Un écolo actif et pragmatique
Vendredi dernier, alors que j'étais à la cabane, je me suis branché sur CBC Radio One, comme je le fais très souvent les soirs en semaine. Parmi les sujets traités, il y a eu cette conversation fort intéressante entre Carol Off, l'hôte de l'émission As it Happens et l'écrivain et environnementaliste britannique George Monbiot, au sujet de son plus récent ouvrage dont la publication au Canada est dotée d'une préface qui nous est spécifiquement destinée. Comme du côté francophone, des lunes vont passer avant que nous n'entendions parler de cet auteur et de ses propositions, j'ai décidé encore une fois de faire et la transcription et la traduction simultanées de la conversation.
As It Happens
CBC Radio One
Vendredi 3 novembre 2006, 19h06
Pour écouter/télécharger (mp3) en anglais la conversation. Durée: 22m39s
Barbara Budd (co-animatrice):
"Le Canada n'en fait pas assez pour combattre les changements climatiques". Il s'agit là d'un des commentaires ciblés par l'auteur George Monbiot. Mais peut-être les Canadiens peuvent se consoler en sachant que nous sommes en bonne compagnie. Cet environnementaliste britannique qui ne mâche pas ses mots considère que le monde entier doit faire plus d'effort et doit faire plus de façon drastique. Dans son plus récent livre, Chaleur - Comment empêcher la planète de brûler [Heat - How To Stop The World From Burning], monsieur Monbiot demande une réduction de 90% dans l'émission de carbone d'ici à l'an 2030 et il avance qu'une réduction aussi ambitieuse est possible. La publication du livre au Canada contient une préface spécifiquement au lecteurs canadiens. Nous avons joint l'auteur et environnementaliste George Monbiot à Oxford.
Carol Off:
Monsieur Monbiot, j'espère que nous n'allons pas utiliser trop de CO2 pour faire cette entrevue aujourd'hui? Avez-vous pris votre vélo pour venir au studio?
George Monbiot:
Oui en effet. Incidemment l'autre jour j'ai fait ma première vidéoconférence en Australie. J'ai réussi à faire une conférence de deux heures sans quitter Oxford, ce qui m'a fait très plaisir...
CO:
sans prendre l'avion...
GM:
...sans prendre l'avion.
CO:
Je veux vous parler de l'édition canadienne dont la première ligne de la préface a assurément attiré mon attention. Dans le cadre de l'opinion internationale, le Canada s'en sort trop bien.
GM:
Quand les gens pensent à qui sont le pires contrevenants dans les changements climatiques, ils ont tendance à penser aux États-Unis et à l'Australie et ils sont en effet vraiment mauvais car non seulement ne veulent-ils pas signer les Accords de Kyoto, mais ils cherchent aussi à les désavouer, en en sabotant les pourparlers et en instaurant ce processus alternatif appelé le Partenariat Asie-Pacifique [Asian-Pacific Partnership]. Mais lorsqu'il est question des émissions réelles de CO2 produites par le Canada, elles sont presqu'aussi aussi mauvaises que ce que font les États-Unis et l'Australie. Bon, nous avons un niveau assez honteux nous-mêmes ici en Angleterre. Nous avons une moyenne d'émission de CO2 produite par personne et par année de 9 tonnes et on pense que c'est plutôt mauvais. Mais au Canada c'est 19 tonnes, ce qui est juste sous les États-Unis avec 20 tonnes. Vous êtes presque les plus grands producteurs sur terre. Et maintenant il semble en plus de produire énormément de CO2, vous avez un gouvernement qui adopte un scénario très similaire à celui des États-Unis et de l'Australie.
CO:
Donc, j'imagine que vous n'avez pas trouvé agréablement honnête la déclaration de notre ministre de l'Environnement Rona Ambrose à savoir que le Canada ne pourrait pas rencontrer ses objectifs Kyoto, que cela était impossible. Vous dites dans votre livre que la réputation globale du Canada serait de tenter d'atteindre sa performance.
