samedi 10 juin 2006

La voix et les mimiques de Léo Ferré et le journal d'Anaïs Nin par elle-même


Je n'écouterais pas Léo Ferré à la journée longue, mais son intensité me fait du bien. En plus des entretiens entre Boris Cyrulnik et Edgar Morin, je suis tombé sur un véritable petit bijou: Une nuit avec Léo Ferré, diffusée sur France Culture en janvier 1988. Six heures d'émissions en haute qualité stéréo avec Ferré. J'ai écouté la première heure. Un gros effort a été fait pour retracer le parcours de Ferré avec des archives sonores inédites de toutes sortes, des témoignages, etc. C'est un mec qui a enregistré ça sur sa chaîne hi-fi et sur cassettes à l'époque et qui a décidé de la mettre à dispo sur eMule. C'est très lourd. Il a fallu deux jours pour télécharger le fichier (près de 600 megs zippés), mais je savais que je ne serais pas déçu. C'est sobre mais Ferré a un piano à portée. De temps en temps, il y va et reprend ses chansons endisquées il y a des décennies et qui l'énerve. Puis se déroule sa vie, ses rencontres, ses bons coups, ses mauvais, ceux qu'on lui a fait et les siens. C'est du direct. Durant toute une nuit...

Alors je me suis mis à chercher Ferré sur le net - tant qu'à être dans le coin - et j'ai trouvé cet autre mec qui a ouvert un site avec un tas d'entrevues avec Ferré des années 60 jusqu'à sa mort, dont deux “Radioscopie“ de 1975 et 1980. Ailleurs, il y a de petits bouts de vidéos.

Puis sur le site de Radio Canada, dans la section Archives, il y a 13 minutes d'une entrevue d'une heure à la télé, dans le cadre de l'émission Le sel de la semaine, le 5 février 1970. (Window Media Player, haut débit) Andréanne Lafond, dont je me souviens, interview Ferré dans un décor totalement dépouillé, à savoir une table, deux chaises, eux deux et un fond noir goudron, avec parfois des photographies de Ferré projetées. Ce genre d'entrevue d'une heure est totalement impensable aujourd'hui où tout doit aller à la vitesse de la lumière. Andréanne Lafond déstabilise à quelques reprises Ferré, sans que ce soit agressif, comme le sont aujourd'hui certaines entrevues où l'on recherche le scandale ou la confrontation. Il y a une espèce d'authenticité dans cette rencontre. Ferré y tient des propos limites pour la télé d'ici à l'époque encore. Mais depuis lors, ce n'est guère mieux car on y dit plus rien...
Page des Archives de Radio Canada consacrée à cette entrevue.
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J'ai aussi regardé une entrevue avec Anaïs Nin à la même émission le 18 juin 1970. Elle a alors 67 ans. Elle était interviewée par Fernand Seguin, un des grands animateurs de la télé et de la radio de Radio Canada. Ce qui est très chouette dans les deux entrevues, c'est que sans la présence du micro, on aurait l'impression qu'il se serait agi de tête-à-tête dans un restaurant, devant un repas. Sous cette apparence d'intimité, Anaïs Nin parle surtout de son journal, d'Henry Miller, d'Antonin Artaud, ses engagements politiques, ses rapports avec la contre-culture américaine, pendant une heure.
Page des Archives de Radio Canada consacrée à cette entrevue avec Anaïs Nin.

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