mardi 31 janvier 2006

Un article toujours vachement pertinent


Ouverture de l'article paru dans L'Autre Journal, septembre 1990
En septembre 1990 était paru dans L'Autre Journal - mensuel français hors du commun - un long article sur l'avenir génétique de la planète. Plus de 15 ans plus tard, celui-ci demeure totalement pertinent bien que l'éloignement aidant, certaines des données ne sont plus à jour. Par contre le fond, lui, permet de ne pas perdre trace de ce qui se passe maintenant et de ce que ceux et celles qui ont participés à cet article annonçaient à l'époque. Divisé en treize chapitres l'article pose les questions et tente d'y répondre par l'apport de l'opinion des chefs de file dans les domaines agricole, biotechnologique, environnemental, etc.
1. Les espèces animaIes et végétales sur terre sont-elles menacées d'extinction ?
2. Quelles sont les causes de l'érosion génétique ?
3. Quelles sont les conséquences de l'érosion génétique ?
4. L'essor des biotechnologies menace-t-il la diversité biologique ?
5. Quelles sont les enjeux commerciaux de la révolution technologique ?
6. À qui appartiennent aujourd'hui les plantes et les animaux ?
7. L'accès aux ressources génétiques est-il également réparti ?
8. Pourquoi veut-on breveter les espèces vivantes ?
9. Comment veut-on breveter les espèces vivantes ?
10. Quels avantages apporterait la brevetabilité du vivant ?
11. Le brevatiblité du vivant présente-t-elle des dangers ?
12. Existe-t-il des alternatives ?
Le GATT [aujourd'hui l'OMC] contre la démocratie.

Pourvu de nombreux tableaux, de cartes, de citations, l'article fait passablement le tour de la question dans un langage limpide, accessible aux profanes et pense-bête pour les connaisseurs.

Vachement impressionné à l'époque, je m'étais dit que j'allais faire en sorte d'assurer sa diffusion at large pour la postérité. C'est ainsi que j'ai scanné l'article, les photos, les graphiques, les cartes, retapé lorsque nécessaire, refait les tableaux, la biblographie, etc. Bref je m'y suis consacré durant toute une semaine.

Hier, j'ai décidé de lui faire un lifting car il y avait déjà 7 ans qu'il était là ou pas là, selon que je perdais sa trace ou pas. Bonne lecture

Menaces sur la vie, L'Autre Journal, septembre 1990.

jeudi 26 janvier 2006

Drôle d'hiver...


Mercredi à l'émission de Bazzo, les derniers commentaires de Josée Boileau concernant l'hiver déboussolé, la Convention sur la diversité culturelle arrivaient à point, avec une justesse indéniable (même si ça se voulait une blague): on ne peut deviser de diversité culturelle qui soit sans rapport avec un environnement, une géophysique. Après tout, il n'y a pas qu'ici où se dérègle le climat.
Partout les cultures sont confrontées à des changements, que ce soit en termes de sécheresse, d'inondations, de neiges absentes, de disparition de faunes et de flores sur lesquelles comptaient jusqu'alors maints peuples pour s'épanouir ou, à tout le moins, faisaient partie intégrale de leur identité, de leurs mythes et légendes. C'est sans parler de tout ce qui en découle en termes économiques, d'organisation sociale, de dynamique de groupe.
Le mercantilisme finit par arraisonner les plus coriaces. Cependant, la résistance s'organise un peu partout, que ce soit dans les pays du Nord où un ras-le-bol oblige les uns et les autres à remettre en question leurs modes de vie ou dans les pays du sud qui petit à petit tente de s'écarter du modèle économique ambiant.
Il faudra tout de même apprendre à composer avec les pertes dans le patrimoine naturel et s'adapter inexorablement pour durer.
* * *

Quelqu'un me faisait un commentaire l'autre jour sur les palettes. Je lui répondais que la gestion des forêts en Europe était beaucoup plus intelligente qu'ici au Québec et au Canada. Dans un article paru dans Le Devoir d'aujourd'hui, Louis-Gilles Francoeur parle de la disparition rapide des forêts en Montérégie, notamment pour faire de la place à l'épandage de lisier provenant des mégaporcheries. Quelle putasserie.
Lire « Le Haut-Richelieu perd l'équivalent d'un terrain de football de forêt chaque jour. »
* * *

Addendum
Josée Boileau à qui j'ai envoyé en partie ce texte me répond:
« Merci pour les commentaires. De fait, ç'avait l'air d'une blague mais j'avais en tête une analyse beaucoup plus sérieuse sur notre lien identitaire, au sens le plus large du terme, avec l'environnement, qui dépassait les deux minutes allouées dans le cadre de l'émission. Mon espoir, c'est que l'idée, qui a eu l'air de plaire à Mme Bazzo, lui donnera envie de creuser davantage la question! »

dimanche 22 janvier 2006

L'orgasme féminin est-il soluble dans l'amour?


