mardi 26 juillet 2005

Toit transparent


Plafond de mon espace carré. Je n'ai pas de fenêtre mais le ciel m'offre un éclairage du tonnerre... pour ne pas dire des éclairs!
Mardi 26 juillet 2005, 17h30
Gala manque à l'appel. Tous les chats ont répondu à la prise des présences sauf Gala. J'ai évidemment appelé et appelé longtemps, mais sous la pluie, je n'avais pas envie de me mettre à la chercher dans cette jungle inextricable. Je reviens chez moi exténué de ma journée et mes 20 km de vélo.
Je ne fais pas grand'chose sur le terrain. Je ne fais qu'arriver chez moi souvent au coucher du soleil, me fais à manger et essaie de relaxer. Je lis un peu dans les magazines ou les livres que j'ai amené avec moi. Je me couche vraiment tôt. Je pense que je comprends plus pourquoi mes grands-parents soupaient à 16h30 et devais se coucher vers les 21/22h car lorsqu'il n'y a pas d'électricité ou si peu et qu'on est sur une ferme, il est facile de se lever tôt. Je me lève souvent à 5h30 du matin! C'était à peu près l'heure où je me couchais à Montréal!
Mais lorsqu'il fait beau et que le soleil se lève, c'est tellement génial.

Paysage croqué sous un porche d'une maison à La Patrie.
Gala n'est toujours pas revenue... C'est mauvais signe. Pauvre Gala. Je n'ai vraiment aucune idée où elle pourrait se trouver. Si elle miaule, je ne saurais l'entendre car elle ne réussissait plus à miauler très fort du haut de ses 14 ans. Elle ne voit plus très bien et ne sens plus comme autrefois. Je suis triste là. Cela fait toutes ces années que nous sommes ensemble. Les autres chats sont toujours là fort heureusement. Je suis vraiment étonné de tous les revoir en revenant le soir.

samedi 23 juillet 2005

Où suis-je?

J'ai laissé sortir les chats hier. Je les ai sermonné sur les dangers et leur ai montré quels étaient les limites du terrain... On peut se moquer de moi mais je connais assez bien les chats pour avoir confiance en leur sens du territoire...

Le X bleu situe mon campement et le rouge mon lieu de travail. Chaque carré représente un kilomètre. Au centre le massif du Mont Mégantic. Je me situe face à ce qu'on appelle le Plateau des Chicots à plus de 1000 mètres.
Je travaille à Notre Dame des Bois à 20 km de mon campement. La route est rude pour s'y rende. J'ai réussi à convaincre M de peindre sa toiture. Cela faisait depuis l'an dernier qu'à chaque fois que je me rendais au village, je ne pouvais m'empêcher de me dire que j'allais peindre cette toiture de tôle si personne ne s'en occupait... Je m'imaginais qu'une des raisons qui faisait que ce toit était si écaillé et non peint est que l'entreprise coûtait la peau des fesses! Il y a aussi que ce genre de travail nécessite normalement un échafaudage considérable pour être efficace. Renseignements pris par M: il en coûterait environ 5000 $ pour faire le boulot par les professionnels. Je lui ai fait un devis pour une fraction du prix qu'elle a accepté d'emblée. Heureusement pour moi, car j'ai quitté l'autre lieu totalement désargenté. Plus un rond.

