vendredi 29 septembre 2006

L'art de naguère et celui de la guerre


Il y a ce "Toulousain à Montréal" qui y faisait un séjour d'études. Cela lui a aussi permis de se ballader sur le continent. Parmi les choses qu'il a fait durant ses nombreux voyages, il y a ses photos au MET à New York et à la National Gallery à Washington. Si vous n'avez pas eu l'occasion d'aller dans l'un ou l'autre de ces musées, voici l'occasion de vous rincer l'oeil. Je suis tout de même étonné que l'on puisse prendre ainsi des photos dans un musée sans être importuné et de les publier... En tout état de cause, faire défiler sa liste d'événements photographiques tout en bas pour y voir notamment ses visites de New York et de Washington.

Bill Clinton s'est défendu à Fox News au sujet de Ben Laden. Chris Wallace qui l'interviewait lui a demandé pourquoi alors qu'il était président n'a-t-il pas fait plus pour se débarasser de Ben Laden? Avec justesse, Clinton a promptement réagi à cette insertion. En 1993, les Américains étaient en Somalie. Il y a eu cette épisode loufoque où depuis l'océan Indien on a lancé des missiles en direction des montagnes du nord de l'Afghanistan, là où soi-disant se terrait Ben Laden. L'armée américaine ne voulait aucunement risquer ses troupes dans les montagnes de l'Afghanistan et cette volée de missiles devait faire l'affaire... Malgré tout, la réplique/défense de Clinton à Chris Wallace me déçoit. C'est le traitement à l'emporte-pièce, au cas par cas qui me désole. La politique étrangère américaine - désormais totalement teintée de paranoïa - est menée par des amateurs de jeux de société ou de jeux vidéo, au mépris des impôts payés par les Américains. Ce n'est pas demain la veille que les Américains finiront pas comprendre que tant qu'il mèneront une politique économique agressive (au lieu d'une politique économique courtoise) à l'égard du reste du monde qu'ils auront à combattre tout un chacun pour en venir à leurs fins. Sauf que malheureusement pour eux, les "autres" ne veulent plus ramper. Clinton dans sa réplique démontre qu'en politique étrangère il n'a pas plus été gentilhomme que ses détracteurs de maintenant. Il se pourrait que - dans ce domaine - Jimmy Carter ait été le plus fin des présidents américains.

mercredi 27 septembre 2006

La Joconde comme vous ne l'aviez jamais vu

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La Joconde, à gauche telle qu'elle apparaît aujourd'hui et ce qu'elle serait sans son vernis, à droite..
Photos tirées de la page qui lui est consacrée au CNRC à Ottawa
Un article à la Une du Devoir ce matin nous apprend que Mona Lisa a été passée au peigne de la scanographie laser l'automne dernier par une équipe du CNRC, Conseil national de la recherche du Canada, grâce à un scanner 3D couleur laser. L'analyse du résultat révèle des nouveautés sous-jacente au vernis de surface. Cette toile aurait été peinte après la naissance de son second garçon, soit vers 1503. Les couleurs que nous voyons à droite sont une spéculation à partir de l'analyse numérique.

Très bon reportage de l'émission Découverte à la télévision de Radio Canada, le 17 décembre 2006 (Window Media Player)
Autre document exceptionel: une explication vidéo des résultat de la scanographie sous toutes ces facettes avant-arrière-côtés du panneau de peuplier sur lequel a été directement peint la Joconde.
Transcription de la narration de ce vidéo.

samedi 23 septembre 2006

Le cinéma de Juliette Binoche comme quête spirituelle


Je n'ai pas vu de films mettant en scène Juliette Binoche depuis belle lurette. Je ne suis pas très à jour en cinoche. Pourtant, ce que j'ai vu d'elle m'est toujours apparu très beau.
Je n'étais pas vraiment au courant qu'au travers de sa profession d'actrice, il y avait une recherche spirituelle. On peut parfois s'imaginer qu'elle ne fait rien à la légère, mais de là à parler d'un objectif plus profond que ce que le travail lui oblige, il n'y a qu'un pas.
C'est ainsi qu'au hasard des recherches d'émissions intéressantes à écouter, je suis tombé sur cette entrevue avec elle dans le cadre de l'émission Les vivants et les dieux, émission que j'écoute depuis plusieurs années. Je fus d'abord étonné de la retrouver là, inscrite au registre des archives de l'émission que je n'avais pas écouté depuis juin dernier.
C'est la démarche d'une personne, d'une femme, pas nécessairement plus importante de celle d'une autre personne, mais il est tout de même intéressant d'entendre en quoi consiste cette recherche spirituelle. Elle y parle de l'importance du corps, de son corps comme instrument de travail pour bécher, pour creuser son sillon on pourrait dire.
Les vivants et les dieux, samedi 2 septembre 2006, 23h00 - Audio (60 min en RealAudio)

