Il y a des choses plus importantes, me direz-vous...
Route couverte d'arbres près de Prospect Point,
Stanley Park, Vancouver, 17 décembre 2006
Photo: Ralph Murray
Autres photos: CBC Vancouver et la série de Jox sur flickr
... mais je ne pouvais passer sous silence la destruction de Stanley Park à Vancouver, cet oasis de verdure tout au bout d'une presqu'île de gratte-ciel et d'humains tassés les uns sur les autres en une densité de 30 000 hab/km². J'ai eu le privilège durant des mois de vivre tout à côté et même d'y travailler. Ainsi, je parcourais à pied la distance qui me séparait de ma piaule au parc, environ 300 mètres, puis parcourais le Seaboard, promenade sur le bord de mer, avant de monter dans la forêt où se trouvait le Teahouse, restaurant huppé qui servait notamment des brunchs copieux dans un décor spectaculaire et à des prix défiant toute compétition... vers le haut.
Le Teahouse s'appelle désormais le Sequoia Grill, sans que l'on ait pu abandonner Teahouse qui trônait depuis des décennies.Mes ami/e/s et moi parcourions avec beaucoup de plaisir les sentiers forestiers, le bord de l'eau et longions les étangs et les champs cachés qui s'y trouvaient. Il faudra plus de temps que j'en ai pour reconstituer le parc, lui redonner un air de santé car les dommages sont de l'ordre de ceux qui ont frappés la France en ce jour il y a 7 ans.
Dans Stanley Park en 1981, arborant ma jument blanche...
Photo: Annick Saugy
Cela m'amène à parler de ma jument blanche. Qu'est-ce? Simplement un écusson que je m'étais procuré dans une librairie lesbo-féministe-grano de l'époque et que j'arborais fièrement. Je croyais l'avoir perdu à tout jamais, ce qui m'aurait chagriné. Mais je l'ai retrouvé et cela est en soi étonnant avec tous mes déménagements des derniers temps et mes effets éparpillés au quatre coins. Dessous est écrit “Feminist & Jewish Buttons Preston Hollow NY 1978”. Preston Hollow est une petite communauté au sud d'Albany, New York, ai-je découvert.
J'étais légèrement grano à l'époque et m'intéressait à toutes les formes de vie alternatives possibles, sans vraiment avoir participé d'une façon stricte à aucune. L'intérêt demeure pourtant bien vivant et ancré, vissé avec de longues tiges qui traversent la terre, avec des écrous et des rondelles, là-bas dans les îles Kerguelen, exactement aux antipodes.
Je ne parle pas de cela à tout hasard. C'est que pas plus tard qu'hier je crois, j'entendais à la radio des propos concernant la soi-disant génération "Y", celle qui a suivi la "X" dont je dois faire partie. La génération "Y" est plus affirmative que la "X", avec des exigences qu'aucune génération auparavant auraient osé invoqué auprès d'un employeur en commençant un emploi. Je ne suis pas sûr que l'effronterie mène plus loin que le pognon qu'il génère. C'est la génération garderie, la génération Passe-Partout, la génération dont les membres ne se souviennent pas d'avoir pris un repas en famille. Ça fait des enfants fort... chiants. Ainsi il paraît qu'elle est impolie, cette génération, qu'elle manque de civisme.
Avec ces rapports inexistants dans la famille ou purement techniques, ce que la télévision colporte en terme de téléromans et autres publicités, les droits mis sur un piedestal sans leur équivalents de responsabilités, pas étonnants que l'on assiste à ce dérèglement sociétal.
J'ai noté il y a un bon moment à Montréal, une nouvelle stratégie des ados pour ne pas avoir à ouvrir une porte: ils se faufilent entre la porte et vous dès que vous l'avez ouverte! Systématiquement. En ce qui me concerne, j'ai développé des stratégies pour contrecarrer cela, car j'atteignais là mes limites de tolérance, moi qui ouvre les portes à tout le monde, les tiens aussi longtemps qu'il le faut pour l'autre qui suit, même s'il est à 5 mètres ou plus. Il faut un minimum de collaboration entre les gens.
Alors les ados qui s'apprêtent à me faire la manoeuvre du faufilement avait droit à ma main sur leur poitrine et à mon avancé ainsi, les faisant reculer pour que je sorte. À d'autres moments, j'attendais qu'eux entrent en ouvrant eux-mêmes la porte. Puis j'ouvrais à mon tour la porte pour quitter les lieux ou y entrer. Fort heureusement je ne suis plus à Montréal. Mais ne charrions pas. Il n'y a pas que les ados qui sont ainsi. Mais le pli est mauvais. Faudra repasser...
À l'émission Maisonneuve à l'écoute du mercredi 27, les gens comparent les comportements montréalais avec le reste des pays occidentaux. Il y a unanimité à dire qu'il y a ici un sacré dérapage, un manque de courtoisie minimal qui diminue comme peau de chagrin. Très intéressant.
Maisonneuve en direct (Window Media Player, le mercredi 27 décembre 2006, 12h08, avec des commentaires écrits.
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