GM:
Bien, quand Rona Ambrose dit qu'elle ne pourrait pas atteindre les objectifs, ce qu'elle voulait dire c'est qu'elle ne veut pas atteindre les objectifs. À l'aide d'un programme ambitieux, il serait possible au Canada de rencontrer ses objectifs de Kyoto et même d'aller plus loin. Mais il me semble que le gouvernement de Stephen Harper qui se réclame tant de la ligne dure, agit vraiment comme une bande de pleurnicheurs, des poules mouillées, devant quelques lobbyistes puissants et le besoin d'une contribution pour sauver la planète devant la plus grande crise à laquelle l'humanité fait face potentiellement. Ils sont du côté des lobbyistes et cela, pour moi, est un acte de poltron.
CO:
Vous n'acceptez pas l'idée que nous avons un problème que vous n'avez pas au Royaume-Uni, à savoir que nous avons un immense pays et très froid et que nous avons tendance à brûler plus de CO2.
GM:
Bien, je ne peux nier que cela est vrai, mais en fait, en autant que le climat est concerné, il nous faut réduire notre émission de CO2, car si nous ne le faisons pas, des gens vont mourir. Déjà nous voyons les changements climatiques provoquer l'augmentation des maladies sous les Tropiques. Il semble bien que cela ait le potentiel, durant ce siècle, d'obliger le déplacement de centaines de millions de personnes de leur lieux d'habitation et la création de zones désertiques à l'intérieur des continents, particulièrement en Afrique sub-saharienne. Cela pourrait devenir un désastre humain monumental et je ne veux pas de cela sur ma conscience et je soupçonne que les Canadiens non plus.
Peu importe les bonnes excuses pour produire ce CO2. Le CO2 produit avec de bonnes excuses est aussi mauvais que celui produit par avec de mauvaises excuses.
CO:
Juste pour que les gens comprennent que votre livre "Chaleur" [Heat] n'est pas un livre où il est dit que nous allons tous mourrir et qu'on ne peut rien y faire, parce que nous avons été négligents avec la planète. Vous avez beaucoup, vraiment beaucoup de suggestions pratiques (quoique cela exigera beaucoup de volonté politique devrais-je ajouter) mais vous offrez une recette pour survivre et votre thèse s'appuie principalement sur l'idée que vous pensez que nous pouvons réduire notre émission de CO2 d'ici 2030, de 90%, sans vraiment changer la façon dont nous vivons.
GM:
Bien certainement pas en dephasant la société industrielle que nous connaissons, en ayant la qualité de vie que nous connaissons en ce moment. Ce que j'ai fait c'est regarder l'économie secteur par secteur pour voir si des coupes de 90% peuvent en être faites. La raison pour laquelle je parle de réduction de 90% a trait à ce que demande la science en ce moment quand vous regardez le capacité déclinantes des écosystèmes à absorber le CO2, quand vous regardez à la croissance de la population mondiale et quand vous analysez une certaine concentration du CO2 dans l'atmosphère et la température globale, vous voyez que pour prévenir des changements climatiques majeurs, il nous faut cette réduction d'émissions de 90% vers 2030 dans les pays riches.
J'ai regardé par exemple l'habitat et aux genres d'efficacité énergitique que nous pouvons en obtenir et il semble que vers 2030, nous obtiendrons entre 30 et 40% et il nous faut aller bien au-delà.
Puis j'ai regardé à des sources renouvelables d'électricité et de chaleur pour compenser. J'ai examiné le système de transport, j'ai examiné l'aviation, j'ai examiné les supermarchés, j'ai examiné l'industrie du ciment pour identifier quelques-uns des plus grands pollueurs qui totalisent quelques 60% de tout le CO2 que l'on produit et trouver que dans chacun de ces secteurs cela peut être ramené à 10% des niveaux présents. Bien sûr qu'il s'agit là d'un gros défi, mais je pense que ce que j'ai réussi à démontrer, c'est que c'est plausible.
CO
Commençons pas l'habitat. Que suggérez-vous qui peut-être fait pour réduire [les émissions de CO2] dans ce secteur?