Bonne écoute et bel automne!

vendredi 22 septembre 2006

flickr™ comme moyen de communication


Je ne me prends vraiment pas au sérieux avec flickr™. C'est un autre moyen de faire quelque chose de créatif. Ceci a nécessité quelques heures de travail et l'utilisation de pas moins de 5 logiciels de traitement de photo et la recherche d'une méthodologie pour y parvenir correctement. Je n'ai pas Photoshop. Alors chaque logiciel possède les parties du tout qu'est supposé constituer Photoshop par lequel tout le monde jure. Je pourrais en trouver une copie. J'ai déjà utilisé Photoshop il y a fort longtemps au travail. C'est un mastodonte et donc utilise beaucoup de mémoire vive. Et cela ne règle en rien la question méthodologique. Il faut dire que l'exemple ci-haut est un cas extrême...

Je cherche à me rendre au-delà de la photo traditionnelle et explorer les possibiltés de création. J'ai des croûtes à manger avant de pouvoir me considérer comme produisant des choses nouvelles. Je travaille avec une petite caméra numérique bas de gamme de laquelle je me contente mais qui ne me permet pas trop de fantaisies. Ainsi depuis longtemps, je me résouds à cadrer large et à recadrer au traitement. J'ai tenté d'utiliser le zoom mais cela ne donne pas de bons résultats. Par contre le macro a son intérêt, bien qu'il faille connaître la portée de sa focalisation, ce qui n'est pas évident.
Apparemment, c'est désormais le seul moyen qu'il me reste pour tenter de gagner ma croûte honorablement. Pas que la photo, mais la création en général. Il y a une sorte d'alchimie qui se passe à le faire. Je ne reçois que si je donne. J'ai intérêt à sortir de ma caboche des concepts, des idées et voir ce que cela donne pour qu'autre chose puisse me parvenir.
Je regarde aussi ce que font les autres. Il y a parfois des chefs d'œuvres dans le regard de l'autre, sa vision du monde, etc. Alors bien sûr, il y a échange d'idées, de concepts, ne serait-ce que parce que l'on a accès à une mine inépuisable de talent. D'aucuns pourrait appeler ça du vol, mais c'est là que se démarquent deux façons d'envisager l'existence diamétralement opposée et semble-t-il à jamais incompatible. Pourtant tout semble tenir dans ce monde grâce à l'existence des ces deux concepts-là...
§ § §


Stepher Harper a le don quant à lui de nous tracer la route de sa mentalité et de celle de ses lieutenants. C'est le plus transparent des politiciens et, à ce titre, on ne peut être que vigilant. Il est à souhaiter ardemment qu'il n'obtienne jamais de majorité parlementaire car, alors, nous allons en baver un sale coup. On ne pourra pas dire que nous ne savions pas. Même le petit poucet y retrouverait son chemin. On y entend au loin des bruits de bottes.

