mercredi 29 mars 2006

Le long chemin de la réflexion


Le vaste champ spirituel est celui qui permet de donner un sens à l'existence. Depuis le début de l'adoslescence, j'ai toujours fait la distinction entre spiritualité et rituels religieux, telle la messe. Pourtant, j'ai été servant de messe pendant 3 ou 4 ans! De surcroît, toutes les semaines je passais le feuillet paroissial de porte en porte... avec des billets de loteries que je vendais en même temps, des billets de Loto-Québec! On ne peut plus contradictoire? Ce n'était pas pire que les bingos... à peu de choses près.
Toutefois, il se peut que le billet de loterie ait été symboliquement un autre clou au cercueil du partage, car le bingo, lui, servait à financer les Fabriques de paroisses. L'achat d'un billet de loto était, est et demeure un acte individuel. Le bingo a(vait)un aspect convivial. Mais, à 11 ans, je n'en avais aucune idée. Mon entourage ne s'en offusquait guère non plus. Toujours est-il qu'un jour, j'ai décidé que j'en avais marre d'entendre ânonner toujours les mêmes trucs et le reste de la semaine de voir la contradiction entre cela et le reste de l'existence.

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Dans le champ du spirituel, j'inclus les diverses confessions religieuses, les rites de passage, le paganisme, les cycles de tous genres, la mythologie, l'interaction entre les hommes et les forces de la nature, voire les mathématiques, la physique quantique et, par extension, les arts et la littérature. C'est un grand champ d'exploration. Comme dit Bernard Émond, réalisateur de la La Neuvaine dans l'entrevue qu'il accordait à Alain Crevier à l'émission Second Regard du 19 mars dernier: “ Si la vie se résume au magasinage de fin de semaine au centre d'achat, ça vaut pas la peine de continuer ”.

Il ne s'agit pas ici de nier l'importance du réel mais de le transcender, d'y apporter un sens. Il doit bien y avoir une continuité entre ce que l'on pratique dans le monde réel et l'autre. Tout ce qui ne tient pas la route entre l'un et l'autre, en termes de finalité, se solde par une faillite du sens. Pas très difficile de s'interroger là-dessus. On peut tous faire l'exercice de se demander ce qui a une importance et ce qui n'en a pas. Pour ça, il faut pouvoir s'arrêter pour y réfléchir.

Lire aussi l'essai d'Élaine Larochelle, prof. de philo au cégep François-Xavier Garneau dans le Devoir de samedi dernier. Elle s'interroge sur l'hypersexualisation de notre société et le propos d'Aldous Huxley dans Le meilleur des mondes. Elle écrit notamment:
À la différence du Meilleur des mondes, nos sociétés libérales n'ont pas connu de campagne ouverte et violente contre le passé: personne n'a fermé les musées, détruit les monuments historiques et supprimé la grande littérature. Mais dans nos démocraties, alors que les grandes œuvres devraient être valorisées et accessibles à plus de gens (parce qu'elles stimulent la réflexion et que la réflexion personnelle est nécessaire pour que la démocratie ne soit pas démagogie), leurs effets sont neutralisés à l'avance par une campagne douce et insidieuse : celle du divertissement facile et de la sexualité, celle du divertissement empreint de sexualité.
Bien entendu, il n'y a pas que cela. Il s'agit en même temps d'un propos sur la fuite et sur le besoin à combler constamment et qu'il ne l'est jamais.

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