Scène tirée du film de Fernando Arrabal, J'irai comme un cheval fou (1973)
J'ai déniché une émission sur l'orgasme féminin, sujet passionnant s'il en est, mais pas autant que celui des p'tites filles qui nomment des planètes...
Il paraît que, scientifiquement, on se demande pourquoi ça existe, l'orgasme féminin... Serait-ce parce que la plupart des scientifiques sont des hommes? D'ailleurs on peut se demander chez qui cela constitue plus une discussion... On apprend durant l'émission que seulement 25% des femmes auraient des orgasmes durant la pénétration. Cela dit, les femmes ont tout de même des orgasmes sans cette activité-là ♫ ♫ ♫
Mais, contrairement aux hommes, les femmes n'ont pas besoin d'orgasmes pour faire des bébés. Alors la science se demande à quoi ça sert! Paraît tout de même que les femmes qui ont des orgasmes ont plus d'enfants que les autres...
La pression contemporaine oblige peut-être à la performance orgasmique, ce qui chez les femmes a aussi des répercussions, étant donné que seulement 25 ou 30% d'entre elles sont supposées en avoir et plus avec une stimulation clitoridienne durant la pénétration...
L'émission tourne autour d'une invitée, Elisabeth Lloyd (proche amie de feu Stephen Jay Gould) qui a recensée 50 ans de théories évolutionnistes et 21 théories concernant l'orgasme féminin. dans une livre The Case of the Female Orgasm/Bias in the Science of Evolution, en 2005 aux Harvard University Press. Professeure de biologie et titulaire de la Chaire Maxine Tanis d'histoire et de philosophie des sciences à l'université d'Indiana, elle rejette toutes ces théories sauf une.
La théorie que semble retenir Lloyd concerne l'évolution du corps humain au moment de la gestation. Étant donné que l'orgasme est si important chez l'homme et que les corps de l'homme et de la femme sont similaires jusqu'au deuxième mois de la gestation, le système nerveux se développe, évoluera en tenant compte de ce facteur-là autant chez la femme que chez l'homme d'où ce trait origine.
Une autre théorie qui s'appelle pair-bond, tourne autour de la « récompense » que constitue(rait) l'orgasme que la femme souhaite autant que l'homme.

Transcription de l'émission All in the Mind, sur Radio National en Australie.

Audio de l'émission (en anglais)

Sur le livre d'Elisabeth Lloyd "The Case of the Female Orgasm"

Est interviewé aussi Roger Short, fellow Wexler à l'université de Melbourne, auteur de Ever Since Adam and Eve: The Evolution of Human Sexuality publié par Cambridge University Press. Son argument final concerne l'assimilation au péché que revêt encore aujourd'hui « le sexe pour le sexe » qui freine la considération du rapport sexuel comme un plaisir plutôt qu'un simple outil de reproduction.

jeudi 19 janvier 2006

Ils ne croient pas si bien dire


Slogan du journal l'Humanité sur leur site
« Dans un monde idéal, "l'Humanité" n'existerait pas », lance en slogan le journal du même nom à l'entête de son site. Bien que je comprenne que cela s'adresse aux lecteurs potentiels ou réels (ou virtuels) du journal, on ne saurait être étonné qu'un tel slogan puisse être compris dans un sens plus large car, il est fort possible que bien des espèces animales et végétales entérineraient d'emblée cette assertion saugrenue. À titre de plus grands prédateurs au monde, les individus de l'espèce humaine sont de mauvais locataires sur la boule.
Il y a peut-être un propriétaire, mais on ne l'a jamais vu. Il a soi-disant envoyé son fils, mais il y a fort longtemps. À tout le moins, faudrait peut-être qu'un concierge soit engagé, histoire de pouvoir se plaindre à quelqu'un à propos du bruit des voisins, de la saleté dans le corridors (aériens), des odeurs pestilentielles et polluantes, de l'essence qui coule sur le plancher du garage, etc.
Il est arrivé à quelques reprises que des juges décident d'envoyer des propriétaires vivre dans leurs taudis! Je ne sais pas si le grand proprio ci-haut mentionné accepterait de venir passer quelque temps. Qui sait, il a peut-être déjà mis ça en vente pour ne pas avoir à s'en mêler. C'est le genre de chose que l'on apprendra lorsque la transaction aura été complétée...
Si les Nations Unies sont une forme de co-op d'habitations, ça va mal à shop...