dimanche 17 septembre 2006

Chasse aux trésors sur flickr™


On peut dire que je suis à temps complet sur internet depuis une dizaine d'anneés maintenant. N'exagérons rien. Devrais-je en avoir honte? Pas si l'on considère que dès le début de mon adoslescence, je rêvais de l'introduction d'un tel moyen de communication au cours de mon existence. Donc je me sens à l'aise de l'écrire et j'aime le média jusqu'à un certain point.
J'ai mes moments où je pourrais très bien vivre sans le web, les ordis et tout le tralala. Pourtant, ces derniers temps j'investis plus de temps à la chose que je ne l'ai fait, disons depuis une année et avec une nouvelle perspective. La recrudescence d'intérêt se nomme flickr™. Ça va me chercher...
Je trouve cette communauté-là très inspirante, avec ce regard positif dans sa démarche quotidienne. flickr™, c'est ce site où tout un chacun peut aller déposer ses photographies. Il y en a d'autres mais flickr™ m'intéresse particulièrement. Et franchement, je suis parfois bouche bée ou juste fasciné par certaines des photos qu'on y retrouve. Je me suis aventuré ces derniers temps dans cet espace qui s'appelle "Explore" où l'on accède en cliquant sur le bouton du même nom. Se retrouvent là les photos les plus intéressantes des 7 derniers jours et d'autres options sont offertes.
Je suis content d'y être aller car j'ai fait là de belles découvertes. J'ai laissé des commentaires à leurs auteurs et en ai mis un certain nombre dans mes "Favorites", cet espace qui permet aux autres de voir ce que l'on aime par rapport à ce que l'on produit. De même, les gens viennent voir mes photos, laissent des commentaires, et en ajoutent quelques-unes dans leurs fovorites. Cela fait de Flickr une communauté dynamique à souhait où la créativité devient un mot-clé... et cela vous rend humble. Incidemment, c'est sûrement l'un des rares sites sur internet où les gens sont prêts à débouser 25 $ US par année pour avoir droit à plus d'options. Incluant moi, ce qui n'est pas peu dire...
P.S. Il y a peut-être un danger à la fréquentation assidue d'un site tel flickr™: la banalisation de la perfection. Il y a de tellement belles photographies qu'à long terme la perfection, l'excellence pourrait devenir banale.

jeudi 14 septembre 2006

Faire la lumière sur l'éclairage


Je ne souffre pas de ce qu'on appelle des troubles d'attention. Je peux être concentré sur un truc pendant des heures sans broncher... en autant que cela m'intéresse. Du reste il se pourrait que ce qu'on appelle trouble de comportement ne soit en fait - ou surtout - qu'un problème d'intérêt. S'il y a une chose que je retiens de l'école à tous les niveaux, c'est que je m'y ennuyais beaucoup, au point où cela en était souvent carrément une souffrance. Je ne me suis jamais senti débile pour autant. Au contraire je crois plutôt que tout y était débile, le type d'enseignement, la pédagogie, la manière de faire gaver la matière. Par exemple, je trouve que l'objet "vis" peut être fort intéressant. encore faut-il être capable d'avoir la capacité d'en parler pour que cela le soit...
Cela étant dit, parmi les choses qui me fascinent depuis longtemps pour ne pas dire toujours, il y a l'éclairage. Tous les types d'éclairage. D'ailleurs j'aurais pu et je peux toujours devenir éclairagiste. J'ai déjà fait quelques expériences de ce côté-là. Ça ne s'improvise pas cependant. De lus dans le milieu de la scène, il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus. Je préfèrerais peut-être me concenter sur la fabrication d'objets éclairants de toutes sortes, à partir de n'importe quoi.

Au cours des années j'ai tripoté une grande quantité d'objects pour faire des éclairages. Il se pourrait bien que je finisse par y trouver mon compte, si je finis par dénicher un endroit où installer mes pénates et œuvrer à un tel projet. Il y a, notamment dans les ruelles de Montréal, une quantité quasi-infinie d'objects qui pourraient devenir des sources d'éclairages. J'aime beaucoup les expositions qui traitent de l'éclairage. Nous en avons eu à Montréal et d'autres endroits y ont de même consacrés des thématiques. Le sujet ne fascine pas que moi semble-t-il car plusieurs expositions de type commercial sont organisées chaque année de par lemonde, réunissant fabriquants, designers, architectes, etc.
Il faudra(it) bien évidemment que ma griffe s'inscrive dans de l'original et le défi est de taille...

