Je courbe l'échine et lis sur les Chines qui se lient
On the Wall - Weng Fen
Red Mansion Foundation, London UK
Lire en pleine forêt un article sur la nature des rapports entre Honk Kong et Shenzhen est aussi pertinent que d'être abonné au New Yorker sur Jupiter.
Pourtant, la description que fait Don Gillmor de l'évolution de cette région de Chine dans le numéro de mars de la revue The Walrus n'est guère rassurante. Décrétée “Zone économique spéciale” par Den Xiaoping et ses sbires dans les années 80, elle témoigne de l'adaptabilité prodigieuse de l'homme à sa propre destruction.
Tous les huit mois se construit en Chine une ville de la dimension de Toronto. Shenzhen c'est plus de 300 gratte-ciel de 50 étages et plus en 10 ans. Se trouvait là jusque dans les années 80 un village de pêcheurs de 25 000 habitants, devenu une mégalopole de 8 millions d'habitants. Si tu avais connu le village de pêcheurs il y a 25 ans et voudrais y retourner pour revoir tes potes, oublie ça car, jusqu'à tout récemment, ton village constituait le centre-ville de Shenzhen folklorisé. On a simplement décidé de déplacer le centre-ville.
Il y a 25 ans ce genre de “progrès” m'aurait attiré et je n'aurais vu aucun inconvénient à m'y insérer, parce que je m'inscrivais bien dans cette mouvance perpétuelle et illusoire. Il s'agissait strictement d'être efficace. Du reste, l'âge moyen de l'habitant de Shenzhen est 28 ans, l'âge qu'il faut pour foncer tête baissée dans l'tas et croire dur comme fer que l'on réinvente le monde.
Tout change, tout s'use très vite à Shenzhen, même les parcs et les gratte-ciel n'ont pas de permanence. C'est une cité destroy mais dans le sens work in progress. On ne se formalise pas avec la paperasserie, autant que faire ce peut. On dessine les gratte-ciel en une semaine et on les rocopie à la douzaine. Moins de trouble. Bon il y a tout de même un gigantisme à couper le souffle et une esthétique à la Chine communiste moderne et... capitaliste.
Vue depuis le sommet Victoria, sur l'île de Hong Kong, et Kowloon sur l'autre rive, le continent.
Photo: Richard Paul Thibodeau, Jr
Hong Kong ne voit pas d'un bon œil l'intégration envisagée des deux villes. Jusqu'à tout récemment protégée, Hong Kong commence à sentir la pression. Elle qui bénéficie d'un statut spécial depuis le départ des Britanniques en juillet 1997, craint cette invasion des Barbares du continent. Pourtant, ce sont les investisseurs de Honk Kong qui ont financés l'avènement de Shenzhen, l'autre côté du fleuve. Mais le standing de Hong Kong, hérité de son statut international et de son passé colonial britannique, tranche avec l'apparente délinquance de Shenzhen, ville-usine qui n'a pas la prestance de sa grande sœur.
Vue par satellite pour mieux localiser les deux villes distantes d'environ 30 km à vol d'oiseau. De toute évidence Hong Kong est dotée d'un système d'épuration des eaux usées et Shenzhen pas... Belle bombe à retardement.
Photo: google
Quelques photos sur le gigantisme de Schenzhen.
Hong Kong @ wikepedia,
Shenzhen @ wikepedia disponible aussi en français mais plus exhaustif en anglais.
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