mercredi 18 janvier 2006

Offrir aux enfants une jeunesse de découvertes


Venetia Phair à 11 ans quand elle proposa Pluton pour nommer la dernière planète du système solaire
Voilà le genre d'histoire qui fait émerger à la surface le genre d'esprit qui devrait prévaloir mais qui se trouve submergé dans l'immense océan de vacuité quotidienne qui nous inonde.
À 11 ans, Venetia Phair donna son nom à la planète Pluton! Comment une telle chose a-t-elle pu être?
À ce jeune âge, Venetia s'intéressait déjà aux mythologies grecques et romaines et aux légendes. Au matin du 14 mars 1930, alors qu'elle et son grand-père chez qui elle vivait, prenaient tous deux leur petit déjeuner, lui lisait le Times de Londres et remarqua un article à la page 14 au sujet de la découverte d'une nouvelle planète et le fait qu'elle n'avait toujours pas été nommé. Venetia proposa le nom de Pluton, dieu du monde souterrain. Son grand-père, Falconer Madan, un bibliothécaire à la retraite ayant oeuvré à la bibliothèque de Bodleian, trouva l'idée admirable.
Il se rendit sur le champ visiter son ami Herbert Hall Turner, professeur d'astronomie à Oxford qui avec d'autres avait entrepris de produire un charte du ciel.
« J'ai été très chanceuse », avance Venetia Phair. « J'avais un grand-pêre qui avait décidé de se commettre et qui connaissait le professeur Turner. » Turner était justement à Londres, à la Société royale d'astronomie, pour trouver un nom à la nouvelle planète. « Encore une fois, j'ai été chanceuse », continue madame Phair, « aucun ne proposa Pluton ». Quand son grand-père finalement réussit à rencontrer Turner, ce dernier trouva qu'en effet « Pluton » était un choix excellent.
Il promit qu'il enverrait un télégramme à l'Observatoire Lowell, à Flagstaff en Arizona, lieu de la découverte. Le nom Pluton fut officiellement adopté le 1er mai 1930.

Venetia Phair aujourd'hui
Aujourd'hui àgée de 87 ans, madame Phair veut remettre les horloges à l'heure concernant une rumeur selon laquelle elle aurait nommé la planète d'après un des pesonnages de Dysney, le chien Pluto. Celui-ci fut crée après la découverte de Pluton.
La NASA l'a invité à assiter au décollage du satellite New Horizon qu'elle s'apprête à lancer vers Pluton. Mais elle se considère trop âgée pour faire le voyage.
L'histoire peut-être lu dans son entier, en anglais sur le site de la BBC ou l'écouter en anglais sur le site de la NASA.
Addendum - 20 janvier 2006

Le décollage de la mission New Horizons aujourd'hui.
Gary I. Rothstein/European Pressphoto Agency

vendredi 13 janvier 2006

Les palettes de bois qui tuent les forêts


Photo - Bazuki Muhammad/Reuters/File - Christian Science Monitor, June 30, 2005
Le plus gros porte-conteneurs au monde, l'Orient Overseas Container Line Shenzen, basé à Hong Kong. Il fait l'aller-retour HK - Europe en 56 jours!

