lundi 24 juillet 2006

Ça y est! On n'y échappe plus...


On nous l'annonçait depuis 4 ans. Pendant quelques années, on se moquait du système téléphonique français qui de par sa configuration obligeait la composition à 10 chiffres, à partir de 2000 je pense.
Ben, voilà t'y pas que c'est à notre tour de rejoindre cette composition à dix chiffres. Je me suis toujours demandé comment les Français faisaient pour retenir dix chiffres, à raison de deux à la fois, style 51.47.25.32.01 (fictif ici). Cela s'explique historiquement, puisque dans le cas des 7 premiers, il s'agit du numéro plus local en tant que tel, comme chez nous. Il est fort à douter que nous passions à cette méthode sur le continent américain, car notre système fonctionne en série de trois et de quatre. Le code régional, le centrale et le numéro de l'abonné, style 514.725.3201. On n'en viendrait pas à 51.47.25.32.01, car notre cerveau est conditionné pour l'autre forme, du moins pour le moment. La série des trois et quatre chiffres est aussi plus facile à mémoriser il me semble.

jeudi 20 juillet 2006

Un mois dans l'été


Une toute petite partie du terrain à l'automne. Photogrammes tirés de films 8mm
Les étés de mon enfance n'ont pas complètement été détrônés par les suivants. Enfants, mes sœurs et moi avions droit à ce qui peut être encore considéré aujourd'hui comme à l'époque à l'égal d'un grand privilège: des étés à la campagne. Pas que nous vivions autrement en plein milieu de la ville mais que le lieu des vacances en était un de ce que l'on appelle communément, la villégiature. Ainsi, à partir de l'été 64 et pendant une décennie, les vacances scolaires se passeront sur les bords d'un lac, entouré de champs, de forêts, de rivières et de montagnes. Du dernier jour de l'école jusqu'au premier de l'année scolaire suivante, pendant deux mois et demi donc (du 21 juin au 6 septembre en moyenne), isolés dans la nature, il s'agira de se trouver des activités dignes d'assurer le contentement. Cela ne sera jamais été un problème puisque cet isolement, cette cache nous autorisait avant tout à exister hors la vue du voisinage qui était le lot du reste de l'année et que ce seul fait donnait des ailes.
Pratiquement laissés à nous-même les trois quarts du temps, tout était permis dans la limite des quantités disponibles et de la tolérance des uns et des autres. Quelle belle enfance et quelle liberté! Il y a assez de matières pour écrire quelque chose somme toute d'intéressants sous forme romancée. La réussite de cette aventure estivale passait aussi par les rapports qui nous avions avec nos voisins de chalets, des candidats quasi-parfaits pour l'animation réciproque de nos journées. J'avais mon équivalent en âge et mes sœurs de même. Inutile de faire ici la nomenclature des activités. Elles sont de l'ordre de l'enfance, ni plus ni moins. De surcroît, nous avions à notre disposition quelques 10 km²...

Je ne suis toujours pas sûr et demeure sceptique quant à ce que peuvent être des activités estivales pour des enfants dans des colonies de vacances, avec des moniteurs et des monitrices quand NOUS étions les moniteurs et le monitrices et que personne ne nous mettaient de balises autres que celles qu'occasionnaient des interventions sporadiques dans les cas les plus répréhensibles, ce qui n'arrivaient somme toute pratiquement jamais. J'aurais sûrement été profondément agacé d'avoir toujours quelqu'un·e sur le dos et d'être sous surveillance. Cette socialisation des vacances organisées est peut-être un bien pour un mal. Sûrement qu'elle forme la jeunesse pour s'intégrer dans une forme de société conforme. Je ne suis pas si sûr par contre qu'elle permette de former son propre imaginaire.
Il faudrait pour cela que je fasse le chemin inverse et que je passe dix années de camps de vacances et puisse comparer les résultats, ce qui restera à jamais hypothétique en ce qui me concerne. Rien de ce que j'en entends ne m'épate tant. Bien sûr, dans le meilleur des cas, les enfants auront droit à des visites guidées de la forêt et la connaissance de ce qu'on y retrouve en termes botaniques, géologiques, etc. On aura droit à des chants autour d'un feu, à l'observation des étoiles. Mais tout cela faisait aussi partie de nos vacances anarchiques, à la découverte par soi-même de ce qui forme notre univers. C'est un trésor que je chéris et je suis bien sûr redevable à mes parents de cette aventure-là, mais aussi aux voisins et ami·e·s qui en firent constamment partie.

