dimanche 8 janvier 2006

Ma cabane est isolée. Moi aussi...


Massif du mont Mégantic vue de ND des Bois. Au centre, antenne de 100 m sur le mont Saint-Joseph, à gauche, tout petit sur le pic neigeux, l'Observatoire astronomique. Agrandir en droite-cliquant.
Il s'est passé un phénomène intéressant hier soir, sans doute lié à la fête de la veille. Je m'ennuie très rarement seul. Hier soir, ici au bureau, j'ai ressenti cela. En entrant à ma cabane, cette sensation a totalement disparu. Cette présence dans le village a donc une incidence « nocive ». Non pas que je hais me retrouver parmi les hommes et les femmes, mais que cela influence mon rapport aux choses. C'est bien la première fois que j'observe ce phénomène.
Ce matin, je me rends bien compte qu'il ne me sert à rien de tenter de m'intégrer à la communauté, ici ou ailleurs, car cela ne correspond plus du tout à mes désirs. Je suis ici pour m'isoler! C'en est presque tragique...
Pourtant, j'ai cette immense besoin de confiner mes pensées, mes énergies loin des pressions sociales et autres bidules si je veux en définitive réussir à créer, à inventer.
Je me soumets - notamment par la radio - à la parole des autres « qui font des choses ». Cette parole-là est immensément importante car elle me ramène constamment à moi-même et me fait constamment poser la question: Qu'est-ce que je fais, moi ? C'est l'une des seules choses qui compte désormais pour moi. C'est plus que viscéral, c'est vital.
C'est pourquoi je cherche à vivre dans le plus grand dénuement, car sous l'influence constante du monde matériel, rien ne sortira de ma caboche car je serai constamment happé par tout cela qui forme la vie matériel contemporaine. J'ai quitté la ville pour cette raison notamment: ma perméabilité à mon entourage.
Mon isolement maximum - j'imagine - finira bien par confiner, énergiser et solidifier un apport. Cela ne veut pas dire que je ne veux voir personne! Cela veut simplement dire que je veux communier avec le cosmos, pour le dire ainsi, même si ça peut avoir l'air ésotérique. Je ne suis pas très ésotérique. J'écoute ce discours mais il ne vient pas me chercher. A la rigueur, je dirais qu'il m'énerve car j'y vois à tout le mons un manque de rigueur.
La communion dont je parle est fortement ressentie, elle m'écrase pratiquement et c'est un écrasement que je souhaite car il me tire un « jus », un suc, en quantité infinitésimale, petit à petit, goutte à goutte. L'environnement du mont Mégantic est doté d'une certaine magie, d'un certain mystère.
La forme de la montagne me fascine constamment. Ce massif a quelque chose d'indicible. Je ne suis pas un individu qui considère un arbre comme de la « matière ligneuse ». L'arbre pour moi est un milieu de vie pour des dizaines d'espèces animales, végétales qui vivent en symbiose. De même, la montagne n'est pas qu'un potentiel touristique. C'est du reste le cadet de mes soucis. Sa préservation en parc est par contre salutaire. Ici on ne peut pas répondre au téléphone tout en dévalant les pentes de skis...
Le massif culminant à 1112 mètres (observatoire) subit quantité de phénomènes météorologiques observables jour après jour. Je crois que c'est d'abord cela qui le rend si intrigant. Les différences de températures entre le sommet et la base sont énormes: de 10º à 20º, sans compter le facteur éolien, ce qui entraîne des broullards, des vortex, des mini-tempêtes observables en son sein même si autour il fait relativement beau. Certains disent avoir observer d'autres phénomènes dont je ne parlerai pas ici, car je suis fondamentalement sceptique...


Plateau des Chicots, directement à l'ouest du sommet de l'Observatoire. Ici dans les arbres et couronné de formations nuageuses alors qu'il fait beau au lever du soleil. Agrandir l'image en la droite-cliquant.

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