le resplendissant Hôtel Scotstown

Voici l'endroit. S'il n'y avait pas de voitures dans le parc-auto et des enseignes, on aurait vraiment l'impression que le lieu est abandonné. Mais les nouveaux acquéreurs Daniel et Sylvie sont pleins de bonne volonté mais peu fortunés. Faut leur laisser le temps.


Ah, là je rêve encore... C'est la future Maison de la Culture!
Tape sur les doigts.

Ça ce serait un gros morceau pour moi et tout à fait pertinent, attractif: l'idée d'une maison de la culture dans cette ancienne Banque Canadienne Nationale. L'immeuble est dans un état lamentable et nécessiterait des travaux fous, mais si vraiment je pense offrir à Scotstown un lieu intéressant (galerie d'art, café, salle de spectacle ou réunion, c'est vraiment l'endroit idéal, au carrefour des deux routes principales. Je vais étudier la question...


Mamours chevaleresques

Pour le moment, je vais m'occuper un peu de mon propre terrain.

mercredi 12 avril 2006

Expédition Scotstown 002
Le bonheur est dans le pré...sent


Ça y est! Après avoir pris contact avec l'indigène, le local, comme disent les Chinois, j'en suis venu à la conclusion que le meilleur endroit pour me loger en ville était la suite présidentielle du Hyatt Regency Scotstown pour 10 dollars de plus que là où je suis en ce moment, avec cette fois, une douche, une cuisine, un frigo, laveuse/sécheuse et une entrée de téléphone. Génial, c'est tout ce dont j'avais besoin minimalement, toute chose qu'on me refusait ici. Je paierai une chambre d'hôtel mensuelle 20% de moins que dans le centre-ville de Vancouver il y a 25 ans! Donc si on fait le calcul vite: 5,33$/jour. Inouï! Le prix d'un bière en ville...
Je vais donc avoir cette nécessaire “interface sociétale” qu'on exige de tous, pouvoir utiliser l'ordi et l'internet pour une bouchée de pain, être disponible envers tout le monde et même pouvoir recevoir ceux et celles qui veulent venir me visiter puisque c'est deux fois plus grand!
Il ne me reste plus qu'à trouver un endroit où entreposer mon matos qui est en ce moment dans un garage à Notre Dame des Bois. J'ai déjà pris arrangement pour le déménagement de ce matos le 1er mai.
Étant donné la complexité de la gestion de mon existence, je viens à bout des problèmes avant même qu'ils se pointent. Que vouloir de plus?

La débandade - Addendum

Bernard Landry a donné une longue entrevue à Jean-François Lépine ce matin à Indicatif présent, avec entre autres sujets, les déclarations de Michel Tremblay et Robert Lepage. Landry a les qualités d'un chef de gouvernement pour sûr. Il est bon joueur sur tous les fronts et donne aussi à réfléchir sur les enjeux de la mondialisation et la nécessité de l'idée d'indépendance. Mais là, il va falloir que son type d'intervention dépasse le micro de Lépine et fasse l'objet d'un débat sur la place publique. L'État québécois coûte très très cher dans le présent contexte et va falloir que quelqu'un mette ses culottes. Des gens me disent payer 5000 $ de plus d'impôt au Québec qu'en Ontario pour moins de services. Je ne crois pas une seconde que le problème sera réglé avec le rapatriement de tous les argents d'Ottawa à Québec. Nous avons de sérieux problèmes inhérents à notre type de gestion de l'État et il faut faire face à la musique.

P.S. Je potine: René Homier-Roy et Marie-France Bazzo sont partis en vacances en même temps. Je me demande si...

mardi 11 avril 2006

La débandade
Ça fait longtemps mais on l'avait pô r'marqué...


La “souveraineté” du Québec n'est pas un sujet très érectile par les temps qui courent, même chez les Michel Tremblay et autre Robert Lepage. C'est le genre de sujet et de nouvelles qui n'est pas le lot de mon quotidien et je suis tombé là-dessus par hasard.
J'aimerais bien dès l'abord que l'on appelle un chat un chat avant la mi-août... Ce mot de souveraineté est un nœuphémisme, un empêcheur d'aller droit. De quoi parle-t-on au juste? À partir de désormais (sic), je parlerai ici d'INDÉPENDANCE, puisque c'est de cela dont il s'agit. Non?