Deux fois déjà ai-je abordé le sujet des palettes de marchandises et le gaspillage que cela représentait, depuis la déforestation jusqu'aux terrains d'enfouissement.
Il ne m'était pas venu à l'idée qu'une autre raison de s'en inquiéter planait à l'horizon. Si le bois dont elles sont construites est infestés d'insectes nuisibles, des forêts entière peuvent être dévastées de pays en pays. Je ne fais que prendre conscience de cela en écoutant un topo de 15 minutes de la série Outfront à CBC. Dans cette émission, des gens ordinaires viennent nous parler d'une chose qu'ils jugent assez importante pour prendre les ondes. Dans le cas présent il s'agit de Cathy Myers qui est co-propriétaire d'une terre à Chatham Ontario. Elle y raconte l'histoire de sa forêt qui dépérit par l'arrivée d'un insecte incrusté dans des palettes des marchandises qui ont abouti au Michigan. L'insecte est maintenant arrivé chez elle... Vous pouvez écouter son histoire par le lien ci-haut (en anglais).
Curieusement, lors du party du 5 janvier, j'ai rencontré ce type qui venait de quitter son emploi à Montréal pour venir s'installer dans la région. Il travaillait jusqu'alors pour une grosse entreprise de fabrication d'objets en plastique. Durant la conversation, j'ai été étonné d'apprendre que l'on fabriquait maintenant des palettes en plastique recyclée pour cette raison-même: les insectes. De plus, les États-Unis interdiront d'ici deux ans l'entrée en sol américain de palettes de bois. Ainsi, la demande pour ce nouveau type de palette est immense. Il est encore mieux que ces palettes soient fabriquées de plastique recyclé.

Pour en lire plus :
Activité dominicale intensive, 9 octobre
Made in China: Toy Story, 20 décembre

jeudi 12 janvier 2006

Latitude des voisins terriens

Je me suis amusé aujourd'hui - tout en travaillant - à regarder ce qu'il y avait assez précisément sous la même latitude que moi de par le monde, des lieux au moins un peu connus, tout de même.

D'abord Westmount précisément!



Puis en Europe, Saint-Étienne en France, Milan en Italie.



La péninsule de Crimée. Qui l'eût crû? En plein centre.



L'île d'Hokkaïdō au Japon, là justement où il est tombé plus de 3 mètres de neige ces derniers jours, alors que c'est la flotte ici.



Traversant le Pacifique, étonnamment, Portland en Oregon. Incidemment, Sapporo et Portland sont jumelées depuis 1959.



Plus à l'est les Twin Cities St.Paul et Minneapolis, au Minnesota.



Finalement, Gatineau, juste au nord de la rivière des Outaouais et d'Ottawa.

mercredi 11 janvier 2006

212 + 257 = 360


Un carrefour inspirant dans la région - Agrandir et faire F11 pour le voir plein écran.
Rien de palpiltant et pourtant il me prit un soir avant Noël de photographier le carrefour des routes-clés dans ma vie présente, à savoir là où se croisent la 212 qui de l'ouest arrivent de Cookshire (et Sherbrooke par extension) en direction de N D des Bois et du parc du mont Mégantic vers l'est, et la 257 qui du sud arrivent des Trois lacs Connecticut à la frontière du New Hampshire, en direction de Scotstown, vers le nord. La première artère que vous verrez est la 257 en direction nord ou Scotstown. Au loin, le dépanneur. Dans le noir, la 212 vers N D des Bois. Entre deux, le Bar La Patrie et ses pompes à essence. L'autre route est la 257 en direction de Chartierville est les USA. Suit le Bonichoix et ses pompes à essence. Mon vélo. Une maison au contours illuminés, la 212 vers l'ouest ou Cookshire. Suivent la quicaillerie, la caisse pop, l'hôtel La Patrie et son bar, puis retour sur la 257. Entre le début de la liasse de photos et le fin, deux voitures vous auront croisé sur la route sans que vous ne vous en rendiez compte.
L'an dernier, lorsque pour la première fois, je suis passé par là, en direction de N D des Bois, je me suis dit: « Wow, c'est chouette, comme carrefour! Ça a l'air sympatique comme coin. » Je persiste et signe. Le carrefour de la 212 et de la 257 à La Patrie n'est peut-être pas le plus écologique au monde, mais il donne envie de s'arrêter dans ce village.

mardi 10 janvier 2006

Spectacle éblouissant ce matin


Le soleil réflétant un ciel de crystaux en ce matin frisquet

dimanche 8 janvier 2006

Ma cabane est isolée. Moi aussi...