mardi 18 juillet 2006

Anne, ma muse

Préface du Dr Anne Dambricourt Malassé, chargée de recherche au CNRS, paléoantropologue J'ai longuement pensé à Anne ce matin. Je ne suis plus sûr de ce qui a déclenché ce long arrêt vers elle. Plus que le déterminisme, je crois que c'est sa détermination qui me laisse abasourdi, cinq ans après l'avoir connu. Hier soir, à la cabane, il y a bien eu l'écoute de Inventing Dinausaurs dans le cadre de l'émission Ideas sur CBC et qui parle longuement de Mary Anning sur laquelle je reviens ci-dessous. Peut-être est-ce la lecture d'un Magazine littéraire, celui de février 2005, consacré a Saint-Augustin? Résumons. En ce début de décembre 2000, j'écoute l'émission Le gai savoir sur France Culture, comme je fais toutes les semaines à l'époque. En général, je trouve l'entrevue que Gérard Gromer tisse avec des êtres iconoclastes fort intéressante. Pourtant, cette fois-ci, l'écoute de l'entrevue avec Anne Dambricourt-Malassé me percutera de plein fouet. Il y avait sa voix que j'aimais. Mais il y avait surtout son propos et la passion qui les sous-tend. Il faut écouter l'entrevue et la lire pour mieux saisir ce dont je cause ici. Enfant, Anne se remémore les visites dans les carrières avec son grand-père et la découverte des fossiles. En cela, elle me fait penser à Mary Anning, cette jeune anglaise qui parcourait les falaises du sud de l'Angleterre au début du XIXe siècle. C'est sans doute cet intérêt pour les fossiles qui amènera Anne à s'intéresser à la paléontologie, puis à la paléo-anthropologie. Pour son doctorat, elle décide de s'attarder à un os qui se trouve à l'intérieur de la boîte crânienne des hommes, des hominidés et des animaux, ce qui n'avait jamais été fait jusque là. Elle en émet des hypothèses qui depuis 1987 ne cessent de lui valoir calomnies sur calomnies, bien qu'elle ait soutenu sa thèse de doctorat en paléontologie humaine au Muséum national d'histoire naturelle, reçue avec mention très honorable et félicitations du jury. Il n'est pas simple de parler de sa découverte en quelques lignes, ne serait-ce que pour reprendre les propos de Patrice de Plunkett dans son blogue (Faut-il brûler Anne Dambricourt?): “la sélection naturelle ne suffirait pas à expliquer l’apparition des formes de vie complexes, et notamment celle de l’espèce humaine” ou cet extrait d'un article controversé à son sujet dans Wikipédia:
La principale découverte d'Anne Dambricourt Malassé n'est pas la flexion de la base du crâne des prosimiens à l'homme actuel (documentaire "Homo sapiens - une nouvelle histoire de l'homme" de Thomas Johnson). Celle-ci est connue depuis longtemps. Elle montre l'origine de la flexion au cours du développment d'une espèce et observe qu'il s'agit d'un processus plus général d'origine embryonnaire concernant le développement de la face et du cou avec des implications pour la verticalisation du squelette axial (comme l'a montré le documentaire de Thomas Johnson). Elle affirme que l'origine d'une plus grande flexion est la conséquence de l'évolution de l'information génétique codant pour l'ontogenèse, contrainte (et non pas programmée) par des informations génétiques déjà présentes (intégrées). Sa recherche n'a jamais fait appel aux thèses d'une programmation (Dessein intelligent).
Après l'écoute de cet entrevue sur France Culture, je vais sur Google et apprend qu'elle participera en juin 2001 à un atelier du Center for theology and Natural Sciences de Berkeley, atelier qui aura lieu à Montréal. Les mois passent et l'occasion en or m'est offerte de participer à cet atelier dans le cadre d'une émission sur l'éthique et les sciences à Radio-Canada. Je suis un des seuls Montréalais à cet atelier (workshop) qui réunit des scientifiques de tous ordres et des personnes de toutes confessions religieuses et académiciens. Les conférences sont d'une grande diversité mais tournent autour du thème d'un rapprochement entre sciences et religions, sujet pour le moins controversé et douteux. J'ai l'occasion de parler à diverses personnalités d'un peu partout dans le monde, mais j'ai enfin l'occasion surtout de rencontrer Anne, la grande Anne, avec laquelle je passerai pratiquement les 5 jours de l'atelier. À une terrasse de café à Montréal en juin 2001 En plus du courage hors pair qu'elle déploie face à ses nombreux détracteurs en France (elle a aussi des appuis de très haut calibre), elle m'étonne par son cheminement, puisqu'elle est passée d'un athéisme irréductible à la foi! C'est une longue histoire... Il est évident que je ne lui arrive pas à la cheville en termes de connaissances tant scientifiques que spirituelles. Il y a peu d'individus qui me provoque positivement à ce point. Mais personne ne peut réfuter ses thèses et avancer qu'elle fait partie du mouvement créationnisme américain. C'est à coup sûr de la calomnie. Il y a entre les deux mondes un mur d'explications infranchissables et Anne le sait bien dans le cadre de son travail de scientifique. Mon seul mérite est d'avoir compris dès l'écoute de l'entrevue sur France Culture, l'immense importance de sa découverte jusqu'à en être bouleversé. Elle n'aura de cesse de m'étonner par la suite. C'est que nous avons exactement le même âge et je n'ai pas trop épais à montrer face à elle. Elle m'incite à ne pas lâcher prise... Sur le débat qu'on l'accuse à tort d'avoir enclenché en France et ce qui se passe aux États-Unis: Le néocréationnisme menace-t-il la science? - I Le néocréationnisme menace-t-il la science? - II Émission-débat en deux volets sur les enjeux de l'enseignement scientifique stricte et les tentatives de certaines confessions religieuses de permettre un enseignement alternatif non-scientifique à l'intérieur des cours de sciences. Son ouvrage de vulgarisation de sa grande découverte

