mardi 18 juillet 2006

Anne, ma muse

Préface du Dr Anne Dambricourt Malassé, chargée de recherche au CNRS, paléoantropologue J'ai longuement pensé à Anne ce matin. Je ne suis plus sûr de ce qui a déclenché ce long arrêt vers elle. Plus que le déterminisme, je crois que c'est sa détermination qui me laisse abasourdi, cinq ans après l'avoir connu. Hier soir, à la cabane, il y a bien eu l'écoute de Inventing Dinausaurs dans le cadre de l'émission Ideas sur CBC et qui parle longuement de Mary Anning sur laquelle je reviens ci-dessous. Peut-être est-ce la lecture d'un Magazine littéraire, celui de février 2005, consacré a Saint-Augustin? Résumons. En ce début de décembre 2000, j'écoute l'émission Le gai savoir sur France Culture, comme je fais toutes les semaines à l'époque. En général, je trouve l'entrevue que Gérard Gromer tisse avec des êtres iconoclastes fort intéressante. Pourtant, cette fois-ci, l'écoute de l'entrevue avec Anne Dambricourt-Malassé me percutera de plein fouet. Il y avait sa voix que j'aimais. Mais il y avait surtout son propos et la passion qui les sous-tend. Il faut écouter l'entrevue et la lire pour mieux saisir ce dont je cause ici. Enfant, Anne se remémore les visites dans les carrières avec son grand-père et la découverte des fossiles. En cela, elle me fait penser à Mary Anning, cette jeune anglaise qui parcourait les falaises du sud de l'Angleterre au début du XIXe siècle. C'est sans doute cet intérêt pour les fossiles qui amènera Anne à s'intéresser à la paléontologie, puis à la paléo-anthropologie. Pour son doctorat, elle décide de s'attarder à un os qui se trouve à l'intérieur de la boîte crânienne des hommes, des hominidés et des animaux, ce qui n'avait jamais été fait jusque là. Elle en émet des hypothèses qui depuis 1987 ne cessent de lui valoir calomnies sur calomnies, bien qu'elle ait soutenu sa thèse de doctorat en paléontologie humaine au Muséum national d'histoire naturelle, reçue avec mention très honorable et félicitations du jury. Il n'est pas simple de parler de sa découverte en quelques lignes, ne serait-ce que pour reprendre les propos de Patrice de Plunkett dans son blogue (Faut-il brûler Anne Dambricourt?): “la sélection naturelle ne suffirait pas à expliquer l’apparition des formes de vie complexes, et notamment celle de l’espèce humaine” ou cet extrait d'un article controversé à son sujet dans Wikipédia:
La principale découverte d'Anne Dambricourt Malassé n'est pas la flexion de la base du crâne des prosimiens à l'homme actuel (documentaire "Homo sapiens - une nouvelle histoire de l'homme" de Thomas Johnson). Celle-ci est connue depuis longtemps. Elle montre l'origine de la flexion au cours du développment d'une espèce et observe qu'il s'agit d'un processus plus général d'origine embryonnaire concernant le développement de la face et du cou avec des implications pour la verticalisation du squelette axial (comme l'a montré le documentaire de Thomas Johnson). Elle affirme que l'origine d'une plus grande flexion est la conséquence de l'évolution de l'information génétique codant pour l'ontogenèse, contrainte (et non pas programmée) par des informations génétiques déjà présentes (intégrées). Sa recherche n'a jamais fait appel aux thèses d'une programmation (Dessein intelligent).
Après l'écoute de cet entrevue sur France Culture, je vais sur Google et apprend qu'elle participera en juin 2001 à un atelier du Center for theology and Natural Sciences de Berkeley, atelier qui aura lieu à Montréal. Les mois passent et l'occasion en or m'est offerte de participer à cet atelier dans le cadre d'une émission sur l'éthique et les sciences à Radio-Canada. Je suis un des seuls Montréalais à cet atelier (workshop) qui réunit des scientifiques de tous ordres et des personnes de toutes confessions religieuses et académiciens. Les conférences sont d'une grande diversité mais tournent autour du thème d'un rapprochement entre sciences et religions, sujet pour le moins controversé et douteux. J'ai l'occasion de parler à diverses personnalités d'un peu partout dans le monde, mais j'ai enfin l'occasion surtout de rencontrer Anne, la grande Anne, avec laquelle je passerai pratiquement les 5 jours de l'atelier. À une terrasse de café à Montréal en juin 2001 En plus du courage hors pair qu'elle déploie face à ses nombreux détracteurs en France (elle a aussi des appuis de très haut calibre), elle m'étonne par son cheminement, puisqu'elle est passée d'un athéisme irréductible à la foi! C'est une longue histoire... Il est évident que je ne lui arrive pas à la cheville en termes de connaissances tant scientifiques que spirituelles. Il y a peu d'individus qui me provoque positivement à ce point. Mais personne ne peut réfuter ses thèses et avancer qu'elle fait partie du mouvement créationnisme américain. C'est à coup sûr de la calomnie. Il y a entre les deux mondes un mur d'explications infranchissables et Anne le sait bien dans le cadre de son travail de scientifique. Mon seul mérite est d'avoir compris dès l'écoute de l'entrevue sur France Culture, l'immense importance de sa découverte jusqu'à en être bouleversé. Elle n'aura de cesse de m'étonner par la suite. C'est que nous avons exactement le même âge et je n'ai pas trop épais à montrer face à elle. Elle m'incite à ne pas lâcher prise... Sur le débat qu'on l'accuse à tort d'avoir enclenché en France et ce qui se passe aux États-Unis: Le néocréationnisme menace-t-il la science? - I Le néocréationnisme menace-t-il la science? - II Émission-débat en deux volets sur les enjeux de l'enseignement scientifique stricte et les tentatives de certaines confessions religieuses de permettre un enseignement alternatif non-scientifique à l'intérieur des cours de sciences. Son ouvrage de vulgarisation de sa grande découverte

1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Je découvre ton texte après un mois de mission en Inde, merci Marc, pour une telle défense...
Quand on aime la vérité, le courage coule de source, alors j'espère que la majorité des êtres humains aime la vérité, la justesse.
Anne

14:06  

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