Porte-parole involontaires, Tremblay et Lepage, le sont de par leurs notoriétés respectives. Qu'ils osent dire tout haut ce que d'aucuns pensent tout bas est malheureusement... courageux.
Le projet d'indépendance du Québec est à l'image de la génération qui l'a porté: flasque et bedonnant. S'il y a de la viande au projet elle n'est pas comestible. Le projet aurait donc besoin d'un lifting et de liposuccion.
Mais, de tout évidence, chacun lit bien ce qu'il veut lire dans la sortie de Tremblay. Je trouve les remarques de Paul Piché parmi les plus sages de la classe: “S'il remet en question les valeurs trop capitalistes ou une vision un peu trop égoïste du Québec, je peux comprendre qu'il est déçu. Mais moi, la perception que j'ai du mouvement [souverainiste] d'aujourd'hui n'est pas la même. J'y vois au contraire une tendance favorable à l'équité sociale”. Gilles Duceppe aussi reste calme et trouve sain qu'il y ait débat.

Ce qui m'a toujours laissé perplexe et j'ai eu l'occasion de le dire de vive voix à Corinne Côté-Lévesque dans le bureau de René Lévesque à l'édifice "J" en 1978 (et je m'en vante): il est où le projet de société? Si la situation du Québec à l'intérieur du Canada demeure aussi limbatique*, cela vaut toujours mieux qu'une indépendance bâclée. Il me semble qu'on en était aussi venu à ces conclusions il y a près de 15 ans quand le PQ faisait ses tournées pan-québécoises. Autrement, le jour où nous serons indépendants, nous n'aurons plus l'excuse d'Ottawa pour expliquer nos déboires et nous pourrons nous enculer et nous couillonner entre nous et ainsi nous offrir en spectacle à la face du monde. De surcroît, et contrairement à ce qui aurait pu se passer il y a 25 ou 30 ans, si le Québec choisissait l'indépendance, à peu près personne à l'extérieur du territoire ne s'y opposerait, en autant que la question ait été claire et que le résultat l'eût été tout autant. (lutététoutotan: village aztek, patois)

La question ne se poserait pas si nous étions indépendants depuis des lustres. La poussière serait depuis longtemps retombée et... je ne vois pas vraiment en termes de dynamiques comment on réussirait à s'en sortir autrement qu'en étant dans ce Canada, étant donné les clivages socio-politiques que sont les nôtres. Du reste, étant donné que nous sommes dans une démocratie (aussi éculé que peut être ce mot), rien n'empêcherait quiconque un jour de revenir à la charge et de faire un référendum où la question serait: “Voulez-vous que le Québec re-devienne membre de la fédération canadienne?” Hihi...

En ce qui concerne le projet de société, le PQ a toujours dit qu'il ne pouvait pas en faire un pour tout le monde. Soit, mais à part quelques quidams comme moi, les Québécois ne semblent jamais assez dans la merde pour trouver quoique ce soit à redire à leur appartenance au Canada, dans la mesure où tant que ça va, ils en tirent des bénéfices, aussi illusoires soient-ils. C'est toujours Yvon Deschamps qui a raison: on veut un Québec indépendant dans un Canada fort et uni. Soit dit en passant, je ne mettrai pas la faute au reste du Canada pour être là où j'en suis. Je peux souffrir de bien des maux mais pas de démagogie, de misérabilisme et d'apitoiement. À L'EXCEPTION D'UNE CHOSE: J'ACCUSE PAUL MARTIN, LLOYD AXWORTHY ET TOUS LES AUTRES QUI ONT SUIVIS DE S'ÊTRE SERVI DE L'ARGENT DES PRESTATIONS D'ASSURANCE-CHÔMAGE POUR SE PÉTER LES BRETELLES DES SURPLUS DU GOUVERNEMENT. EN CELA ILS SONT À JAMAIS DES TRICHEURS.

