Occupations estivales
Rid'eau sur la rivière au Saumon à Scotstown, ancienne centrale hydraulique
Non loin de l’hôtel existe un parc, en bordure de la rivière. J’y suis allé quelquefois pour lire ou simplement écouter et regarder l’eau qui se plie à la volonté de l’homme et forme un rid’eau. Le parc est plus long que je ne le croyais au départ. Une barrière semblait pourtant en marquer la fin. Elle n’est là, ai-je su, que pour s’assurer que l’endroit n’est pas fréquenté par les quatre-roues aux moteurs à deux temps tonitruants et autres véhicules à moteur.
Décor bucolique pour après-midi de lecture
Je m’y suis donc retrouvé et y ai passé l’après-midi d’un dimanche cuisant à l’ombre des mélèzes au bord de l’eau à lire le “Petit livre des couleurs”, de Michel Pastoureau, suite de chroniques estivales parues il y a deux ans dans L’Express.
Peinture grise par temps équivalent
Depuis trois semaines un copain et moi tentons désespérément de peindre un garage en forme de demi-lune à La Patrie, à 13 km d’ici. Il pleut pratiquement tous les jours et le travail n’avance pas très vite. C’est lui qui a eu le contrat, mais admettons qu’à ma grande surprise j’ai plus d’expérience que lui en peinture. De plus il a le vertige… Alors je fais les parties arrondies avec mon échelle articulé pendant qu’il est à plat sur le dessus ou dans le bas. Cela me permet à tout le moins de payer des petites dettes qui trainaient.
Depuis le début de la semaine, je n’ai peint que lundi. Ayant à parcourir 13 km pour m’y rendre et n’étant payé pratiquement qu’au coup de pinceau (si la pluie tombe, pas payé…) je ne suis guère intéressé à faire le trajet pour être payé 1½ heure pour 4 heures de présence, comme cela m’est arrivé l’autre jour. C’est sans doute la raison pour laquelle je ne suis guère enthousiaste à retourner officiellement sur le marché du travail, face à de telle radinage. À radin, radin et demi.
Lundi 19, j’ai dû déménager mes boîtes qui trainaient dans le garage à N D des Bois depuis l’été dernier, car la maison est vendue, celle dont j’avais justement peint la toiture l’été dernier. Décidément, je vais finir par m’en faire une spécialité… Puis Maude m’a demandé de fabriquer un garde-robe dans l’atelier de son compagnon qui servira désormais de chambre à coucher. Je suis donc parti samedi 24 de Scotstown, ai parcouru les quelques 30 km à vélo jusque là-bas, fabriqué la structure du garde-robe de 3 mètres par 1½ mètre en 5 heures et suis reparti dans l’autre sens pour un autre 30 km de joyeuses côtes. J’étais légèrement fatigué en entrant à l’hôtel. Mes boîtes sont maintenant dans la remise de jardin de Monique, responsable de la bibliothèque de Scotstown.
Randonnée à durée indéterminée
Dimanche, en fin d’après-midi, remis de ma fatigue de la veille, je décidai de faire une autre ballade à vélo, cette fois du côté de Bury. J’en fus quitte pour encore des côtes affolantes, à tel point que je me suis dit que je ne retournerais pas à Scotstown par ce chemin-là, d’autant plus que le vélo commençait sérieusement à m’inquiéter. La route est intéressante.
Maison et ferme abandonnée sur la route de Bury
La sensation d’un passé révolue est omniprésente le long du parcours, avec ces fermes à l’abandon, ces églises anglicanes qui marquent l’esprit de la région de cette présence anglophones de jadis.
La belle église anglicane Canterbury, non loin de Bury. Légèrement plus modeste que la maison-mère mais tout de même fort jolie
À Bury, je décidai de pousser jusqu’à Gould, par une route plus large par endroit et conséquemment plus passante. Je ne pouvais m’éterniser dans ce bled-là car, ayant quitté Scotstown vers 16h, après trois heures de route, j’étais encore assez loin de mon point de départ.
Belle grange du XIXe siècle aux environs de Bury
À Gould je m’informai de la route vers Scotstown. Je voulais surtout savoir s’il y avait des côtes. “Ah, non c’est plat tout le long”, me répondit-on. Parole de conducteur d’automobile pour qui finalement tout est plat. Mais lorsqu'on a à faire rouler avec sa force musculaire son moyen de transport, la platitude d'une telle affirmation est inversement proportionnelle à la morphologie du terrain. Sur 12 km, il faut en gravir 8 sur une dénivellation d’environ 300 m, dans le gravier. Là, le vélo devenait carrément chiant. La chaîne débarquait à tout bout de champ et j’ai dû faire le dernier kilomètre de montée à pied. Les 4 kilomètres restants furent plus facile, puisqu’il s’agissait d’une longue descente. En tout ce furent donc 54 km de côtes en 4 heures.
Bénévolat à la bibi
Et puis, j'ai refait la page de la bibliothèque de Scotstown en ajoutant des photos, en écrivant un nouveau texte et en insérant quelques liens utiles.
J'ai fabriqué un vélo à partir des morceaux des 4 vélos à ma disposition. Je passe de 6 à 18 vitesses! C'est classe!
À lire:
L'Écosse des bois, Voir - Estrie, 29 mai 2003
La culture rayonne à Gould, Voir - Estrie, 18 mai 2006
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