Émotion autour d'une motion potion de la notion de nation
La semaine dernière, j'ai éclaté de rire, en entendant Stephen Harper lire sa motion déclarant que les Québécois forment une nation au sein du Canada.
Écoutez le phrasé originale de Harper à la Chambre des Communes (en english):
http://palomar.hostultra.com/blogue/harpers_quebecois.mp3
Ayant distraitement suivi la saga qui durait depuis deux bonnes semaines, je ne pus m'empêcher de trouver sa solution à la fois brillante et enfantine. Brillante bien entendu parce qu'il coupait l'heure sous le pied des uns et enlevait une épine sous celui des autres... mais enfantine car cela ne règlait en rien la question et soulève plus de questionnements que ne met fin à ce vieux débat. C'est le genre de boutade que je fais, assis à la table de cuisine pour rigoler, car j'aime la dérision. Mais de la part du chef du gouvernement, je m'attends à un peu plus de profondeur de champ.
"Mais qui est Québécois?" C'est la question que désormais se pose tout un chacun. S'il s'agit des francophones de souche française qui sont arrivés entre 9h et 16h30 en 1664, ceux-là ne seront plus qu'un million dans environ une centaine d'années, au rythme de la dénatalité présente. Sur une population qui serait alors peut-être autour de 15 millions, c'est peu. Une minorité dans la minorité. Si le terme Québécois est plus inclusif, il s'agira donc de tous ceux et celles qui vivent sur ce territoire (qui risque d'être tronqué passablement après une déclaration d'indépendance) et qui parlent français.
Dans ce cas-là, il faudra que ces Québécois qui ne seront pas de souche puissent à leur tour conquérir le territoire et sortir de Montréal, autrement le Québec, immense et à la population clairsemée, ne sera qu'un grand territoire de ressources naturelles. C'est un peu le cas en ce moment. Les Québécois de souche ne salue pas trop avec des banderoles l'arrivée "d'ethniques" dans leur villages et villes. C'est plutôt le contraire. Il y a quelques courageux qui sortent de Montréal pour aller s'installer en "région", vocable employé avec un certain dédain du reste par les Montréalais, pour qui les "régions" sont autant de planètes lointaines, à l'exclusion de Pluton qui n'en n'est plus une...
Alors il faudra bien que quelqu'un définisse ce qu'est un Québécois à Ottawa. Cela remet aussi sur la table la notion de deux peuples fondateurs... Les francophones hors Québec ne se sentiront pas trop inclus dans cette idée de "Québécois qui forment une nation au sein d'un Canada uni".
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La mosaïque culturelle québécoise se distingue de la mosaïque culturelle canadienne par l'usage du français comme lingua franca. N'en déplaise aux puristes, ces citoyens-là sont Québécois tout autant que moi et, chez les jeunes issus des minorités visibles ou invisibles, le français pour une bonne majorité d'entre eux EST la lingua franca. Les Québécois de souche doivent impérativement cesser d'être frileux à leur égard et être plus qu'accueillant. Il faut impérativement que ces Québécois issus de l'immigration soient intégrés au plus crisse à tous les niveaux de la hiérarchie sociale. Il faut impérativement que plus de place leur soient fait au sein de la fonction publique. Si les Québécois de souche veulent l'indépendance du Québec, ils doivent s'assurer d'une continuité de l'esprit de ce que c'est d'être Québécois lorsque dans une centaine d'années il ne restera plus que ce petit million de Québécois de souche, car si nous avons en quelque sorte choisi le suicide collectif et que nous rêvons d'indépendance, notre incapacité à avoir intégrer en masse les "autres" rendra l'idée même du Québec souverain totalement caduque et loufoque.
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