vendredi 21 janvier 2005

-30º C à l'ombre

Vendredi 21 janvier 2005, 9h30
Les mésanges sont grasses (grâce à moi) et peuvent donc supporter des températures aussi torrides sans un pli de plus à leur plumage.

Ne voyez-vous pas le Christ dans cette fenêtre givrée? Peut-être devrais-je la mettre à l'encan sur e-bay.

samedi 15 janvier 2005

Au village à vélo


Samedi le 15 janvier 2005, 13h50

Je suis allé au village à vélo... Il fait environ -10ºC et le facteur vent devait bien refroidir l'atmosphère vers les -20ºC. Je fais du vélo l'hiver que lorsque les routes le permettent. C'était le cas en ce début d'après-midi. Hier, la température avait rendu le chemin quasiment impraticable même aux voitures. C'était un peu comme un permafrost (pergélisol) qui dégèle. Puis le mercure est tombé. La charrue dotée d'une niveleuse a réparé hier les ornières laissées par tous les passages de véhicules, juste avant le refroidissement, ce qui fait que la route est aplanie et dégagée.

Le fond de glace ne m'émeut guère. Il s'agit d'aller lentement. La petite randonnée de 9 km aller-retour est agréable et plus rapide qu'à pied...
Le paysage est assez grandiose en arrivant au village.

Situé à 2000 pieds (oû je me trouve sur la photo) ND des Bois est le 2e plus haut village au Québec. Donc, bien que le massif du Mont Mégantic atteigne 4000 pieds (1200 m), cela ne paraît pas autant qu'au niveau de la mer comme sur cette photo où l'on voit à gauche Cypress Mountain à Vancouver, à 3300 pieds (±1000m)...

J'ai déménagé ma culture


Samedi le 15 janvier 2005, 10h
Tel un escargot, le fond(s) de mes activités est demeuré sensiblement le même à la campagne. J'ai déménagé ma culture avec moi. On ne peut se fuir. Changer radicalement en une sorte de tabula rasa eût été un tant soit peu farfelu. La principale différence est l'ajout à cette culture de bien des aspects qui ne s'exprimaient que peu en milieu urbain: les travaux sur la maison, l'entretien du terrain sont en surcroît, un surcroît dont l'absence entamait mon enthousiasme, bien que je me sois employé à œuvrer manuellement dans mon petit espace rectangulaire montréalais.

L'hiver à la campagne a ceci de bien : elle oblige à un ralentissement du rythme. Dans la cité, aucune sensation de changements de rythme des saisons vient entamer l'ardeur: tout est linéairement pareil, à en devenir accaparant. Le jour n'est toutefois pas encore arrivé où je pourrais couper le cordon du boulot qui me relie à la ville : le travail est le même ici, consomme plusieurs heures par semaine, comme à la ville. La tendance sur ce plan est par contre déjà enclenchée avec ce travail à domicile. Le travail à l'extérieur dans une routine du 9 à 5 est désormais chose du passé. Terminé. Il s'agit là d'une donnée permanente, à moins que les conditions me sied sans compromis.

Je suis aussi venu ici que pour passer mon temps à réfléchir! Le regard clinique sur la société est celui-là. On pourrait même parler de regard hygiénique. Saturé du nombre incessant d'activités dans la ville, de bruits, de dérangements, d'interruption constante, de la difficulté de s'asseoir et de réfléchir.

Il ne s'agit pas de penser à vide tout de même! Je me suis abonné à certains magazines : (Harper's, The Atlantic Monthly, Parabola), à la sélection hebdomadaire du Christian Science Monitor et à un quotidien (Le Devoir) - en ligne, car par la poste c'est trop cher et trop lent. Je lis aussi des livres! Je lis en ligne, car je ne vais tout de même pas m'abonner à tout! Il y a désormais énormément d'études et de bons articles de fond, voire des articles académiques en ligne. Je suis de nouveau assez au courant de ce qui se passe au quotidien, après avoir tenté de ne pas m'informer pendant des mois. Mais je ne fais souvent qu'effleurer le quotidien. Il ne me touche pas, sauf pour quelques grands débats qui s'échelonnent dans la durée, jour après jour.

Il y a plusieurs façons d'être dans la durée. Chaque journée soulève son poids de poussière. Dans le brouhaha, on ne voit plus rien. J'aime le recul que procurent à la fois la distance physique et la distance psychique. Je tiens donc mordicus à ne surtout pas revenir à la ville. J'y ai tout de même vécu sans interruption pendant 28 ans!

Mes sujets de prédilection depuis plus de trente ans prennent le dessus désormais, moins sollicité que je suis par la ville et les déplacements. J'ai nommé les énergies alternatives, le rapport entre science et religion/spritualité. Dans ce dernier cas, il m'est devenu impératif de m'asseoir et de développer des thèses et, surtout, de lire beaucoup.