5000 km à vélo

Ma crainte était de ne pouvoir vivre à la campagne sans voiture. Cette dernière année, j'aurai prouvé le contraire. En comptant tous mes déplacements, j'en viens au résultat étonnant de plus de 5000 km à vélo en une année! Je ne suis pas peu fier de cette réussite-là, beau temps, mauvais temps, été comme hiver. Cela restera sans doute une année record puisque, pour moitié, il s'est agi de me rendre, 60 jours durant, de ma cabane jusqu'à Notre Dame des Bois, soit quelques 40 km aller-retour. Mais l'hiver dernier, j'ai parcouru aussi 1300 km bien comptés. Il ne restait donc que des broutilles pour atteindre le cap des 5000 km qui sont déjà dépassés du reste.

L'un des trois vélos à ma dispo, dans l'accotement d'un tronçon nouvellement pavé de la route 212, l'été dernier, avec cette dénivellation de près de 15 cm entre le macadam et le gravier qui finira par être corrigée par la suite avec l'ajout d'un agrégat. Le noir nouveau du macadam absorbait tant la chaleur solaire que même si la température ambiante n'était que de 20ºC, on y cuisait.

lundi 17 juillet 2006

La vie à la campagne: bémols

Je ne suis pas vraiment supposé être ici... Ce matin, je suis allé poser le mastic de la fenêtre et la remettre dans son cadre. J'ai posé un filtre à une pompe qui fait circuler l'eau dans le lagon aux poissons. La chaleur intense au dehors et la fraîcheur relative dans la chambre m'ont donc décidé à écouter quelques émissions de radio. Un jour j'aurai un ipod ou l'équivalent et je serai plus libre d'écouter des heures à la cabane.
Mes émissions préférées sont celles concernant la création musicale. Je suis très curieux au sujet de l'usage des instruments de musique de manière traditionnelle ou non, les rythmes et la sonorité en général. Puis tout ce qui concerne les religions et la spiritualité. Et puis les sciences et les arts. Bref je fais des choix d'écoute éclectiques.