jeudi 21 juillet 2005

Fabrication in extremis du premier habitat


Voici mon cube-habitat... Prise en septembre au moment où je décidais d'hermétiser le mur extérieur
Après un déménagement des plus tumultueux en urgence parce que je m'étais donné une date-butoir, je suis enfin arrivé dans ma forêt à 20h30 hier soir et dans les trois heures qui ont suivi, il m'a fallu constuire des murs et un toit à la structure qui était là, histoire de pouvoir passer la nuit à l'abri avec mes chats par cette nuit pluvieuse. Pas question de laisser sortir les chats de la cabane dans l'immédiat, les lâcher lousse dans la forêt pour immédiatement les perdre.
Je me suis donc servi de mon styrofoam® pour faire des murs intérieurs, car à la noirceur, je n'avais nullement envie d'aller chercher les plaques de 4' x 4' de masonite qui se trouvait autre part sur le terrain et qui sont apposées à des palettes de marchandise pour faire une grande plate-forme de camping, posées là par l'ancien proprio. Je me suis donc enfermé avec les neuf chats dans ma cage de 8' x 8'. Mais cette nuit n'aura pas été de tout repos. il m'aura fallu faire face à un envahisseur incroyable: le maringouin.
J'ai été littéralement dévoré mais après un bout de temps je ne me suis plus battu à combattre l'ennemi. Dans le silence du lieu, j'entendais un concert d'ailes de maringouins qui somme toute sonnait plus fort que le ronronnement de mes chats. C'est dire...

Voici mon cube-habitat... Prise en août, la photo montre bien l'état des lieux avec les choses qui traînent...
Je me suis finalement levé à 4h30 du matin incapable de dormir. C'était l'aurore. J'ai alors décidé d'aller chercher le masonite pour fabriquer mes murs extérieurs et poser ma porte de moustiquaire. À 7h30 j'avais terminé. Je suis allé me coucher un peu.
Je suis parti travailler à vélo à 20 km plus loin vers 10h, laissant les chats avec de la bouffe, emmurés là pour la journée.

Petite ardoise que je traine depuis la rue Saint-Urbain. Les gribouillages tiennent le coup depuis l'automne 2003...

mardi 19 juillet 2005

A peine rejoignable

Mardi 19 juillet 2005, 14h00
Contre toute attente, je suis maintenant propriétaire d'un cellulaire, moi qui est si véhément envers ce téléphone, surtout après m'être tapé les conversations des autres à tue-tête un peu partout à Montréal. En guise de consolation, il faut dire que les ondes n'arrivent pas jusqu'ici! Donc, je ne peux m'en servir que pariellement puisque que j'ai un répondeur qui me permet de recevoir des messages (819.829.4322). C'est une correspondante du tchatte qui m'a donné et envoyé son téléphone. C'est très gentil de sa part.

mercredi 6 juillet 2005

Attachez-le!


Je fais des choix qui ne sont pas trop de l'ordre du commun. J'achète un terrain d'un acre au milieu de nulle part entre deux villages alors que je suis sur l'aide sociale. Il n'y a rien sur ce terrain boisé. C'est de l'ordre de la folie pure. En même temps le défi inouï que représente cette aventure me procure le stress positif nécessaire à ma continuité. J'ai joué carte sur table. Je n'ai pas menti. Je paie donc le terrain sur un an... Si tout va bien, l'an prochain à la même heure au plus tard, je serai propriétaire... Entretemps il m'aura au moins fallu constuire un habitat sur ce terrain à partir de rien. Peut-être eut-il été plus facile de me rapprocher d'une plus grande agglomération telle Sherbrooke et de faire valoir ce que je suis mais jamais je n'aurais eu ce défi à relever. J'en ai presque la nausée. Le défi de diminuer la quantité de matos que j'ai pour passer de deux camions qu'il a fallu pour me déménager à un "trailor" est assez colossale en soi. Mais fabriquer un chez soi à partir de rien en plein bois est tout aussi hallucinant. Je n'arrive pas à croire que je fais une chose pareille sur l'aide sociale... Ça me fait rigoler rien que d'y penser!
Le "X" rouge est là où je suis en ce moment. Le "X" bleu est la où je m'en vais. Chaque carré représent un km.
La Patrie est à mon sens beaucoup plus sympa que ND des Bois. Au carrefour principal du village de La Patrie, il y a entre autres choses un bar avec une terrasse, un Boniprix-Coop sur l'autre côté. C'est plus chouette qu'un église qui domine la vie d'un village comme à ND des Bois. Je ne parlerai pas de toutes les démarches que j'ai faite aujourd'hui. C'est assez essoufflant.