Nous avons une bibliothèque municipale! Pas mal pour un bled de 750 habitants. Elle n'est ouverte que 4 heures par semaine cependant. On peut y faire des prêts entre bibliothèque, ce qui est rassurant, étant donné qu'elle est bien peu garnie. A la mi-septembre, j'ai commandé Le rivage des Syrtes, de Julien Gracq. Ben, il vient d'arriver!!! Quelle performance!

J'écoute aussi la radio nommément VPR (Vermont Public Radio), France Culture, la BBC (en ligne) et CBC et... parfois Radio Canada, s'il s'y passe quelque chose de vachement intéressant.

vendredi 14 janvier 2005

Tout se passe à NDB!

Vendredi 14 janvier 2005, 9h20
Il neige de nouveau comme aux premiers jours d'une fin d'automne.

Hier tout a fondu ou presque. Cette nuit il a encore vanté à écorner les bœufs. C'est le paradis des éoliennes. Si au moins il était possible à chaque tempête de vent d'accumuler l'énergie dans des piles... Cela fait partie des projets à long terme... Ma voisine de 73 ans vient de m'appeler pour me dire qu'il y a de l'eau dans sa cave. « Mets tes bottes de caoutchouc », ajoute-t-elle. Non, je vais y aller en sandales, tiens... Faut que j'aille voir ce qui se passe. Ceux qui ont fabriqués son sous-sol en sont quitte pour une épithète familière: « job de cochons ». De tout évidence il ont mal assuré côté drainage. Ce n'est qu'un des nombreux aspects des erreurs visibles à l'œil nu.

12h30

Je suis zallé chez la mère grand voir son inondation soussollienne. Bof... Ouais, y a 5 cm d'eau. C'est pas jojo pour le bois et pour aller allumer le poêle en pantoufles, c'est sûr. Mais ce n'est pas la première fois. Y a quelque chose qui bouche le tuyau de drainage hors de la maison. Je suis allé chercher le débouche-toilette pour faire de la pression dans le trou. Sans résultat. Je suis revenu avec un grand boyau de plastique que j'ai inséré dans le tuyau. Puis au bout de quelques dizaine de mètres: blocage. Il va falloir un vrai syphon de plombier...

La neige est magnifique. En revenant à la maison, j'ai pris quelques photos. L'entrée nord sous la neige:

Le pommier le long du mur oriental:

La vue au loin, chez les voisins:


Puis je suis entré et en sirotant mon café, mon regard se laissait bercer par ceci.


Comme il a fait chaud hier, la route de gravier est molle. Avec la neige, elle est désormais dans un état lamentable...

jeudi 13 janvier 2005

Il neige dans la télé

Jeudi 13 janvier 2005, 20h20
Depuis mon arrivée, fin mai, durant l'été et l'automne, la télé dormait au salon. L'hiver aidant, elle reprend quelque peu du service. Regarder les étoiles à -30ºC n'est pas aussi plaisant après tout, bien que la pureté du firmament oblige à un profond émerveillement.

Par contre, très peu de stations peuvent être captées ici sans l'apport d'une antenne. Toutes les stations se trouvent à au moins 80 km, voire une centaine de kilomètres.

Je suis ravi de recevoir VPT (Vermont Public Television) jusqu'ici où normalement je devrais plutôt recevoir la télévision publique du Maine ou du New Hampshire. Ainsi je peux regarder les nouvelles de la BBC, Nova et Frontline. Cependant la réception n'est pas de tout repos...

De même en est-il pour CBC, ici sur le 50 UHF avec un petit transmetteur de 14 000 kw situé dans le coin de Sherbrooke. La réception est tout aussi hasardeuse que celle de la télé publique du Vermont.

CBS et NBC ne sont guère plus agréables et, du reste, le contenu est en général si peu intéressant que ce n'est pas bien grave, à part bien sûr pour "The Late show, with David Letterman" pour l'absurdité et "60 minutes" pour le bon journalisme d'enquête.

Radio Canada a un transmetteur de 365 kW à Sherbrooke et entre donc ici de façon limpide. C'est du reste tout ce qu'il y a d'intéressant à la SRC. Télé-Québec, 475kW est pas mal non plus en qualité de réception, mais de beaucoup meilleure en qualité de contenu. TQS entre pauvrement mais ce n'est pas bien triste. Bref, j'en ai bien assez ainsi... Je ne suis pas accroc de la télé.
Voici la liste si ça vous chante:


Elle a été colligée grâce à TVRAdioWorld dont je vous recommande vivement ce lien si vous voulez connaître ce qui se trouve dans votre région ou ailleurs dans le monde. Beaucoup plus facile de repérer ce que l'on cherche que dans un télé-horaire...