“Les Québécois sont une masse d’ignorants et d’imbéciles qui se laissent manipuler par une clique de quelques centaines de séparatistes qu’il suffirait d’éliminer pour rétablir la paix et l’harmonie au Canada.” - Diane Francis, éditorialiste du Financial Post (cité par Normand Lester). Elle est bien représentative celle-là d'une classe dont le cerveau a tendance à se scléroser dès la naissance pour devenir une espèce de ciment que ni la dynamite, ni le marteau-piqueur ne saurait disloquer. C'est tellement gros qu'il ne reste qu'à hausser les épaules ou à les rabaisser de découragement.
* Limbatique: séjour au bord du paradis

lundi 10 avril 2006

Casse-tard et pollux-ion lumineuse

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Carte de la pollution lumineuse. La ligne blanche du centre est la frontière Canada-US. La croix jaune est l'emplacement de l'Observatoire du mont Mégantic. Le cercle blanc et les lignes dans le haut montre l'agglomération de Québec. Le bleu dénote déjà un ciel moins obscur, alors que sous le blanc on peut carrément compter le nombre d'étoiles dans le ciel!

Ce n'est pas le genre de choses auxquelles on songe au quotidien, car la réflexion sur ce sujet précis ne dépasse guère la résignation. Mais à en croire Chloé Legris, ingénieure rattachée à l'Observatoire du Mont Mégantic, la pollution lumineuse n'est pas une fatalité.

L'Observatoire du Mont Mégantic localisé à 1112 mètres d'altitude, dans un endroit isolé au sommet d'une montagne devrait bénéficier d'une obscurité quasi-totale. Or, il n'en est rien et la pollution lumineuse bien qu'elle puisse provenir de très loin est souvent le fait des voisins immédiats.

J'abonde en ce sens, moi qui utilise la route 257 qui longe le mont Mégantic, le soir bien après le coucher du soleil. Sous couvert nuageux se révèle la quantité effarante d'éclairages de toutes sortes, à commencer par les lampadaires de rues et leur bulbes omnidirectionnelles, mais aussi la quantité démesurée de “spots” que tout un chacun met sur son terrain pour éviter que les loups ne viennent mordre les pneus des trucks. Les gens exagèrent vraiment.

La plupart de ces “spots” sur les terrains sont des ampoules au sodium ou au mercure de 400 à 1000 watts. Sur la route 257 en quittant La Patrie on se croirait sur la piste d'atterrissage à la Base Andrew en Californie, lors d'un atterissage de nuit de la navette spatiale! Les spots des propriétés privées éclairent jusqu'au pied du mont Mégantic à 4 ou 5 km de là! En plein dans le champ de l'Observatoire qui se trouve là-haut. Encore un peu plus et le dôme de l'Observatoire lui-même pourrait réfléter tous ces éclairages.

C'est vraiment une mentalité qui va être difficile à changer. Certaines rumeurs courent aussi concernant les propos d'un maire du coin (que je ne nommerai pas) qui aurait dit au sujet des inconvénients que pose l'éclairage à l'observation astronomique: “Y ont rien qu'à aller s'installer ailleurs” Wow! Là tu te dis que la pente est raide.
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Dôme de pollution lumineuse au-dessus de l’agglomération de Sherbrooke, vu de la passerelle extérieure de l’observatoire du mont Mégantic [80 km] (Photo: Yvan Dutil)
Selon Chloé Legris interviewée (Window Media Player) par Marie-France Bazzo, à Indicatif Présent en avril 2004, l'éclairage urbain à Québec - agglomération d'environ ¾ de million d'habitants est plus intense que celui de Boston avec ses 5,5 millions! Elle compare Montréal à New York! À l'inverse, on observe la Voie Lactée à Venise et en plein centre-ville de Tucson, Arizona, ville d'un million d'habitants, parce qu'on a pensé à l'éclairage urbain là-bas semble-t-il.

Il y a un mouvement indépendantiste au Maine, des gens qui veulent voir leur État être annexé au Canada. Le jour où cela arrivera il sera alors possible de déménager l'Observatoire dans cette zone totalement noir à l'est du mont Mégantic, dans la dense forêt marécageuse du Maine! On pourra élire un député du parti Rhinocéros pour qu'il déménage le mont Mégantic dans la swamp. Il y a la en fait, un peu plus au nord, le mont Katahdin qui ferait bien l'affaire avec ses 1606 mètres! Car, de toute façon, y a pas un astronome au mont Mégantic. Finies les images où l'on voit Hubble scruter le ciel depuis le télescope du mont Palomar. Tout se fait désormais assis à l'université dans son labo et est transmis par fibre optique depuis le dôme là-haut...

