Un concept holistique de l'amour
Arouna Lipschitz
Arouna Lipschitz est docteur ès lettres, sémanticienne, ancien professeur de yoga (swâmi d'un ashram), chercheur en psychanalyse et en kabbale, écrivain, une tête chercheuse.
Originaire d'un famille hassidique française, on la marie à 18 ans, après avoir cherché son futur mari pendant près de deux ans. Puis son père meurt. Choque. Elle demande le divorce et s'en va en Israël, seule. Dix ans de chasteté. Puis elle s'en va en Inde et expérimente le tantra. Elle devient swâmi. Mais dans une relation tantrique, le but n'est pas de s'attacher mais de se donner au divin. Les partenaires sont changés pour éviter les attachements.
Invitée à l'émission Le vivants et les dieux, sur France Culture, elle explique avec beaucoup de franchise son parcours et les conclusions qu'elle tire sur l'amour, la relation amoureuse et propose une troisième voie dans des ouvrages qu'elle publie et qu'elle explique à l'émission. Cet extrait est une comparaison entre deux types de relation au divin qu'elle a pu expérimenter et qui l'ont laissé sur sa faim.
Extrait en audio ou transcription, ci-dessous:
“On a deux grandes voies. La chasteté donc. Celle-là je l'ai pratiqué deux fois dix ans et puis le tantra que j'ai aussi pratiqué entre deux, en pensant que c'était la solution, c'est-à-dire l'extase à deux et je me suis rendu compte que ces deux voies qui nous ont été données, finalement à "relier la sexualité à la spiritualité", eh bien toutes les deux avaient des travers. Bien sûr, elles avaient des avantages. Par exemple, dans la chasteté, l'avantage c'était de pouvoir s'ouvrir, j'allais dire, à la partie universelle de l'homme. C'est vrai que la chasteté (...) met une pression sur le cœur qui ouvre la chambre universelle, la chambre de l'amour universel où on voit le fraternel quasiment, parce qu'à partir du moment où on refuse l'élection de Un, d'une rose dans le jardin des roses, chacun est du même. Donc c'est toute l'idée de voir l'étincelle divine dans l'autre.
Du coup, c'est vrai que l'on ouvre en soi quelque chose de l'amour universel, voire de la sainteté, mais sans l'expérience de l'humain et sans vouloir prendre le risque de l'incarnation jusque dans la chair. La chasteté avec ses avantages et ses grands inconvénients, c'est que ça nourrit la peur de l'autre, ça nourrit la peur de l'intimité, ça nourrit la non-relation à autrui en tant qu'autre. Quelque part, ça peut aller jusque dans les fuites du monde. Fuir le monde. Vivre dans le monde mais sans être avec le monde.
Et puis pour le tantra, c'est pareil, dans cette espèce d'extase ou de quête d'extase, je me suis rendu compte que ça avait des avantages, ça ouvrait à une très grande sensibilité sensuelle, des sens. Ça permettait de développer un conscience de l'énergie, je dirais. Tout d'un coup on devient conscient de tout le champ d'énergie entre soi et soi-même, mais l'objectif et le but dans le tantra-yoga de tout temps, c'était la reliance au Grand Autre. Ce qui veut dire que "le" petit autre ne pouvait être que petit, parce qu'à côté du grand autre (mon dieu) quelle caresse humaine rivalisera jamais avec la caresse divine et, donc, il restera toujours petit par rapport au Grand Autre et que, finalement, si on regarde ça de près, un peu pragmatiquement, le petit autre ne sert que d'outil pour atteindre le Grand Autre. C'est ça toute l'idée du tantra.
D'ailleurs, dans toutes les grandes écoles tantriques, quand il commençait à y avoir de la relation entre deux partenaires, les maîtres tantriques faisaient changer les partenaires. Le but n'était pas la relation, le but était la relation avec le divin à travers l'énergie sexuelle partagée. Alors je dis toujours, le tantra devait être pour ceux qui avaient beaucoup de feu et la chasteté pour ceux qui en avaient beaucoup moins mais c'est deux solutions qui finalement gommait l'Autre, gommait l'altérité et l'enjeu était toujours le Grand Autre ou mieux, l'Amour universel et jamais la relation à autrui en tant que sujet, sujet parlant en plus.”