Massif du mont Mégantic vue de ND des Bois. Au centre, antenne de 100 m sur le mont Saint-Joseph, à gauche, tout petit sur le pic neigeux, l'Observatoire astronomique. Agrandir en droite-cliquant.
Il s'est passé un phénomène intéressant hier soir, sans doute lié à la fête de la veille. Je m'ennuie très rarement seul. Hier soir, ici au bureau, j'ai ressenti cela. En entrant à ma cabane, cette sensation a totalement disparu. Cette présence dans le village a donc une incidence « nocive ». Non pas que je hais me retrouver parmi les hommes et les femmes, mais que cela influence mon rapport aux choses. C'est bien la première fois que j'observe ce phénomène.
Ce matin, je me rends bien compte qu'il ne me sert à rien de tenter de m'intégrer à la communauté, ici ou ailleurs, car cela ne correspond plus du tout à mes désirs. Je suis ici pour m'isoler! C'en est presque tragique...
Pourtant, j'ai cette immense besoin de confiner mes pensées, mes énergies loin des pressions sociales et autres bidules si je veux en définitive réussir à créer, à inventer.
Je me soumets - notamment par la radio - à la parole des autres « qui font des choses ». Cette parole-là est immensément importante car elle me ramène constamment à moi-même et me fait constamment poser la question: Qu'est-ce que je fais, moi ? C'est l'une des seules choses qui compte désormais pour moi. C'est plus que viscéral, c'est vital.
C'est pourquoi je cherche à vivre dans le plus grand dénuement, car sous l'influence constante du monde matériel, rien ne sortira de ma caboche car je serai constamment happé par tout cela qui forme la vie matériel contemporaine. J'ai quitté la ville pour cette raison notamment: ma perméabilité à mon entourage.
Mon isolement maximum - j'imagine - finira bien par confiner, énergiser et solidifier un apport. Cela ne veut pas dire que je ne veux voir personne! Cela veut simplement dire que je veux communier avec le cosmos, pour le dire ainsi, même si ça peut avoir l'air ésotérique. Je ne suis pas très ésotérique. J'écoute ce discours mais il ne vient pas me chercher. A la rigueur, je dirais qu'il m'énerve car j'y vois à tout le mons un manque de rigueur.
La communion dont je parle est fortement ressentie, elle m'écrase pratiquement et c'est un écrasement que je souhaite car il me tire un « jus », un suc, en quantité infinitésimale, petit à petit, goutte à goutte. L'environnement du mont Mégantic est doté d'une certaine magie, d'un certain mystère.
La forme de la montagne me fascine constamment. Ce massif a quelque chose d'indicible. Je ne suis pas un individu qui considère un arbre comme de la « matière ligneuse ». L'arbre pour moi est un milieu de vie pour des dizaines d'espèces animales, végétales qui vivent en symbiose. De même, la montagne n'est pas qu'un potentiel touristique. C'est du reste le cadet de mes soucis. Sa préservation en parc est par contre salutaire. Ici on ne peut pas répondre au téléphone tout en dévalant les pentes de skis...
Le massif culminant à 1112 mètres (observatoire) subit quantité de phénomènes météorologiques observables jour après jour. Je crois que c'est d'abord cela qui le rend si intrigant. Les différences de températures entre le sommet et la base sont énormes: de 10º à 20º, sans compter le facteur éolien, ce qui entraîne des broullards, des vortex, des mini-tempêtes observables en son sein même si autour il fait relativement beau. Certains disent avoir observer d'autres phénomènes dont je ne parlerai pas ici, car je suis fondamentalement sceptique...


Plateau des Chicots, directement à l'ouest du sommet de l'Observatoire. Ici dans les arbres et couronné de formations nuageuses alors qu'il fait beau au lever du soleil. Agrandir l'image en la droite-cliquant.

samedi 7 janvier 2006

Une 'tite fête pour faire fondre l'hiver


Lever de pleine lune sur le massif du mont Mégantic, le 15 décembre avec coucher de soleil. L'Observatoire astronomique se trouve sur le sommet du centre. - Agrandir l'image dans une autre fenêtre
Hier soir, c'était la fête des capricornes, prétexte à rencontres multistrates au café à Notre Dame des Bois.
Se sont retrouvés là, des villageois natifs et des « étranges » de plus ou moins longue date. Parmis les Villageois, on pourrait dire que les villageoises d'un âge certain dominaient. Puis chez les étranges, on avait affaire à des gens de tous genres, qui oeuvrent principalement dans des formes d'alternatives
Il ne se passe tellement rien du genre à 100 lieues à la ronde qu'un tel événement mérite d'être souligné. Organisé sous l'égide de Maude et de Frances, le téléphone arabe a fait le reste.
On avait vraiment l'impression que tout le monde comblait un peu de carence de socialisation, car rares sont les fois où se retouvent les gens pour faire la fête sans trop de prétexte.
Maude et Frances avaient la veille fêté leur Xe anniversaires de naissance et dans les jours qui venaient quelques autres vont faire de même.
J'y étais en temps que représentant des ascendants capricorne! Ça c'est ce qu'on m'a dit que j'étais. Je ne l'ai jamais vérifié.
Il y avait là des peintres, un ébéniste, une musicothérapeute, une conseillère financière, des artisans, des mères de famille, des professionnels à temps partiel par goût, des aubergistes, etc.
Alors nous avons bu, jasé et dansé jusqu'à passé 2h du matin. Même les villageois ont veillé passé minuit. C'est dire qu'il y avait ravissement. L'endroit s'y prête assez bien du reste.
Maude à la fin d'un petit discours a demandé si les gens étaient intéressés à répéter l'expérience, disons, une fois par mois. On sentait l'enthousiasme à faire en sorte que les longues nuits d'hiver soient aussi, de temps à autre, un peu plus animées.