Depuis deux mois que je parcoure la route Scotstown/La Patrie, j'ai retiré du chemin une cinquantaine d'animaux qu'on avait frappés et soit tués, soit en les laissant souffrir sur la route. Cela me met en colère. Les animaux n'ont aucune chance. Les gens roulent à 130 ou 140 sur des routes entourées de forêts, alors que la limite est à 90. De toute, façon, certains roulent à 120 dans les villages, lorsque la limite est fixée à 50, alors... Je ne suis pas cérémonial dans la façon que j'écarte les cadavres. Je ne fais qu'avoir un minimum de sens en les retirant de la route avec mes pieds pour éviter, moi, d'attraper quoique ce soit, parfois avec le bout des doigts pour les ailes d'oiseaux...
Cela m'amène à ce choix de l'écoute d'une émission sur l'animisme, un mouvement qui considère que tout ce qui vit possède une âme, un esprit. Je suis d'accord avec l'idée pour la vivre tous les jours. C'est une émission de Radio National en Australie, the Spirit of Things, qui traitent de toutes sortes de sujets spirituels. Était interviewé Graham Harvey, conférencier des études religieuses de l'Open University au Royaume Uni. Je refuse de scinder les différentes religions et formes spirituelles. Je pense que toutes comportent un minimum de commauté d'esprit et c'est cela qui compte. Lorsque je circule à vélo, je vois aussi les dégâts incroyable du travail forestier dans la région. La sylviculture est un vain mot ici. Lorsqu'on a (ex)terminé de retirer le bois qu'on veut, le décor est digne d'une explosion atomique. J'essaie d'imaginer les oiseaux dans les arbres à cette époque de nidification. On vient à bout d'un arbre en moins d'une minute et on t'en enlève les branches en moins de deux. Alors les oiseaux... Et puis les terrains sont fréquentés par toute une faune sous-jacente au sol en plus de celle qui y circule en surface. Lorsqu'on envahit les sols de la forêt avec de la machinerie lourde on détruit les écosystèmes de façon systématique. Comme cette machinerie coûte une fortune il faut couper de plus en plus de bois pour la payer et, en bout de ligne, je doute que l'on soit plus riche ce faisant. Sans parler de ce que cette façon de faire comporte de sauvagerie et de non-partage de la planète avec tout ce qui y habitent.

France Culture
Le bien commun
Samedi 22 juillet 2006, 11h
Une émission d'Antoine Garapon
À écouter (RealAudio):
Le procès des animaux (À propos des procès d'animaux au Moyen-Âge)
Avec Jean Réal. cinéaste, documentariste, auteur de Bêtes et juges (Buchet Chastel), L'homme et la bête (Stock) et Voronoff (Stock);
Florence Burgat. philosophe, chercheure à l'INRA, auteure de Animal, mon prochain (Odile Jacob), Liberté et inquiétude de la vie animale (Kimé)

BBC Radio 4
Beyond Belief
Monday February 16, 2004
Status and use of animals (RealAudio - 27m)
The religious and ethical debate programme tackles animal rights.
With Professor Cohn-Sherbok, Reform rabbi;
Abdul Hakim Murad, Muslim commentator;
James Legge, Catholic commentator
A program by Ernie Rea

dimanche 16 juillet 2006

Le corps des anges bronze-t-il?

À 1 km de ma cabane, sur la route, se trouve la petite rivière Galt. J'y venais chercher mon eau l'été dernier et pour la première fois cette année. Ayant travaillé sur mon terrain jusqu'à 13h30 à faire du pontage (à savoir prendre des petits arbres déjà coupés par un précédent acquéreur et faire une suite de traverse sur l'humus mouillé), le soleil devenant de plus en plus chaud, de décidai donc de pousser le bouchon (et non de le retirer) en profitant de l'eau pour y prendre un bain.

