Pour aller en amont, faut faire du portage,
pour aller en aval, c'est l'aviron qui nous mène en rond
pour aller en aval, c'est l'aviron qui nous mène en rond
Présentation du futur CHUM à Montréal
Il y a un refus systémique de travailler en amont, d'aller aux sources des problèmes dans notre société. Alors qu'à juste titre on a fait du tabagisme un cheval de bataille de la santé depuis une vingtaine d'années, avec désormais cette apogée de l'interdiction au Québec du fumer même dans les bars après le 31 mai prochain et que de ce fait le tabagisme n'occupe plus que la portion congrue de la population, le taux de risque de cancer monte en flèche. Le tabac sera bientôt totalement hors de cause pour expliquer le phénomène. De plus, il est fort à parier qu'en éliminant le tabac, un autre problème surgira en remplacement ou alors l'arbre qui cachait la forêt, une fois éliminée, la fera apparaître dans toute sa splendeur.
Ainsi, selon les chiffres officielles, un enfant sur deux aura le cancer au Canada et au moins un adulte sur trois. Ces chiffres sont plus qu'alarmants et on ne parle pas des autres maux. Pourtant la seule solution que l'on trouve est de construire d'immenses hôpitaux à des coûts astronomiques pour permettre la recherche médicale. Cela me laisse pour le moins perplexe.
Il semble donc qu'il ne soit absolument pas question de mettre en cause notre mode de vie, que nous allons continuer sur cette lancée et colmater les brèches au fur et à mesure qu'elles se présentent. Ce refus-là équivaut à une sorte de fanatisme, un aveuglement très intriguant.
Selon, le p.d.-g. de l'Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, David Levine, la métropole “sera un fleuron dans le domaine de la santé en Amérique du Nord“. Ça c'est à n'en pas douter. On ne peut demander à Monsieur Levine de répondre à des questions abstraites de modes de vie. Il est fièrement là pour administrer un système. Ce n'est pas à lui de poser des questions existentielles. C'est un administrateur au même titre que tous les administrateurs qui administrent.
A part le fait que l'on sera le fleuron de l'Amérique du Nord en recherche médicale, que les compagnies pharmaceutiques seront heureuses de faire des joint-ventures avec les chercheurs dans les hôpitaux et dans les universités sans en assumer les véritables coûts et en empochant les gains, qu'en est-il de cette surmédicalisation de nos vies? À quoi cela rime-t-il?
Comment se fait-il que nous soyons si malades? Ces questions sont basiques. Si l'on est prêt à dépenser au bas mot près de 5 milliards en infrastructures, on ne mettra par contre pas beaucoup de sous à comprendre les mécanismes qui font que nous en soyons rendus là. Il pourrait s'agir d'attaquer le système en entier, puisque l'illusion de la richesse est inattaquable. Le confort que procure une bonne situation entraîne son équivalent d'ennui qu'il faut combler.
Constamment. Ce collimateur exclut toute réflexion sur les tenants et les aboutissants. Ceux et celles qui osent poser de telles questions sont rélégués aux oubliettes ou sont vus comme des représentants folkloriques d'une époque ringarde. Il ne s'agit pas de retourner à la “charette à bœufs” et à la lampe à l'huile, mais à se poser la question justement de la qualité de vie globale et non individuelle, la qualité de vie d'une société, d'une communauté.
À qui sert la recherche médicale tel que vue par les lobbys médicaux de tout acabit? S'agit-il vraiment d'un projet de société? D'autres avenues ne seraient-elle pas possibles et d'autres questions posées? Pourquoi n'y a-t-il pratiquement aucun cancer du sein au Japon? Les Japonaises, c'est bien connu, viennent d'une autre planète... Voilà l'une des questions qu'on pourrait se poser. La réponse n'est pas non plus que l'on traite au cobalt dès la naissance ou qu'on bourre de pilules les petites Japonaises dès la garderie. Ici, une femme sur deux risque d'avoir ce cancer.
Voilà ce dont il s'agit aussi lorsque je souhaiterais que l'on se pose des questions en amont et pas seulement en aval. Pas juste comment traiter le cancer, mais pourquoi y a-t-il tant de cancer ici? Est-il vraiment interdit de se poser des questions parce que les consortiums sont des amalgames de toutes sortes d'entreprises dans tous les domaines qui font la pluie et le beau temps?
Autre exemple
Voici une conférence organisé par le McGill University Health Centre (MUCH), le CHUM anglophone.
Enfants à risque - 4 avril 2006
L'impact de la dépression sur l'ensemble de la famille
Les parents déprimés élèvent-ils des enfants déprimés ? Il s'agit là d'une des nombreuses questions qui seront abordées lors de la conférence Dépression dans la famille : Prévention et traitement des parents et des enfants, organisée par la division de pédopsychiatrie de l'Université McGill. Dans le cadre de cet événement qui se tiendra le vendredi 7 avril, plusieurs spécialistes reconnus mondialement dans ce domaine parleront de leurs travaux de recherche et de leurs interventions auprès de parents déprimés et de leurs enfants.
Selon Statistique Canada, près de 1,5 million de Canadiens souffrent de grave dépression. La dépression est une maladie qui peut frapper n'importe qui, n'importe quand, et elle est l'une des principales causes d'invalidité dans le monde. L'Organisation mondiale de la santé prévoit d'ailleurs que d'ici 2020, la dépression se classera au [second rang] des principales causes d'invalidité dans le monde, derrière les maladies du cœur.
Je parie ma chemise que parmi les causes de la dépression et l'augmentation effarente du nombre de sujets à cette “pandémie”, il ne sera aucunement question des conditions de vie que l'on fait aux gens, en fait que nous nous imposons tous à partir de l'idée de tout à l'heure, à savoir le rêve et l'illusion de la richesse, “The American Dream”, totalement inaccessible, mais superbe carotte.
À lire: Un facteur pathogène prédominant - L’obsession de la santé parfaite, par Ivan Illich, Le Monde diplomatique, mars 1999
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