Échantillon de la p'tite Fête des Capricornes

mercredi 4 janvier 2006

20 000 feux sous l'éther


Dessin de gymnastperf10 sur le site PBS Kids
Le firmament jurait de limpidité la nuit dernière. J'aurais aimé prendre une photo avec un appareil standard. Il m'aurait bien fallu une exposition d'au moins un minute à f4, mais le résultat aurait été spectaculaire.
C'est la première fois qu'en regardant le ciel j'étais craintif, tellement le spectacle était irréel.
C'est la première fois aussi que je peux constater le déplacement relatif des étoiles dans l'espace céleste. Les étoiles ne sont pas au même endroit que durant l'été.
Ça je le savais tout de même bien depuis des nuits, mais je ne l'avais vraiment jamais remarqué car, rarement, ai-je été à un même endroit si longtemps (6 mois) pour remarquer ce déplacement, hors les villes s'entend car, enfant, bien que je ragardais le ciel, je ne remarquais guère ces changements et personne ne s'y intéressait autour au point de m'en instruire.
Ma carte du ciel m'indique dans le pourtour du cercle les mois, permettant ainsi de se faire une vague idée du positionnement des corps céleste. De le constater de visu est incroyablement plus impressionnant.
Pendant un moment, j'avais totalement l'impression d'être sur une autre planète, non pas que le ciel m'était étranger, mais bien que sa pureté m'était nouvelle.
Dans ma prochaine maison, c'est sûr, j'aurai une verrière d'où, l'hiver, je pourrai observer à la chaleur le ciel aussi longtemps que je le voudrai, à l'abri de ce froid tenace qui limite la durée du regard vers le firmament.

* * *


Logo de Google, commémorant la naissance de Louis Braille
Dans un autre ordre d'idée et bien qu'il pourrait s'agir d'étoiles, les dessinateurs de Google y sont allés d'un hommage à l'inventeur du braille, Louis de son prénom. Une fois de plus, les gens chez Google montrent un dynamisme dans leur présence immense sur la toile. D'autres semblent se reposer sur leurs lauriers.