Le soleil était bon ce qui me décida à me laisser intégralement happer par cette lumière, près de cette eau, sous ce pont. M'accompagnaient dans cet prise de vitamines D, le clapotis de l'eau, les ménés qui s'étaient regoupés et les patineurs plus loin.

Et rien de tel comme lecture dans cet accoutrement d'Adam que Le corps des anges, de Mathieu Riboulet, paru chez Gallimard.

Une fois dévêtu, à quoi ressemble un ange?

Hier en fin de journée, revenant de la cabane, je suis allé chez Monique qui me garde mes trucs dans son cabanon de jardin pour y faire ce que j'avais dit que je ferais: remplacer les carreaux cassés. Comme pour beaucoup d'autres choses, elle a en quantité de vieilles fenêtres dont les carreaux allaient changer de taille dans les minutes qui venaient. Dans le cas d'une fenêtre, ce fut fait, mais dans l'autre cas, je tombai sur un pépin: un nid de guêpe, tout juste dessous la fenêtre...

C'est un habitat en début de construction, mais tout de même impressionnant par sa beauté. On dirait à la fois un coquillage, un champignon ou une sculpture sur bois. Monique qui aussi devait travailler dans le coin me dit qu'elle allait s'en occuper dès le soir tombé. Dommage de détruire si bel objet fabriqué de façon artisanale par des guêpes.

Monique a un beau jardin. Elle a vraiment le pouce vert et pendant quelques années a même tenu commerce dans son propre jardin, en vendant des plantes, des fleurs, des arbres, de la terre, mais cela n'était pas payant. Elle a dû y mettre fin.

Elle m'apprit aussi durant cette conversation qu'il y avait un puits à l'entrée du village, ce qui m'étonna. Je l'avais croisé dans la matinée du vendredi alors que je me rendais au boulot, pas très loin de là. Elle allait justement y chercher de l'eau. Belle initiative, mais ce n'est pour le moment qu'un filet d'eau qui prend une éternité à emplir un contenant de 4 litres.

Je ne bois plus de l'eau de cette rivière. Bien qu'elle ait l'air correcte, il reste qu'en amont, il y a de l'activité agricole et des plantations de sapins de Noël que l'on arrose de pesticides... Il n'y a désormais, dans le sud du Québec à tout le moins, que très peu d'endroit où l'eau n'a pas besoin d'être traitée avant consommation.
Ce matin j'ai fait un rêve incroyable à la cabane. Difficile à décrire, mais je me trouvais dans une chambre imprévue de l'hôtel dont les gens et le décor changeaient virtuellement. Je me serais cru dans un film dont le scénario reste à construire. Mais là, vraiment, je crois qu'il y a un thème intéressant à creuser. Je fus assez déconcerté par ce décor qui changeant sur demande, tantôt à l'horizon, un terrain vague, tantôt, un petit port de pêche, tantôt un centre-ville de métropole.
Ce soir je suis retourné chez Monique couper le verre du carreau que je n'ai pu faire hier. Reste à poser le mastic sur celui-là. La pauvre, il y a tant de chose à faire sur sa maison...

Libellés :

samedi 15 juillet 2006

Flat, tu lances - Pile, tu pètes


La montagne verdoyante avant que je ne pète
Depuis quelques temps, j'émets des gazs à effet de serre qui me place en droite ligne dans la mire de l'Accord de Kyoto. La photo de la chronique précédente n'est pas celle d'un orage en préparation, mais le ciel qui se couvre après que j'eus pété. Je suis une cause de divorce ambulante en ce moment, mais, fort heureusement, je ne suis pas marié!
J'ai un côlon lent et c'est lui que je soupçonne d'être l'instigateur de ces émissions. Je m'étonne à faire des rots dans la forêt, si fort qu'on les entend jusqu'à la frontière américaine. Je crains fort qu'avant longtemps, j'aie le Homeland Security sur le dos...

La même montagne après. Remarquez la verdure disparue et cette espèce de mousse carbonique au sommet

vendredi 14 juillet 2006

Chaleureux mais tout de même...