Changement et continuité


Je m'enligne bien pour passer un troisième hiver dans la région. Je vais refaire la cabane. Je ne souhaite pas repasser un autre hiver avec un plancher où l'eau des chats y gèle dur. C'est dire... Il me faut donc faire deux planchers: l'un au sol sur bloc de ciment, fait avec des palettes de marchandises coupées en deux, histoire d'atteindre environ 60 cm/2' de hauteur, par-dessus quoi il y aura le véritable plancher. En installant le chauffage dessous j'obtiendrai un belle chaleur uniforme. L'endroit sera aussi très vitré avec notamment un mur de verre, doté de volets thermiques pour garder la chaleur au besoin. Puis il y aura un puits de lumière qui est une porte de verre de 2cm d'épaisseur et qui pèse 50kg. Je veux absolument regarder tranquillement les étoiles dans l'obscurité et à la chaleur intérieur, par -30ºC au dehors! Ce sera presque sophistiqué. Ce qui est chouette c'est que les dimensions de l'endroit étant très modeste, je peux construire cela en tout au plus deux jours. Je vais construire cette nouvelle cabane tout à côté de l'autre à un endroit totalement invisible du chemin, ce qui n'était pas le cas l'hiver dernier et qui m'énervait tout autant totalement...
Comme bientôt je dois retirer mes fringues du cabanon de jardinage de Monique, ici à Scotstown, je vais amener à la cabane tous mes 800 livres... Ce sera une bibliothèque dans la forêt. Quelque chose de magique. Comme ce sera lourd, je me dois de faire une base très solide. Pour le moment, je dois me satisfaire de vivre en partie à l'hôtel, en partie à la cabane avec les chats. Mais je veux surtout si rien ne se passe d'extravagant pour moi, éviter de faire la navette quotidienne McCabann/Scotstown que je trouve pénible parfois. Un jour j'espère je pourrai de nouveau vivre avec mes chats à proximité et m'éviter ces quelques 16km de montagnes quotididiens

jeudi 7 septembre 2006

Ça sent l'automne


Tous les jours je passe près de ces chevaux. Les pauvres, ils broutent sur un terrain trop petit et doivent travailler dur pour extraire quelque herbe. Alors depuis le début de la semaine je m'arrête, arrache du beau foin sur le bord de la route et le leur jette l'autre côté de la clôture.

Depuis mon petit séjour de vendredi à Sherbrooke, c'est l'engouement. J'ai été dans l'obligation d'installer un distributeur à numéros pour recevoir tous les employeurs qui se ruent à ma porte. Résultat: je vais me mettre à l'encan et me vendre au plus offrant! Trève de plaisanteries, il est tout de même de ma volonté de travailler un tant soit peu si l'on veut bien de moi.

Ce qui est vachement chouette tout de même, c'est que grâce aux restrictions budgétaires draconniennes que je m'impose, je n'angoisse pas. Cela pour moi est l'équivalent d'un emploi à temps complet à 50 000 $. Je vis sobrement avec une certaine jovialité. Je suis à concevoir ma nouvelle cabane qui sera luxueuse par rapport à l'hiver dernier avec un plancher chaud cette fois-ci. Ce sera sans doute la seule cabane du genre au nord du 45º parallèle.

Avec l'été mi-figue, mi-raisin auquel nous avons eu droit, cela sent déjà l'automne et il a gelé à plusieurs endroits il y a déjà deux semaines, alors que nous sommes vis-à-vis le centre-ville de Montréal... Un copain m'a raconté avoir dû gratter la glace dans son pare-brise...

Les couleurs apparaissent dans les montagnes

Hugo, la nuit

Les Afghans n'ont plus de pain? Eh bien qu'ils mangent du gâteau aux graines de pavot, pardi!


Difficile d'échapper au débat concernant la présence militaire canadienne en Afghanistan. Je fais partie de ceux qui croient que nous avons un rôle à jouer là-bas mais peut-être pas celui de faire la guerre...
En cela, parmi tout ce qui s'est dit ces dernier jours, il y a les propos pragmatiques du directeur-exécutif du Conseil de Senlis, Emmanuel Reinert qui s'entretenait avec Michel Désautels durant l'émission de mardi après-midi. Son point de vue est peut-être le plus juste sur ce que nous pouvons entendre en ce moment. Les dépenses militaires sont environ dix fois plus grandes que l'aide de base aux populations. Il y a des choses absurdes qui se font. Parmi les choses que propose le Conseil des Senlis celle qui consiste à permettre la culture du pavot pour en extraire des composants de la pharmacopée médicale, notamment la codéine et bien sûr la morphine. Cela serait sûrement plus censée que d'interdire cette culture essentielle du pavot là-bas et permettrait à l'économie de rouler.
Deux autres trucs à noter: les déclarations de Bush concernant l'existence effective de prisons secrètes. D'une part, cela ne règle pas le problème du droit et, d'autre part, lorsque Bush dit que ni la CIA ni l'armée américaine font usage de la torture, on peut tout de même considérer que garder en détention pendant trois, quatre ou cinq ans des individus sans procès, sans véritable accès à une défense constitue en soi une forme de torture. Et puis ce sondage à la fois révélateur et pas surprenant selon lequel 77% des Québécois croient que c'est la politique extérieure des États-Unis qui est à blamer au premier chef pour expliquer les attentats du 11 septembre 2001. Ce pourcentage est de 63% dans le reste du Canada. Les chiffres du Québec rejoignent ceux que l'on retrouve en Europe notamment. Le sondage indique aussi que les répondants considèrent que la politique étrangère des États-Unis est plus dangeureuse que le terrorisme