Agrandir
Edwin Hubble scrutant le ciel - avec une pipe, sacrilège! - au télescope du Mont Palomar
À lire:
Plan de protection du ciel noir, document d’information produit pour la conférence régionale des élus de Chaudière-Appalaches, par Chloé Legris et Yvan Dutil pour la Fédération des astronomes amateurs du Québec. (en pdf)
Des astronomes en lutte contre la lumière - Pour contrer la pollution lumineuse, les astronomes veulent faire du mont Mégantic une “réserve de ciel étoilé”, Forum, université de Montréal, 13 septembre 2004;
Qui a volé les étoiles - Une solution : des réserves de ciel noir

Expédition Scotstown 001
Prise de contact avec l'indigène


Vue de l'Hôtel de Ville et d'une des nombreuses églises de Scotstown, l'autre côté de la rivìère aux Saumons, sur la 257 vers Bury.
Scotstown a connu ses heures de gloire il y a une cinquantaine d'années. Le village est en déclin depuis lors, mais le phénomène s'est accéléré ces dix dernières années. Tout s'en ressent: les routes ne sont pas belles, les maisons tombent en décrépitude, etc.
Toutefois, comme j'écrivais l'autre jour, il y a une volonté de ne pas se laisser abattre et, ma foi, je pense que c'est dans cet esprit que j'aimerais aller m'y installer. J'en serai à mon troisième village en moins de 2 ans! Compte tenu des conditions dans lesquelles j'existe, j'en suis très heureux.
A mi-chemin entre La Patrie et Scotstown sur la 257, il y a le “Chemin des 4 milles” qui est à la fois la mi-chemin entre les deux municipalités, donc distantes de 8 milles/12,8 km l'une de l'autre. Ce point marque aussi la limite sud de la municipalité d'Hampden. Ma cabane est à environ 1 km au sud de là. Ainsi la distance entre ma cabane et Scotstown est légèrement plus grande que vers La Patrie, en plus d'être parcouru de pas mal de côtes qui donne une élévation supplémentaire d'environ 150 mètres. Ce ne sera certes pas pour le confort que je vais aller m'installer à Scotstown.
La recherche de partenaires en vue d'investir 10 millions $ en tourisme à Scotstown démontre à tout le moins qu'il s'y passe quelque chose de positif. En ce qui me concerne, c'est une Maison de la Culture qui pourrait être un pôle attractif intéressant, avec un café, une aire d'exposition et autres espaces selon les surfaces disponibles. Je vais voir s'il y a vraiment moyen de lancer une telle idée et... de la concrétiser!


Ancien emplacement d'une usine aujourd'hui parc qui s'inscrit dans la revitalisation touristique.
Je vous soumets le lien de recherche.yahoo.ca concernant Scotstown où vous pourrez consulter un paquet de liens notamment celui-ci avec ses photos du parcours d'un train sur le chemin de fer Lac Mégantic/Sherbrooke.

Scotstown dévoile un plan touristique de 10 M $, La Tribune, Sherbrooke, 6 avril 2006

Shermag ferme son usine de Scotstown, Le Devoir, 12-13 mars 2005. [Cette fermeture-là avait créé une forte commotion, étant donné que c'était le plus gros employeur du village.]

dimanche 9 avril 2006

Mâtin... ce matin


Il a neigé au-dessus de 1000 mètres.
Les couleurs sont magnifiques.

Que se passe-t-il dans le monde? C'est le Dimanche des Rameaux. Bon temps pour faire le ménage. Je me suis fait lever du lit par un déclic mental, une porte qui s'ouvre et une autre qui se referme. Je n'ai pas beaucoup d'espace physique, mais dans ma tête les claquements de portes font écho.
Ce qui compte n'est pas de m'insurger. Je regarde les civilisations. Qu'en reste-t-il? Guère de traces de sang. Sinon dans les épopées. Celle-ci ne sera pas différente en cela. Il n'est plus de mon domaine de m'indigner. C'est de l'éparpillement. J'ai beau jeu maintenant. Pas de gaspille...