Agrandir
Magnifique vue du flanc ouest du massif du mont Mégantic juste avant l'orage, mardi après-midi. Cliquez.
Ce matin, sur la route vers le boulot, on me klaxonna. C'était celui pour lequel je peins qui revenait d'un dépannage et qui offrait donc de me "remorquer". Derrière, une voiture avec dedans celui qu'il venait de tirer d'affaire, un jeune Burundais ici depuis un an et qui ayant évité un chevreuil et s'était lui-même retrouvé dans le décor... Il nous dépassa enfin et nous montèrent le vélo sur la plate-forme de remorquage. C'est étrange, Monsieur Spooner a deux ans de plus que moi et pourtant dans ma tête il pourrait être mon père... Et lui me vouvoie depuis le début... Allez comprendre. Je ne vis jamais avec la sensation d'avoir l'âge que j'ai. C'est un type très bien ce Spooner, l'un des personnages que je trouve parmi les plus beaux dans sa tête parmi tous ceux et celles que j'ai rencontré depuis que je suis à la campagne. Mais cela demeure difficile à jauger car je dois avouer être assez étonné de la diversité des types d'individus et de leurs comportements. Il y a beaucoup moins de contraintes à la campagne qu'à la ville pour être soi-même. À la ville, les gens font partie de cercles d'amis, de collègues de travail, de cénacles, etc. Cela prend des formes totalement prévisibles pour les avoir presque tous parcourus au fil des ans, des cercles diplomatiques, littéraires en passant par les punks. Ici, les gens sont moins soumis à ce genre de scénario et ceux et celles qu'on a en face de soi le sont souvent sans fard.
δ δ δ

Une belle sensation se profile à vélo dès que le soleil descend sous la cime des arbres, tout comme à la nage dans un lac durant les beaux jours. Il existe donc des courants d'air chauds et froids étonnants. Ainsi tout à l'heure sur la route alors que dans la forêt le mercure indique 27℃ et qu'au village tout à l'heure, il dépassait les 31℃, certains de ces courants d'air à vélo n'atteignent guère les 10℃, tandis que d'autres surpassent la chaleur ambiante. Cela provoque parfois une drôle de sensation sur le corps, tantôt l'envie de vite se couvrir et tantôt le besoin au contraire de se dévêtir. Il fait vraiment trop chaud à l'hôtel. Je retourne coucher avec les chats...

J'exagère un peu mais on dirait une toile de Rousseau en vraie...

Une petite laine pour aller se promener?


Il fait très chaud durant le jour par les temps qui courent, mais les nuits sont admirablement fraîches. L'écart est de l'ordre du simple au double. Ainsi, il a beau faire près de 32℃ durant le jour, les nuits voient le mercure descendre à 16℃. Pas la peine d'indiquer d'humidex. Si je compare à Montréal, je ne peux que me sentir soulager de ne pas y être. A minuit, le mercure y indique 24℃ et l'humidex est de 31℃! Effrayant.

En début de semaine, j'ai découvert un nid de bourdons dans la cheminée derrière le garage où j'étais à nettoyer la rouille avant de peindre. Là on n'a pas apprécié ma présence et j'en ai même perdu mes lunettes en tentant de vite descendre de l'échelle avec les outils à la main. Bien que la structure possède ses bruits et ses vibrations propres, mon attirail a déclenclé l'alarme auprès de l'armée de bourdons qui ont tôt fait de m'obliger à battre en retraite. Le proprio a décidé de colmater la brèche avec du styromousse. Résultat, les bourdons qui ne sont pas dans le nid tente désespérément d'y entrer. Cela étant, je ne sais pas trop quand je pourrai continuer cette partie du boulot sans être obligé de me mettre l'accoutrement d'un apiculteur.
Du coup, j'ai jeté mon dévolu sur la devanture: grattage des surfaces de bois hier après-midi et soit teinture, soit peinture ce matin...
Ce n'est pas la seule armée qui réagit à l'heure qu'il est. Il faudra bien en venir un jour ou l'autre à un réel changement de paradigme au Moyen Orient. La solution inenvisageable finira par mériter d'être considérée: un État mixte formé d'Israël et de la Palestine d'avant 1948. Impensable? Je n'en suis pas si sûr, bien qu'a priori l'idée semble être émise par un ignare. Une panoplie de modalités reste à être discuté cependant...
Et puis, tant qu'à être dans les choses impensables: l'administration Bush est sur le pied de guerre... sur son front ouest. L'intensification de la militarisation de l'Alaska laisse présager que la Corée du Nord n'a qu'à bien se tenir car il se pourrait fort bien que l'on assiste avant la fin de son mandat à un feu d'artifice de ce côté. Je fais un collage spéculatif ici à partir d'observations sur le terrain par des individus qui se demandent ce qui se trame dans le secteur. Le gouvernement Harper, pro-Bush, collaborerait à cette démarche, surtout en se fermant les yeux... Admettons que le régime de Pyongyang se comporte plutôt en idiot