lundi 4 septembre 2006

Territoire réel et virtuel

J'ai toujours été friand de technologie de communication, à ma façon. Durant mon enfance et mon adolescence ce fut surtout à titre d'auditeur ou de téléspectateur. Cela ne m'a pourtant pas empêché, à l'époque, d'organiser des pièces de théâtre dans le sous-sol de la maison et d'enrégimenter tous les enfants du voisinage pour ce faire. Rien de Shakespearien cependant. Juste un amusement par l'imitation plus souvent qu'autrement de ce qui était vu à la télé ou entendu à la radio...
Passèrent deux décennies. Puis advint l'avènement du web dont j'avais pu expérimenter avec l'ancètre du BBS dès 1975, époque où l'on travaillait encore avec des cartes perforées pour faire de l'entrée de données...

Détail d'une carte à perforer de type IBM pour faire l'entrée de données binaires en tapant les chiffres ou les les lettres sur un clavier muni d'un dispositif qui perforait des trous rectangulaires aux endroits appropriés. Pour obtenir un graphique, une courbe de données, il fallait taper des centaines de cartes. Quelle joie!
L'internet tel qu'il est devenu était l'un de ces moyens de communication dont j'imaginais que l'existence serait chouette, un de ces jours. Je n'ai jamais eu les épaules assez larges cependant pour en concevoir les prémices. L'histoire d'internet (Arpanet) est assez colossale et a requis des investissements que l'on a peine à imaginer aujoud'hui, à des fins de défense au départ. Je ne vais pas reconter cette histoire ici.

Photo de ma première page web en juin 1997, bibliothèque Centrale de Montréal.
Il y a donc neuf ans que j'ai débuté mon premier site web chez Geocities. Je faisais parti du premier million de personnes à s'y inscrire. Les chiffres d'aujourd'hui sont tellement immenses que faire partie du premier million de l'époque apparaît aujoud'hui suranné.

Coucher de soleil sur Mars, 28 août 1997
Le premier événement internet qui provoquera une panne de serveurs est sans contredit l'engouement pour voir les images du sol martien tel que vu par Pathfinder en juillet 1997, courtoisie de la NASA qui dut inventer des sites "miroirs" dans une vingtaine de pays pour désengorger son système qui recevait plus de 20 millions de visites par jour, ce qui à l'époque semblait impensable.
Je ne crois pas que le web ait atteint son rythme de croisière. Malgré les avancés technologiques indéniables, le système demeure un lieu d'expérimentation en temps réel et de façon parmanente; à partir des usages qu'en font les internautes. Cela évolue pratiquement journellement.
Ce moyen de communication n'est pas une fin en soi et demeure un moyen. Il ne règlera pas la misère du monde mais semble pouvoir la soulager, ne serait-ce que parce qu'il est maintenant possible de réunir une force politique à peu de frais et rapidement pour réagir à un problème ponctuel. C'est sûrement l'un des aspects les plus positifs de l'internet. L'internet n'est pas une démocratie et il fonctionne. Il fonctionne à partir de dynamiques qui lui sont propre, mais aussi à partir de cultures, autant de cultures issues de la démocratie que de modèles anarchiques et autres. Il s'agit à coup sûr d'un domaine d'étude d'avenir, car nos pseudo-démocraties auraient besoin d'un lifting. Le terrorisme existe aussi sur internet sous diverses formes: les hackers, les spams, les spywares, pour ne nommer que ceux-là C'est aussi un lieu de marchandisation à satiété de tout. En cela, il ne fait qu'exacerber des tendances dans nos sociétés. Il agit comme révélateur où les mouvances se font de la même façon que la mouvance des bancs de poissons, des essaims d'abeilles, etc.
Parmi les tendances à très long termes que je voient, la déterritorialisation d'internet (la virtualité) pourrait "déteindre" sur le monde réel. Ainsi lorsqu'on regarde une carte de l'Amérique du Nord, version amérindienne, on se rend bien compte de l'artificialité des frontières de maintenant. Ces cartes amérindiennes revèlent des territoires dont les divisions sont nettement plus "organiques" qu'elles ne le sont maintenant. Ces cartes représentent la division du territoire il n'y a pas si longtemps.