Giotto - Le Christ entrant à Jérusalem. 1304-1306.
Fresque. Chapelle des Scrovegni, Padoue, Italie


Depuis mon enfance, on me dit par contre que Jésus est entré à Jérusalem en Triumph. Avec Marie-Madeleine?
Photomontage: Archives du Fatican.

Bonne blague sur un sermon.

samedi 8 avril 2006

Pour aller en amont, faut faire du portage,
pour aller en aval, c'est l'aviron qui nous mène en rond


Présentation du futur CHUM à Montréal
Il y a un refus systémique de travailler en amont, d'aller aux sources des problèmes dans notre société. Alors qu'à juste titre on a fait du tabagisme un cheval de bataille de la santé depuis une vingtaine d'années, avec désormais cette apogée de l'interdiction au Québec du fumer même dans les bars après le 31 mai prochain et que de ce fait le tabagisme n'occupe plus que la portion congrue de la population, le taux de risque de cancer monte en flèche. Le tabac sera bientôt totalement hors de cause pour expliquer le phénomène. De plus, il est fort à parier qu'en éliminant le tabac, un autre problème surgira en remplacement ou alors l'arbre qui cachait la forêt, une fois éliminée, la fera apparaître dans toute sa splendeur.
Ainsi, selon les chiffres officielles, un enfant sur deux aura le cancer au Canada et au moins un adulte sur trois. Ces chiffres sont plus qu'alarmants et on ne parle pas des autres maux. Pourtant la seule solution que l'on trouve est de construire d'immenses hôpitaux à des coûts astronomiques pour permettre la recherche médicale. Cela me laisse pour le moins perplexe.
Il semble donc qu'il ne soit absolument pas question de mettre en cause notre mode de vie, que nous allons continuer sur cette lancée et colmater les brèches au fur et à mesure qu'elles se présentent. Ce refus-là équivaut à une sorte de fanatisme, un aveuglement très intriguant.
Selon, le p.d.-g. de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, David Levine, la métropole “sera un fleuron dans le domaine de la santé en Amérique du Nord“. Ça c'est à n'en pas douter. On ne peut demander à Monsieur Levine de répondre à des questions abstraites de modes de vie. Il est fièrement là pour administrer un système. Ce n'est pas à lui de poser des questions existentielles. C'est un administrateur au même titre que tous les administrateurs qui administrent.
A part le fait que l'on sera le fleuron de l'Amérique du Nord en recherche médicale, que les compagnies pharmaceutiques seront heureuses de faire des joint-ventures avec les chercheurs dans les hôpitaux et dans les universités sans en assumer les véritables coûts et en empochant les gains, qu'en est-il de cette surmédicalisation de nos vies? À quoi cela rime-t-il?
Comment se fait-il que nous soyons si malades? Ces questions sont basiques. Si l'on est prêt à dépenser au bas mot près de 5 milliards en infrastructures, on ne mettra par contre pas beaucoup de sous à comprendre les mécanismes qui font que nous en soyons rendus là. Il pourrait s'agir d'attaquer le système en entier, puisque l'illusion de la richesse est inattaquable. Le confort que procure une bonne situation entraîne son équivalent d'ennui qu'il faut combler.
Constamment. Ce collimateur exclut toute réflexion sur les tenants et les aboutissants. Ceux et celles qui osent poser de telles questions sont rélégués aux oubliettes ou sont vus comme des représentants folkloriques d'une époque ringarde. Il ne s'agit pas de retourner à la “charette à bœufs” et à la lampe à l'huile, mais à se poser la question justement de la qualité de vie globale et non individuelle, la qualité de vie d'une société, d'une communauté.
À qui sert la recherche médicale tel que vue par les lobbys médicaux de tout acabit? S'agit-il vraiment d'un projet de société? D'autres avenues ne seraient-elle pas possibles et d'autres questions posées? Pourquoi n'y a-t-il pratiquement aucun cancer du sein au Japon? Les Japonaises, c'est bien connu, viennent d'une autre planète... Voilà l'une des questions qu'on pourrait se poser. La réponse n'est pas non plus que l'on traite au cobalt dès la naissance ou qu'on bourre de pilules les petites Japonaises dès la garderie. Ici, une femme sur deux risque d'avoir ce cancer.
Voilà ce dont il s'agit aussi lorsque je souhaiterais que l'on se pose des questions en amont et pas seulement en aval. Pas juste comment traiter le cancer, mais pourquoi y a-t-il tant de cancer ici? Est-il vraiment interdit de se poser des questions parce que les consortiums sont des amalgames de toutes sortes d'entreprises dans tous les domaines qui font la pluie et le beau temps?