lundi 10 juillet 2006

Week end à la campagne... *

Il y a un festival des Artisans et des ventes de garage (les puces). Cela s'est déroulé les 7, 8 et 9 à Notre Dame des Bois. Alors la “Main” se transforme en un grand marché aux puces sur 1 km. On y trouve vraiment de tout. Je suis allé surveiller les étals de mon amie Maude. Par contre, je me suis levé très tard samedi: 9h30. J'ai finalement réussi à quitter Scotstown un peu avant midi. Le hic c'est que j'avais 30 km à parcourir à vélo dans les montagnes pour me rendre là-bas. Cela me prendrait normalement une très grosse heure... Et puis, je me devais d'arrêter à ma cabane pour nourir mes chats en passant. Sur la route, je n'ai pu m'empêcher d'arrêter pour prendre une photos des vaches qui s'étaient regroupés sous l'ilôt d'arbres, à l'abri du soleil.

Puis au-delà de La Patrie, je me suis arrêté un petit 10 minutes, comme il m'arrivait de le faire l'été dernier, dans un champ, pour souffler un peu. Voici le paysage. Le sommet des montagnes est la ligne de séparation des eaux Atlantique/Fleuve Saint-Laurent et forme ainsi la frontière canado-américaine. À gauche c'est le Maine, à droite le New Hampshire.

Je suis donc arrivé à 14h. Mais Maude était juste contente de me voir. Je me suis mis tout de suite au boulot. Maude a dû vendre sa maison, son gîte, incapable d'arriver financièrement. Alors il faillait débarrasser bien du matos. J'ai aussi rencontré les nouveaux propriétaires de la maison qui continuent le gîte. Il m'ont demandé si je voulais terminer de peindre la toiture commencée l'été dernier sous la gouverne de Maude. J'ai accepté. Un peu parce que j'avais promis à Maude d'être celui qui ferait la suite la prochaine fois. Je n'étais plus tenu par ma promesse mais symboliquement c'est bien. Les nouveaux sont sympas. On a discuté ensemble puis on a regardé un film à la télé le soir venu. Puis j'ai couché là, chez les nouveaux proprios car il n'y avait pas vraiment de place dans les nouveaux appartements de Maude et son chum avec lequel je ne m'entends pas trop de toute façon par les temps qui courent. Je ne suis pas le seul...
Les nouveaux proprios et moi avons bien cliqué. Il faut dire qu'avec moi ça passe ou ça casse. Ça clique ou pas. Je pense que je suis assez convenable tout de même et je suis un fin connaisseur des us et coutumes sociaux à divers niveaux. Sauf que je ne fais plus plus trop d'efforts du côté de l'entregent. Au naturel, je suis pas trop mal tout de même. Et c'est une espèce de rébellion aussi que de ne plus prêter flanc aux protocoles gantés, même si j'ai très jeune côtoyé un directeur du protocole d'État. Toutefois, si j'ai à faire un effort entre la délicatesse que me propose certaines personnes et la rusticité, euh disons des mecs qui pourissent à l'hôtel à dire des conneries, à répendre de la bière partout, à gueuler, je préfère de beaucoup la doucereuse rencontre de ceux et celles qui de par leurs présences mettent la bride à une certaine rusticité qui persiste en moi.
Je n'avais pas envie de prendre de photos de l'événement Festival qui, somme toute, n'est pas si extraordinaire, juste sympa. Ça donne l'occasion de parler aux gens, occasions qui sont rares pour les "étranges", les gens qui ne sont pas de la place et qui arrivent là pour y vivre. Je n'aurai pris qu'une photo cet après-midi.

