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Drap devenu tapisserie en tissu in McCabann au Canada
J'ai ouvert la radio une seconde. Durant cette seconde, j'ai entendu la voix assurée de quelqu'un qui parlait de la science-fiction de Jules Verne. J'ai entendu l'écho d'une salle, un public sagement assis à siroter son café ou autre boisson. J'ai surtout entendu que l'on se satisfait amplement de la condition de l'homme moderne et de l'ordre des choses. J'ai refermé la radio. Cette seconde-là était de trop.
Je venais tout juste de terminer la lecture d'un essai par Curtis White dans le dernier numéro de Harper's magazine (avril) et intitulé, “The Spirit of Desobedience - An invitation to resistance”. L'auteur a récemment publié un ouvrage sous le titre: “The Middle Mind: Why Americans Don't Think for Themselves.”. Il est aussi professeur à l'université d'État de l'Illinois.
Dessin de “Mr Fish” sur le site d'Harper's magazine
Son essai porte donc sur l'esprit de la désobéissance et culmine avec la vie et les propos d'Henry David Thoreau, ce penseur qui, bien avant moi, était résolu à échapper à la tyrannie de la société où il vivait, société qui n'était pas tant différente de la nôtre puisqu'il s'agit de la société capitaliste américaine naissante.
L'argumentation de Curtis White tourne autour de ce qu'on appelle en marketing “la fidélisation de la clientèle” et qui empêche de réfléchir sur le sens d'être humain dans une société de besoins et de divertissement. On s'en remet à des institutions, à des dirigeants, possesseurs de la vérité, tout en se complaisant à croire que nous ne sommes pas des esclaves.
L'ayant compris, Henry David Thoreau s'en était allé vivre en séclusion deux ans dans une cabane à Walden Pond, non loin de Concord, Massachussetts, aujourd'hui lieu de pélerinage au même titre qu'une basilique.
Rebelle pour une Pâque
À l'instar de Jésus, Thoreau refuse l'ordre social établi, non pas pour le remplacer par un ordre de violence, mais un ordre de la vie plutôt que l'ordre capitaliste qui transforme l'homme en esclave de sa propre mort, sa vie durant.
En ce sens convaincu de sa parole, Jésus ne se déroba pas face au sort qui l'attendait. Il a laissé le soin à l'Homme d'aller au bout de sa misère et de sacrifier ce que, lui le Christ, représentait: une atteinte à l'ordre établi. Il n'est certainement pas mort pour “nous laver de nos péchés”. Cette affirmation est et demeure du wishful thinking, comme disent les Anglais. Thoreau lui a fait de la prison, refusant de payer ses impôts qui servaient à financer la guerre avec le Mexique. Thoreau pensait qu'il ne fallait pas plus d'argent mais moins.
De toute évidence, ma rébellion n'a nullement la même portée ni la même espérance que celle de Thoreau. Mais comme lui, je me subis un temps d'arrêt pour réfléchir à MA suite du monde. Ce blogue n'est même pas un cri du cœur ou même une tentative de prêcher dans le désert. C'est un simple exutoire qui me permet de canaliser de manière relativement positive l'amertume que je ressens. En focalisant ici, je me révèle et apprend à ajuster le tir pour plus de pertinence dans l'avenir.
Dialogue
Quoiqu'il en soit, je suis totalement ouvert au dialogue à l'instar de ces membres de la communauté turque musulmane de Montréal qui ont organisés un partage d'une tradition millénaire avec des gens d'autres confessions religieuses ce week end. Bien avant l'islam ou le christianisme, il y a eu l'histoire de l'Arche de Noé qui aurait finalement abouti au sommet du mont Ararat aux limites de l'Anatolie et de l'Arménie. Vers la fin du périple, Noé commença à manquer de vivres pour les siens et les animaux. On se mis alors à faire un pudding à partir des restants. C'est cette tradition du pudding que les Turcs ont décidé de partager avec les autres, symboliquement pour en finir avec la tension provoquée par les caricatures parues dans le journal danois Jyllands-Posten en septembre dernier et qui avaient mis le feu au poudre. Reportage à l'émission “The World This Weekend”, sur CBC Radio One. (7m42 - 1,8 megs - mp3)
Dans le même ordre d'idée, Le Devoir de ce weekend publie un cahier pascal sur la religion, dans les pages duquel Estelle Zehler signe l'article “Société québécoise - Il faut aller plus loin que simplement vivre ensemble”, où elle observe nos limites de tolérance avec “l'affaire du kirpan” et la nécessité du dialogue permanent dans une société dite laïque.
Pierre C. Noël abonde dans le même sens mais en donnant des pistes pour la suite du monde dans son “Défi occidental - Pour un désengagement de l'État”
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