Le site de l'émission et son site personnel.
L'intégrale de l'émission mais le son griche un peu.
Invitée à l'émission Le vivants et les dieux, sur France Culture, elle explique avec beaucoup de franchise son parcours et les conclusions qu'elle tire sur l'amour, la relation amoureuse et propose une troisième voie dans des ouvrages qu'elle publie et qu'elle explique à l'émission. Cet extrait est une comparaison entre deux types de relation au divin qu'elle a pu expérimenter et qui l'ont laissé sur sa faim.
Extrait en audio ou transcription, ci-dessous:
“On a deux grandes voies. La chasteté donc. Celle-là je l'ai pratiqué deux fois dix ans et puis le tantra que j'ai aussi pratiqué entre deux, en pensant que c'était la solution, c'est-à-dire l'extase à deux et je me suis rendu compte que ces deux voies qui nous ont été données, finalement à "relier la sexualité à la spiritualité", eh bien toutes les deux avaient des travers. Bien sûr, elles avaient des avantages. Par exemple, dans la chasteté, l'avantage c'était de pouvoir s'ouvrir, j'allais dire, à la partie universelle de l'homme. C'est vrai que la chasteté (...) met une pression sur le cœur qui ouvre la chambre universelle, la chambre de l'amour universel où on voit le fraternel quasiment, parce qu'à partir du moment où on refuse l'élection de Un, d'une rose dans le jardin des roses, chacun est du même. Donc c'est toute l'idée de voir l'étincelle divine dans l'autre.
Du coup, c'est vrai que l'on ouvre en soi quelque chose de l'amour universel, voire de la sainteté, mais sans l'expérience de l'humain et sans vouloir prendre le risque de l'incarnation jusque dans la chair. La chasteté avec ses avantages et ses grands inconvénients, c'est que ça nourrit la peur de l'autre, ça nourrit la peur de l'intimité, ça nourrit la non-relation à autrui en tant qu'autre. Quelque part, ça peut aller jusque dans les fuites du monde. Fuir le monde. Vivre dans le monde mais sans être avec le monde.
Et puis pour le tantra, c'est pareil, dans cette espèce d'extase ou de quête d'extase, je me suis rendu compte que ça avait des avantages, ça ouvrait à une très grande sensibilité sensuelle, des sens. Ça permettait de développer un conscience de l'énergie, je dirais. Tout d'un coup on devient conscient de tout le champ d'énergie entre soi et soi-même, mais l'objectif et le but dans le tantra-yoga de tout temps, c'était la reliance au Grand Autre. Ce qui veut dire que "le" petit autre ne pouvait être que petit, parce qu'à côté du grand autre (mon dieu) quelle caresse humaine rivalisera jamais avec la caresse divine et, donc, il restera toujours petit par rapport au Grand Autre et que, finalement, si on regarde ça de près, un peu pragmatiquement, le petit autre ne sert que d'outil pour atteindre le Grand Autre. C'est ça toute l'idée du tantra.
D'ailleurs, dans toutes les grandes écoles tantriques, quand il commençait à y avoir de la relation entre deux partenaires, les maîtres tantriques faisaient changer les partenaires. Le but n'était pas la relation, le but était la relation avec le divin à travers l'énergie sexuelle partagée. Alors je dis toujours, le tantra devait être pour ceux qui avaient beaucoup de feu et la chasteté pour ceux qui en avaient beaucoup moins mais c'est deux solutions qui finalement gommait l'Autre, gommait l'altérité et l'enjeu était toujours le Grand Autre ou mieux, l'Amour universel et jamais la relation à autrui en tant que sujet, sujet parlant en plus.”
Le site de l'émission et son site personnel.
L'intégrale de l'émission mais le son griche un peu.
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