GM
Bien, je crois que nous devons avoir pour tous les pays un programme-éclair, comme celui que l'Allemagne vient d'introduire. Ce que le gouvernement allemand a déclaré, c'est qu'il va prendre chaque année 5% de l'ensemble du parc immobilier et en injectant environ 1 milliard d'euros, il va le transformer en habitation à haut rendement énergétique. Donc dans 20 ans, si le programme se poursuit tel que prévu, chaque maison en Allemagne sera doté de haut standard énergétique. Je crois que cela doit être fait dans tous les pays développés.
Parallèlement, nous devons avoir des mesures beaucoup plus strictes concernant le genre d'appareils électriques que nous avons dans nos maisons. Cela est fou que nous utilisions encore des ampoules à incandescence dans nos maisons. C'est une technologie incroyablement désuète, primitive et gaspilleuse. Il y a des façons de loin plus économique d'éclairer votre maison.
Il me semble fou qu'il soit si difficile d'acquérir les plus efficaces des frigos et congélateurs, avec des parois sous vides isolés qui conservent le froid à l'intérieur, de manière beaucoup plus efficacement que les modèles courants, avec une économie de 80%.
Il me semble fou que nous passions de l'écran cathodique à l'écran plasma, lui qui par pouce carré d'image utilise de 5 à 7 fois plus d'énergie que l'autre méthode. Il nous faut voir des règlementations beaucoup plus sévères qui disent qu'à l'avenir nous devons avoir des appareils ménagers qui soient efficaces en termes d'usage d'énergie.
CO
L'autre secteur où vous décrivez que nous pouvons modifier nos maisons, les rendre plus efficaces en termes d'utilisation de l'énergie - et vous étendez la mesure aux industries - vous parlez de formes durables d'énergie, que prescrivez-vous dans ce domaine?
GM
En ce qui concerne l'électricité, je suis devenu intéressé par le courant direct à haut voltage. La plupart des réseaux électriques dans le monde fonctionne au courant alternatif. Le problème avec cela, c'est que plus longue est la ligne de transmission, plus coûteux cela devient, parce qu'elles perdent de l'électricité et sont très onéreuses à construire. Les lignes de courant direct quant à elles, après un certain point, deviennent beaucoup moins onéreuses que les lignes de courant alternative et perdent moins d'électricité. Vous pourriez ainsi avoir des lignes de transmission jusqu'à 4500 km de longueur. La chose la plus intéressante à ce sujet c'est que cela vous permet d'exploiter des sources d'énergie qui n'étaient pas disponibles auparavant.
Par exemple vous pouvez alors commencer à utiliser de grandes portions des plaques continentales en haute mer pour ériger des éoliennes de grande portée, de 10 MW vraiment, en plus d'énormes convertisseurs d’énergie des vagues: le plus loin que vous allez dans la mer, le plus de vent et de vagues. Vous avez un mètre de vent de plus par seconde à chaque kilomètre de la côte. Avec ces câbles de longues distances, vous pouvez commencer à exploiter des sources d'énergie qui sont plus riches en termes de ce qu'elles peuvent donner par rapport au énergies renouvelables que nous avons utilisé jusqu'à présent.
CO
Et puis il y a l'énergie du désert, avec l'usage de panneaux solaires, avec tout le soleil qui darde là-bas.
GM
Oui. Et j'ai regardé spécifiquement au cas de l'Europe et voyant que nous avons cette immense ressource au sud de l'Europe, le désert du Sahara qui a beaucoup d'avantages, l'un c'est bien sûr que nous savons qu'il y a du soleil là-bas de manière constante et nous savons quand il fera soleil. Puis ce n'est pas si loin lorsque vous faites usage du courant directe pour le transport de l'électricité, 3) il s'étend de l'est à l'ouest, ce qui veut dire que lorsque le soleil va se coucher à une extrémité du désert, il se lève à l'autre extrémité, ce qui vous permet 15 heures ferme d'électricité totalement renouvelable par l'usage de grandes "fermes" solaires pour produire l'électricité.
