jeudi 5 octobre 2006

Revers de l'agriculture biologique


Il y a tout de même des aberrations dans l'agriculture biologique présente au moment où ses produits deviennent disponibles dans les grandes surfaces. Le questionnement fait l'objet d'un documentaire radio en trois épisodes,dans le cadre de l'émission Idea sur CBC Radio One.
Ainsi pour amener sur la table du consommateur québécois ou canadien, une calorie de laitue biologique, pas moins de 65 calories d'hydrocarbures sont nécessaires pour son transport d'un bout à l'autre du continent. Il ne s'agit pas ici de dénigrer l'agriculture biologique. Bien au contraire. Mais nous devons réfléchir à ce genre de choses.
Dans ce documentaire fort bien mené, nous apprenons quantité de concepts et de fonctionnement problématique. Il y aurait beaucoup à dire sur l'agriculture conventionnelle qui est désormais destructrices d'environnement, incapable de sensibilité envers les animaux, exemptes des reglementations sur la pollution, subventionnée à souhait alors que dans ce dernier cas, il serait tellement plus logique de subventionner l'agriculture biologique locale, au lieu d'importer sur 5000 km de la laitue, pour ne mentionner que cela.
La Californie fournit 85% des fruits et légumes biologiques disponibles en Amérique du Nord. Cela est inacceptable. La Californie est pratiquement un désert. Elle importe l'eau d'autres États américains, notamment du fleuve Colorado à au moins un millier de kilomètres! Il y a au Québec quelques personnes qui s'acharnent à faire de l'agriculture biologique mais il n'existe pratiquement rien pour la distribution et ces courageux/ses fermiers sont vus par les autres fermiers tels des hérétiques.
De plus, à partir du standard "biologique" de la USDA (United States Department of Agriculture), il est interdit d'avoir utilisé des produits chimiques toxiques, des égouts, l'irradiation, les OGM, les hormones de croissance, les antibiotiques, les l'alimentation des animaux à partir de sous-produits animaux. Selon certains, l'agriculture biologique n'est pas que cela, c'est une façon de réfléchir et d'évoluer dans la société, notamment l'achat local, le rapport entre les citoyens et les fermiers, etc. Mais l'agriculture biologique californienne est devenue une partie intégrale de l'ago-business. De plus certains des grands fermiers biologiques ont été rachetés par les grands consortiums, mais vous ne le verrez pas sur leurs étiquettes...
Dans le documentaire, on parle des animaux supposés "free range", qui n'en sont pas vraiment. Il est bien sûr question de la définition du mot "biologique" dans chaque épisode. Il a fallu s'entendre sur une définition et, en bout de ligne, ce n'est pas très orthodoxe. Puis il y a ce fermier de Virginie qui applique les méthodes de Sir Albert Howard, le pionnier de l'agriculture biologique. Il est plus "biologique" que la plupart de ceux qui se targue de l'être mais refuse d'être homologué "biologique'. Son point de vue est particulièrement intéressant.
Dans le troisième épisode il est question des CSA (Community Supported Agriculture), un système qui permet aux gens d'acheter d'avance les légumes d'une récolte, permettant ainsi aux fermiers de ne pas être les seuls à assumer les risques. C'est au Québec que le système est le plus populaire, rejoignant quelques 24 000 personnes. Il s'agit donc d'être concret. Les exemples de la Colombie Britannique sont donnés durant le troisième épisode.
La règlementation sur l'alimentation ne fait pas dans les nuances. Les mêmes règles s'appliquent de la même façon aux énormes fermes qu'aux petites. Les exigences sont telles pour les petits qu'il est impossible d'exister. Pourtant, les risques dans l'agriculture industrielle sont énormément plus grands que dans les petits établissements.

CBC Radio One
Ideas
Organic goes mainstream
D'abord diffusé les 6, 13 et 20 juin 2006

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