lundi 2 janvier 2006

α Nikolas Tesla, père de la radio et de mille autres inventions ω


Couverture du Time Magazine du 20 juillet 1931
Il y a 150 ans naissait l'un des individus qui allait avoir le plus d'impact sur nos vies: Nikolas Tesla.
Né dans les Balkans en 1856, il grandit dans une famille où le père était prêtre orthodoxe, écrivain et poète et une mère qui inventait des appareils pour aider la vie sur la ferme et à la maison.
On doit à Tesla une énormité de dispositifs qui font partie de nos vies sans que nous le sachions le plus souvent. Inventeur du courant alternatif, concepteur de la centrale électrique des chutes du Niagara, concepteur des principes du radar, du MRI et ayant déposé plus de 112 brevets aux États-Unis, c'est sans contredit un génie. De plus, c'est lui le vrai inventeur de la radio. Ainsi en a conclu la Cour suprême des États-Unis concédant ainsi que Tesla avait déposé sont brevet avant Marconi.
Je m'intéresse à Tesla depuis 1973, après avoir lu sur lui quelque part et m'être rendu compte qu'un des ses plus proches collaborateurs vivait près de chez moi, au Lac Beauport.
C'est ainsi que souvent à l'hiver 1973-1974, je mis mes raquettes et me dirigeai à travers la forêt jusqu'à la maison d'été de l'intendant Bigot, occupée alors par Arthur Matthews qui l'avait acquise dans les années 30, au pied d'une montagne qui allait devenir le Relai, centre de ski. Matthews alors âgé de 80 ans travaillait pour le compte du gouvernement à la conception d'une centrale marémotrice au fil de l'eau devant reliée les Battures de Beauport à l'île d'Orléans.
Tesla connaissait Matthews depuis le début du siècle, alors que ce dernier était enfant sur la rue Saint-Joachin à Québec, juste derrière le centre des Congrès. Matthews accompagna Tesla dans ses essais sur les premières transmissions radio entre Tadoussac et Rivière du Loup vers 1910.
Tesla est devenu au fil des ans un personnage incontournable et maintes de ses inventions et concepts font toujours l'objet de recherche en laboratoire ou sur le terrain. L'une des plus intriguantes et énigmatiques est celle de la transmission d'électrité sans fil. C'est l'un des thèmes sur lequel j'aimerais concrètement me pencher éventuellement.
Parmi les innombrables idées de Tesla sur l'électricité il y avait celle concernant l'usage de la foudre pour créer un réseau mondiale d'électricité continue car à tout moment quelque 30 000 orages ont lieu autour de la planète. L'harnachement de cette énorme énergie représenterait sans contredit une source majeure d'énergie propre.
Je ne vais pas faire une biographie de Tesla. D'autres ont déjà fait la chose. Beaucoup d'aspects de la vie de Tesla sont pour le moins intrigants. Pour ceux et celles qui veulent en connaître davantage, il s'agira simplement de taper son nom sur n'importe quel moteur de recherche. :)

Mark Twain dans le labo de Tesla, 35 South Fifth Avenue, New York, 1895.

dimanche 1 janvier 2006

Alcool à fiction


Les chats en train de jouer au poker dans la cabane hier soir
Peinture sur bois par Terran Ambrosone

Quand je suis arrivé à la cabane hier soir, les chats jouaient au poker. Totallement bouche la bée devant cette scène, je me suis écrié: « Mais, qu'est-ce qui s'passe icitte ?! » Bacchus qui me faisait dos me répondit sans se retourner: « On gage sur toi. » Je répliquai tout de go: « Pourquoi ? ». Betty qui me faisait face répondit: « À savoir si on te garde ou pas. On s'est dit que comme t'es plus là trop souvent depuis que t'as ouvert ton "bureau" en ville, on devrait te mettre à la porte ». Estomaqué, je tentai: « Je dois dire que je suis un peu surpris par cette attitude, quoique je peux comprendre. Je me sens coupable de vous laisser seuls pendant si longtemps, mais jamais je n'aurais pensé que vous pourriez organiser un putsch pour vous débarasser de moi ! » « Qui va vous donner à manger et, de toute façon, vous ne payez même pas de loyer ici ! » À cette dernière remarque, Mona avança: « Toi non plus ! Et puisque nous pourrions être une majorité, selon les résultats de la partie, tu devrais commencer à faire tes bagages ! »
« Toi Mona ! », dis-je sur un ton offusqué, « je suis très étonné d'entendre ce ton de voix de ta part ! » « Et puis », ajouta-t-elle, « pour ce qui est de la bouffe, on s'arrangera bien, t'inquiètes pas... »
« Que vous est-il arrivé tous ?! C'est quoi cette attitude négative soudainement, après une décennie de vie commune ! », ajoutai-je choqué.
« C't'une blague ! », avoua enfin Hugo. « J'espère que t'es pas trop sul'nerf, là. On fait juste tuer l'temps. Prends toi une chaise ti-gars et Bonne Année à toi aussi ! »

L'année du dragon...t'es sûr?