Maintenant, en Amérique du Nord, vous avez assez beaucoup de désert. Vous avez les Great Basin, le Mojave, le Somora et plusieurs autres en plus. L'occasion ainsi de commencer à utiliser des parties de ces déserts aussi loin soit-il des grandes agglomérations pour desservir ces grands centres urbains.
CO
Sans doute la parties la plus intéressante du livre pour l'auditoire canadien traite du transport, à cause de l'immensité du territoire, des humains, des aliments à transporter. Et vous discutez de tout: combien de carbone il aura fallu pour que cette personne ou que cet article-là se retrouve à la table ou au consommateur. Pouvez-vous décrire un peu ce qui peut être fait pour réduire, pour réduire de manière radicale la quantité de carbone que nous utilisons pour le transport.
GM
Bien. J'accepte que le Canada ait un problème particulier ici. Vous êtes un si grand pays avec une si faible densité de population, cela veut dire que vos émissions par habitant seront plutôt grandes. Mais même à cela, je crois qu'il existe des façons intéressantes d'abaisser ces niveaux. Un de ces façons d'en venir à bout est d'assumer qu'une grande proportion des gens continuerons d'utiliser la voiture privée. Quelle est la façon la plus rapide et la plus efficace de "décarboniser" la quantité de carburant utilisée. Il me semble que ce n'est pas par le truchement des carburants, ni de l'hydrogène. En fait, c'est en faisant un meilleure usage de la voiture électrique. Mais le problème avec la voiture électrique en ce moment est que son rayon d'action n'est que d'environ deux cents milles [300 km]. L'accumulateur n'a plus d'énergie après cette distance et il vous faut brancher la voiture et la laisser là pour plusieurs heures avant de pouvoir vous en servir de nouveau. Et c'est ce qui rebute les gens au sujet de la voiture électrique. Mais ce que je propose c'est que tous le réseau des stations-service devrait être dans une position de vous louer des accumulateurs. Vous ne possédez pas l'accumulateur de votre voiture électrique, vous le louez dans ce réseau de stations. Dès le moment où l'accumulateur ne donne plus de rendement, vous allez à une station-service, un levier vient vers la voiture, enlève l'accumulateur déchargé, en met un nouveau et vous voilà reparti. Et ces accumulateurs pourraient être rechargés avec ces surplus d'électricité produite par ces éoliennes géantes dont je parlais qui continue de tourner la nuit au moment où la demande électrique est très basse. Et ce que vous faites là, c'est d'utiliser de l'électricité gratuite, bien plus ou moins gratuite, et libre de carbone aussi.
Maintenant, pour ce qui est de décourager les gens à utiliser la voiture, il y a une façon de complètement revitaliser le parc des autobus. En réalité, dans la plupart des pays, le voyage par autobus est désarmant et humiliant, mais il pourrait en être autrement, une expérience rapide et très confortable et cela dépend d'abord d'un concept d'autocars de meilleur design qui existent déjà du reste mais il n'y a pas beaucoup d'incitatifs pour les fabriquer. Fabriquer des autocars ressemble un peu à la classe Affaires dans un avion, des espèces de grandes limousines qui transportent un bon nombre de gens, mais il s'agit aussi d'implanter des gares d'autocars au jonction des autoroutes, de sorte que les autobus urbaines viennent le rejoindre, de sorte que ces grands autocars ne sont pas dans l'obligation de se rendre dans les villes. Puis il y a que l'on pourrait créer des corridors pour les autocars sur les autoroutes, de sorte que les autocars puissent rouler sans obstacles et cela pourrait vouloir dire qu'ils vont beaucoup plus vite, même plus que les voitures, parce qu'ils ne sont pas pris dans les bouchons. En d'autres mots, il s'agit de créer une alternative de transport public qui a le potentiel d'être plus attrayant que la voiture parce qu'il est plus rapide, plus commode et plus efficace...
CO
Il faudrait dire que nous parlons d'autocar qu'on appelle des autobus au Canada.
Gm
...Je suis désolé...
CO
...au cas on n'aurait pas déjà compris.
GM
... divisés par une langue commune...