Moi je cherchais un villebrequin car dans la forêt une perceuse n'est pas utile sans électricité. J'ai donc pris un moment et j'ai fait le tour des étals. Un monsieur de La Patrie m'a finalement dit d'aller le voir chez lui. Il en a quatre! Il faut juste qu'il retrouve où ils les a mis... Il demeure tout à côté du garage que je peins. Bref l'expérience était agréable mais il faisait chaud. A tout le moins, la nuit de samedi à dimanche fut superbe avec le mercure qui est descendu vers les 15 ou 16 , Parfait pour dormir. J'ai aussi fait la rencontre fortuite d'une jeune femme avec qui j'ai œuvré il y a une dizaine d'années dans un organisme communautaire à Montréal. Nous ne nous sommes pas trop étendus sur des souvenirs qui pour moi de toute façon n'en sont pas, pour s'attarder plutôt à ce que nous étions devenus respectivement depuis une décennie. Ses parents connaissent Maude depuis un bon moment, sûrement autant que moi leur fille, mais pour d'autres raisons. Maude est vraiment classe. J'admire sa capacité d'aimer. Elle est d'une grande générosité spirituelle. C'est sûrement pour ça qu'elle fut l'instigatrice des Écomusées de la Haute Beauce dans les années 80 et directrice du Conseil culturel de la Montérégie durant une décennie.
Cette semaine s'annonce trop chargée encore, moi qui ne veux rien faire... Pout tout dire, ce qu'il reste de juillet ne sera pas à l'image de ce que j'en avais envisagé, à savoir, rester assis et lire à l'ombre des mélèzes sur les rives de la rivière... Il reste août.... Je dois donc terminer la peinture de l'arrière du garage et investirais la toiture du gîte dès après, par une chaleur à me faire maigrir, moi qui ne suit pas déjà très gros!
Vendredi soir, n'en pouvant plus de subir cette chambre d'hôtel avec ses murs et plafond vert piscine, vert hôpital, j'ai repeint au pinceau le plafond d'un jaune très léger, ce qui change déjà beaucoup l'atmosphère et l'éclairage diurne ou nocturne de la pièce. J'ai l'intention de poursuivre, déjà avec une deuxième couche de ce jaune pâle puis je réfléchis à ce que je veux faire pour les murs. Ils auront deux couleurs. Je me procure des gallons (4 l) de peinture recyclée. Je ne saurais trop dire si c'est la peinture qui est dure à appliquer ou la surface qui n'est guère plus tendre, mais ce fut pénible, un peu à bout de bras. Il n'était pas question pour moi de sortir mes choses de là avant de peindre, ni d'étendre des toiles, etc. Je n'aurai en définitive fait aucune goutte hors le plafond. Faut croire que j'ai pris le “beat” de la peinture, moi qui hais plutôt faire ce genre de boulot...

Si je poussais le bouchon, c'est ce genre de mur que je peindrais. Ici, mon écran de veille, avec des retouches. Bon, le choix des couleurs serait peut-être autre, puisque là je n'ai que trituré l'orignal au fond noir, mais l'idée est là, inspirée par le mur de cuisine de l'apparte d'une des mes ex qui avaient des idées aussi flamboyantes qu'elle pouvait l'être. En tout cas, le jaune est à peu près celui qui orne désormais mon plafond, ce qui croyez-le ou non est vachement plus sympa qu'un plafond vert piscine défraîchi ou couloirs d'hosto à l'époque lointaine où je m'y retrouvais trop souvent.

* Dans mon cas, c'est un pléonasme