Un autre dragon: celui de l'été 2004 à Notre Dame des Bois
J'ai soufflé une grosse chandelle à minuit. En fait j'ai allumé un dragon! Dans ma situation, je n'ai guère l'envie d'allumer qui que ce soit ou quoi que ce soit d'autre. J'ai quitté mon « bureau » vers 23h. Je ne voulais pas entendre la commotion du Nouvel An.
Plus tôt dans la journée, j'avais demandé à une amie si on pouvait aller maintenant chez CT récupérer une chauferette au propane qui y était en solde. Plus tôt cette semaine, en consultant la circulaire hedmadaire du magasin, elle avait vu l'engin et m'avait offert de l'acheter pour moi et je n'aurais qu'à la rembourser plus tard.
Ce truc crache entre 15k et 25k BTU ce qui est bien suffisant pour flamber ma cabane! Mon petit réchaud parabolique de camping donnait plus que des signes de fatigue depuis le début de la semaine: il avait carrément cessé de fonctionner. C'est la valve qui s'est bloquée, obstruée par je ne sais quoi, empêchant le gaz de monter, entraînant ainsi une pression dans le boyau d'alimentation. Pas très sécuritaire. Un soir cette semaine m'en revenant du village, j'ai trouvé l'endroit plutôt froid et les chats en paquet pour se garder chaud. La misère a ses bons côtés. La solidarité augmente même chez les chats. Il me fallait tout de même improviser quelque chose pour ramener la chaleur à un certain niveau.
Tout ce que j'avais sous la main était le bec de mon chalumeau. Je décidai alors d'enlever la valve d'après le réchaud et d'introduire le bec de la torche dans le tuyau de gaz du réchaud, en enroulant le tout de « tape ».
Cela fonctionnait mais pas d'une manière aussi efficace que le faisait la valve prévue à cette fin. Cependant, au lieu d'obtenir un rouge vif du grillage au centre de la parabole, la flamme en sortait bleue et jaune. Bon, me suis-je dit, cela fera l'affaire pour le moment, d'autant plus que je n'avais pas tellement le choix. J'aurais pu retourner au « bureau » et installer un lit de fortune mais je ne voulais pas laisser les chats seuls dans le froid.
La chaleur venait pour sûr. À vrai dire, la température atteignit assez rapidement les 25 - 30ºC au niveau du lit, non sans toutefois polluer mon environnement. Je m'imagine bien ces matières polluantes comme n'étant pas très saines. Comme nous respirons notamment pour oxygéner et purifier notre sang, le fait de respirer plus pollué que ce qu'on est supposé purifier doit réduire la durée de vie d'autant.
Cette solution-là devait donc ne durer que le temps d'une solution plus adéquate. Je ne me suis vraiment pas senti bien dans mon corps cette nuit-là. J'en accusai directement le dispositif que j'avais mis en place. De toute façon, le temps doux m'aura permis de ne réellement me servir de cela qu'une nuit et de ne pas me servir du propane deux nuits durant.
Sachant que cette amie venait hier pour me porter des trucs et désirait prendre une croûte avec moi, je lui demandai si on pouvait devancer l'acquisition du bidule, étant donné les circonstances. Elle a gentiment acquiescé et nous avons donc entrepris de nous rendre au magasin situé à plus de 110 km aller-retour, à Lac Mégantic. Nous sommes à la campagne et les distances entre deux points par toujours pourvus d'un droit parcours sont plus grande qu'à la ville. Au retour, nous sommes arrêtés à la cabane où je laissai la fournaise et nous repartîmes pour le village.
Ainsi, hier soir en retournant à la cabane, j'ai trouvé l'endroit pas trop froid car les fanaux fonctionnaient et offraient une certaine chaleur grâce aux dispositifs de convection que je leur ai fabriqué. Je déballai alors la fournaise et me mis à l'installer, en lisant toutefois tous les dépliants pourvus des instructions et d'une quantité exceptionnelle de mise en garde sur les dangers de l'utilisation du machin.

Voici la bête! Impressionnant n'est-ce pas, mais tout petite en fait.
Ainsi à minuit précise, je déclenchai la mise à feu de ce qui me paru être une fusée interplanétaire ou un dragon qui soufflait de tout son nez. Si cette fournaise ne chauffe pas ma cabane, je me demande ce qui le fera. En moins de 10 minutes, la température est passée du point de congélation à 30ºC!
Il me fallu donc me rendre à l'évidence et fermer l'engin-dragon et réfléchir sur la suite. Il est éminemment clair que je ne peux pas laisser Dragon souffler à plein nez durant mon absence prolongée. Ni ma cabane, ni mes chats ne seraient là à mon retour pour me manifester leur appréciation de la chaleur retrouvée.
Je n'ai pas peur du feu en général. Du reste je laisse désormais mes fanaux allumés toute la journée en mon absence, pour les chats. Eux ne requièrent certes pas 30ºC pour être confortable. Ils s'installent tous ensemble dans le lit et sont corrects même s'il ne fait que 0ºC. De toute façon ils ne sont guère sortis depuis le début de l'hiver, sauf Ti-Caille qui va faire sa ronde au moins 2 fois par jour.