Trou béant du futur campus Glen du CUSM/MUHC à Montréal

Autre exemple
Voici une conférence organisé par le McGill University Health Centre (MUCH), le CHUM anglophone.
Enfants à risque - 4 avril 2006
L'impact de la dépression sur l'ensemble de la famille
Les parents déprimés élèvent-ils des enfants déprimés ? Il s'agit là d'une des nombreuses questions qui seront abordées lors de la conférence Dépression dans la famille : Prévention et traitement des parents et des enfants, organisée par la division de pédopsychiatrie de l'Université McGill. Dans le cadre de cet événement qui se tiendra le vendredi 7 avril, plusieurs spécialistes reconnus mondialement dans ce domaine parleront de leurs travaux de recherche et de leurs interventions auprès de parents déprimés et de leurs enfants.
Selon Statistique Canada, près de 1,5 million de Canadiens souffrent de grave dépression. La dépression est une maladie qui peut frapper n'importe qui, n'importe quand, et elle est l'une des principales causes d'invalidité dans le monde. L'Organisation mondiale de la santé prévoit d'ailleurs que d'ici 2020, la dépression se classera au [second rang] des principales causes d'invalidité dans le monde, derrière les maladies du cœur.

Je parie ma chemise que parmi les causes de la dépression et l'augmentation effarente du nombre de sujets à cette “pandémie”, il ne sera aucunement question des conditions de vie que l'on fait aux gens, en fait que nous nous imposons tous à partir de l'idée de tout à l'heure, à savoir le rêve et l'illusion de la richesse, “The American Dream”, totalement inaccessible, mais superbe carotte.
À lire: Un facteur pathogène prédominant - L’obsession de la santé parfaite, par Ivan Illich, Le Monde diplomatique, mars 1999

vendredi 7 avril 2006

Fil conducteur = focalisation


La 257 en arrivant à Scotstown
J'ai quitté la ville car j'avais atteint le point de rupture entre agréable et déagréable.
Cela dit, je fais un petit mouve pour le meilleur en quittant La Patrie et en montant mes pénates normées à Scotstown. De là, je peux au moins prendre le bus pour Sherbrooke, si le cœur m'en dit, direction le reste de l'univers, si tel est mon désir.
Je reste dans la forêt habitée - ce lieu dit du Moine Boudeur avec ses chats - pour les diverses activités à l'infini qui fabriquent le quotidien, pour la majeure partie du temps, mais je m'implique localement dans diverses activités.

Sur la 257 non loin du village de Scotstown, le massif du Mont Mégantic

mercredi 5 avril 2006

Élaguer les scories


Chez moi ce matin
Je suis de trois cultures: québécoise, française et canadienne anglaise. Ce sont les cultures qui m'ont fabriquées au cours des décennies. Ce sont celles qui forment mon quotidien depuis près de 30 ans. Elles sont incontournables pour moi. Je les revendique. J'ai aussi beaucoup d'affinités avec les Américains de gauche et "granola". Eux aussi font partie de mon univers.


La 257 vers le sud, vers La Patrie, en sortant de chez moi.
Il ne faut pas être limitatif dans la forêt, bien au contraire. C'est le côté jouissif d'être ici. Je fais fi des ouï-dire. Seul le vent dans les branches me fait tendre l'oreille. Et là c'est la panoplie des sifflements qui m'enivre, qui sépare le bon grain de l'ivraie. C'est comme une synesthésie des sens.