Carte très sommaire des grandes divisions du territoire des nations autochtones
La carte du monde à passablement changé au cours du XXe siècle. Les Amériques sont pratiquement les seuls continents où peu de choses ont bougé depuis les divisions d'il y a deux siècles. Cette stabilité des frontières qui semblent couler dans le béton devient totalement caduque en regard de ce qui se passe dans l'internet en termes d'échanges inter-régionaux. Nous n'en sommes qu'aux balbutiements d'internet qui pourrait un jour devenir l'instigateur de nouvelles frontières terrestres! Ce n'est pas demain la veille qu'une telle chose se produira et beaucoup d'éléments sont à inscrire dans la liste des ingrédients qui déclencheront la chimie d'un tel processus. Cela demeure pour le moment de la haute spéculation de ma part.
L'un des exemples les plus proches de ma réflexion est celui concernant la Californie dont les frontières changeront peut-être dans les 20 prochaines années, due à la pression démographique qui y règne. La Californie qui a déjà 34 millions d'habitants en aura 56 dans les 15 prochaines années! Il n'est pas dit qu'elle ne réussira pas à annexer les États voisins. Comment? Ce ne sera certainement pas par la force. Le climat peut être l'une des raisons de l'engouement vers la Californie, mais les emplois qui s'y sont créés notamment dans l'informatique, l'internet, les énergies alternatives depuis une bonne vingtaine d'années, avec tout ce qui devient satellitaire autour (des fournisseurs jusqu'aux nouveaux restaurants, etc.), constitue une phénoménale poussée démographique et économique. If you can't beat'em, join'em, dit le dicton.
Ce n'est pas à dire dans un premier temps que l'internet va changer la géographie des continents par la seule interaction de ses usagers, comme l'exemple donné ne l'indique pas, mais ne dit-on pas "chassez le naturel, il revient au galop"? Qu'est-ce à dire? Les frontières nord-américaines - à peu de choses près - sont farfelues: où trouve-t-on ailleurs des pays carrés et rectangulaires? Plusieurs états américains et provinces canadiennes sont des traits de crayons sur la carte. Le sentiment d'appartenance à de tels espaces carrés est de l'ordre du terrain d'un bungalow de banlieue. La réalité régionale fait en sorte que ces frontières ne sont qu'administratives. Elles ne représentent pas les échanges, la morphologie et la culture régionale. Cela ne tient souvent la route que par la propagande.
Ainsi on voit apparaître en Ontario un mouvement pour l'annexion de l'ouest de l'Ontario au Manitoba! Un autre - américain - souhaite l'annexion du Maine au Canada, sans oublier le cas du Québec bien sûr, etc. Les échanges entre les états limitrophes de l'ouest américain et les provinces canadiennes directement au nord ressemblent à s'y méprendre aux anciennes cartes des nations amérindiennes.
D'aucuns me rétorqueront que ces mouvements-là n'ont rien à voir avec l'internet. Il ne faut pas négliger l'importance qu'a le web désormais dans nos vies. Resistance is futile, disait le Borg dans Startrek TNG , belle métaphore de l'internet prétendument indestructible. L'économie marchande se sert d'internet telle une courroie de transmission de sa pathologie. Elle crée aussi les poches de résistance à la neutralisation de son pouvoir attractif, poches de résistance dont l'influence se fait sentir de diverses façons. Les espaces de réflexion, les aspects de créativité, la réorganisation des espaces communautaires virtuelles puis réelles entraîneront peut-être un autre rapport au monde où des valeurs de cœur plutôt que de fric s'immisceront dans ce processus obsessionnel de marchandisation du monde et des rapports humains. De là aussi surviendront pour certains des réappropriations d'espaces dans le réel, à l'abri des futiles poursuites du bonheur innassouvissable des besoins matériels. Dream on..