CO
...oui, c'est vrai. Mais le secteur pour lequel vous n'avez pas de solution à la réduction des émissions de CO2, qu'il n'y a rien à faire pour cette réduction a voler dans les airs, et vous dites "Quoique nous faissions pour réduire nos émissions de CO2 au quotidien par habitant, on prend l'avion et on vient d'annuler tout ce que nous venons de réduire.
GM
Oui. Je me rends bien compte que ce n'est pas le genre de chose qui va bien passer au Canada, mais c'est là une réalité que les changements climatiques nous force de confronter: nulle part ailleurs contribuons-nous davantage au réchauffement de la planète que lorsque nous prenons l'avion et cela pour au moins deux raisons. D'abord en tant qu'individu vous produisez énormément plus d'émission de CO2 en une journée en prenant l'avion que vous ne produiriez de quelque manière que ce soit dans votre vie de tous les jours. Ainsi, en admettant que vous parcouriez 10 000 km en un année avec votre voiture, vous pouvez le faire bien évidemment en moins d'une journée si vous prenez l'avion. Puis il y a que les rejets des avions ne se limitent pas au CO2 qu'ils produisent. Quand vous prenez en compte les autres gazs qu'ils produisent, particulièrement les vapeurs d'eau produites à haute altitude, cela multiplie par 2,7 fois l'effet de serre que ces avions engendrent. Ce que vous découvrez c'est que le ratio km/passager, vous obtenez un effet disporportionné gigantesque, plusieurs fois supérieur que si vous voyagez seul dans votre voiture, quand on prend en compte l'ensemble des données du réchauffement et, bien sûr, sur une très grande distance.
Le problème avec les avions c'est qu'il s'agit là plutôt d'une grande prouesse technologique pour les amener dans les airs et les maintenir là-haut. Et alors qu'il y a un ensemble de susbtituts pour le transport terrestre, il n'y a pas de bons remplacement à l'avion dans un avenir visible, certainement pas dans la période dont je parle [d'ici à 2030], que ce soit en ce qui concerne les moteurs ou les carburants utilisés par les avions en ce moment, sans augmenter encore les problèmes que nous avons déjà.
CO
Vous avez parler au début de la politique et toutes ces solutions pratiques sont encourageantes et donnent bien la mesure de la possibilité de régler le problème. Je suppose que dans ce pays et dans d'autres pays où vous avez des législateurs qui n'acceptent pas vraiment la science, à savoir que les changements climatiques sont le fruit de l'homme, que faisons-nous?
GM
C'est une situation vraiment difficile, parce que lorsque les gens sont engagés dans un déni volontaire, il n'y a rien à faire pour les persuader directement et je me demande parfois ce qu'il faudrait parce que le consensus scientifique au sujet des changements climatiques est aussi robuste qu'en ce qui concerne l'évolution ou en effet qu'il s'agisse de n'importe quelle théorie scientifique. La seule façon de s'en sortir est en exposant la fausse science de ceux qui disent que cela n'existe pas. Je pense que c'est cela qu'il faut qu'il arrive de sorte que la vapeur monte à la tête des la population au point que cette position de déni volontaire devient complètement ridicule. Ce que nous avons observé - et cela est particulièrement fort en Amérique du Nord - est un réseau très efficace de dénigreurs professionnels de pacotille qui appartiennent à des instituts de recherche, des tink-tanks, même des OSBL (organisation sans but lucratif) de l'environnement.
CO
Donc on baisse le thermostat, on revêt le chandail, on ne prend pas l'avion, on fait pousser notre propre garde-manger, on achète localement et on montre du doigt nos politiciens.
GM
Oui! Vite dit, cela est vrai, mais la clé de tout cela est que nous sommes beaucoup plus puissant comme citoyens que comme consommateurs. L'un des problèmes de l'approche mise de l'avant par beaucoup de groupes environnementaux et qu'il mette ça entre les mains des individus à décortiquer. Il est en fait très difficile à l'individu de décortiquer tout cela. On ne peut pas utiliser le transport en commun si l'État ne le planifie pas. On ne peut pas utiliser des énergies renouvelables si celles-ci n'existent pas. Et en essayant d'agir comme consommateur concerné est de nous rendre impotent. Ce qu'il nous faut faire d'abord, c'est d'agir comme citoyen et forcer les gouvernements à prendre des meilleurs décisions politiques desquelles nous bénéficions tous. Et sans cela, même nos gestes d'abstinence sont complètement sans effet. Cela fait maintenant que j'existe sans voiture et ce dont je me rends compte c'est que je n'ai juste réussi qu'à créer plus d'espaces sur les routes pour que des gens qui conduisent des modèles moins efficaces que ce que j'aurais choisi puissent rouler. Ma décision est inutile sans ce cadre gouvernemental qui fasse que ma décision ait du sens.
CO
Monsieur Monbiot, merci beaucoup d'avoir roulé à vélo pour venir nous parler aujourd'hui.
GM
Cela m'a fait plaisir. Merci beaucoup.
CO
Soyez bien.
GM
Merci. Aurevoir
BB
L'auteur et environnementaliste britannique, George Monbiot, discutant de son plus récent ouvrage Chaleur - Comment empêcher la planète de brûler" [Heat - How To Stop The World From Burning]. Nous l'avons joint à Oxford.
George Monbiot pourrait penser que le gouvernement canadien somnole lorsque vient le temps du réchauffement de la planète, mais cet après-midi, notre ministre des Pêches et Océans nous a prouvé qu'avec un vent chaud dans vos voiles il est possible d'aller dans deux directions en même temps.
Pour les annales [For the Record], Loyala Hearn parlaient à des reporters à Ottawa:
Ministre
Il y a des choses qui se passent dans les océans au sujet desquels nous n'avons aucun contrôle. Il ne s'agit pas seulement de surpêche ou l'usage de certaines technologies. La température dans une des nos stations non loin de Saint-Jean, Terre Neuve a augmenté de 4,5ºC. Cela a un effet énorme. On ne voit pas autant de saumons revenir vers les rivières, comme il se devrait. On n'assiste pas à la croissance de nos stocks de poissons de fond comme nous devrions. On voit quand même quelques croissance chez certaines espèces pélagiques. Donc il y a une amélioration.
Journaliste
Quelle est la température que vous avez donné?
Ministre
4,5ºC
Journaliste
Est-ce que cela a à voir avec les changements climatiques?
Ministre
Bien, les gens vont avancer cela, mais je ne suis pas un expert en changements climatiques, mais sans doute assistons-nous à quelque chose qui se passe qui ne se passait pas auparavant. Donc vous pouvez jouer avec cela de la façon que vous voulez.
Journaliste
Même les experts dans votre ministère en parlent.
Ministre
Vous savez, j'ai déjà vécu dans la région de Terre Neuve où la joie au printemps était de surveiller les gros icebergs passer par nos côtes et dans les dernières années, même dans la partie septentrionale de la province où nous étions assurés de les voir, on ne voit aucune glace. Pourquoi, je ne sais pas...
Journaliste
Ils disent, vous dites que ce n'est pas à cause des changements climatiques?
Ministre
Ils ont, nous sommes inquiets j'imagine face et nous ne connaissons pas la cause exacte de ce qui se passe. Je pense qu'aux États-Unis, les scientifiques ont des opinions variés.
Journaliste
Quels signes attendez-vous?
Ministre
Ce n'est pas quelque chose où je dirais quel est la cause, parce que je pense personne ne vous donnera une réponse directe concernant la cause de la grande quantité de phénomène qui se passent dans les océans ont un effet sur la température.
Journaliste
...
Ministre
Bien, je pense que tout le monde est de l'avis que les changements climatiques doivent avoir quelque effet sur tout cela. Maintenant quelle est la définition de "changements climatiques" si large. Vous savez ce n'est pas si simple à dire. Ce n'est pas noir et blanc.
Pour mémoire [For the Record], le ministre Loyala Hearn répondant à des questions des journaliste plus tôt dans la journée, à Ottawa.
Fin de transcription
Libellés : changement climatique, Environnement, Gorge Monbiot
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