mercredi 8 mars 2006

Vive les femmes!


Conception de l’affiche du 8 mars 2003: Michèle Lapointe
Fédération des Femmes du Québec

Selon les néo-darwinistes, tout est le fruit du hasard: la vie telle que nous la connaissons s'est fait sans organisation, sans « déterminisme ». On peut alors se demander pourquoi il n'y a que deux sexes. C'est Anne Dambricourt, paléoanthropologue au Muséum d'Histoire naturelle à Paris qui aura su argumenter le plus adéquatement en faveur d'un déterminisme dans l'évolution des espèces.
Elle ne s'est pas avancée sur ce terrain-là sans au préalable avoir fait des recherches sur une décennie, en analysant les boîtes craniennes à partir des hominidés jusqu'à homo sapiens. Elle a des solides assises et, en ce qui me concerne, mérite un prix Nobel (mais elle n'en voudrait pas après toute la controverse), car à elle seule, elle bouleverse bien des théories et cela devrait nous obliger à remettre en question la base sur laquelle se sont construits nos schèmes concernant l'évolution et son rôle.
Cela m'amène à parler des femmes. Si elles n'existaient pas, faudrait les inventer... Extraordinaires, fascinantes les femmes. Chacune à sa manière. Je ne me sens pas dans l'obligation de toutes les aimer ni d'être d'accord avec chacune. Par contre, elles ont totalement droit à la moitié de tout. Mais même cette notion de moitié de tout n'est pas juste. Car moi je ne veux pas la moitié de quelque chose, je la veux au complet. Ainsi en va-t-il des femmes qui ont droit à TOUT, simplement en partage. Il y a encore très très loin de la coupe aux lèvres cenpendant.
Je parlais des deux sexes tout à l'heure. Je ne suis jamais très sûr de devoir appartenir à mon sexe. J'en suis parce que je n'ai pas trop le choix physiquement. Mais mon association s'arrête souvent là. Je ne me sens aucunement dans l'obligation d'appuyer les hommes, surtout quand ils font et disent des bêtises. Je n'en ferai certainement pas la nomenclature ici, car alors je bloque le blogue avec cette immense bêtisier.
Je ne suis ni Aragon, ni Brel pour clamer que « la femme est l'avenir de l'homme ». Dans son acception littéral, l'énoncé est pourtant assurément indéniable. Sans les femmes les hommes ne naissent pas! Mais de là à leur jeter le dévolu de la civilisation sur les épaules, il n'y a qu'un pas que je ne franchirai pas, 1) parce que la question est hautement hypothétique, 2) parce que, comme dirait l'autre, ça se fait à deux ces choses-là. Mais encore là, faudrait-il véritablement que ça se FASSE à deux car, pour le moment, nous n'en sommes pas encore vraiment là. Y a encore pas mal de chemin à parcourir.
Ainsi, le Canada, le Québec et les États-Unis qui se croient le nombril du monde n'ont même pas encore l'intelligence de laisser une femme prendre le pouvoir politique suprême! Il faut se faire faire la leçon par l'Inde, Israël, le Chili, voire le Libéria! C'est tout de même incroyable.
On pourrait aller jusqu'à dire que le fait même qu'il y ait une Journée internationale des femmes (de la femme, selon l'ONU) est une incongruité, puisque c'est comme si les 364 autres jours de l'année étaient tant dominés par l'homme. Historiquement, c'est la manifestation « Du pain et la paix » des femmes russes en 1917 qui déterminera cette date qui méritera toujours d'être remémorée, peut-être un jours sous un autre vocable, lorsque la vraie égalité ira de soi.
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Mais il n'y a pas que la politique, même si on pourrait dire que tout est politique.
Nous sommes loin des communautés des chasseurs-cueilleurs où tous les membres de la famille avaient un rôle à jouer pour le maintien de la famille, de la communauté.
L'indépendance de chacun dans nos sociétés organise la contrainte autrement, celle d'être ensemble, s'entend. Le dur désir de durer est plus evident lorsque les assises sociales permettent de ne pas être contraint de rester. Quelque prétexte que ce soit peut devenir une raison de partir car ce n'est pas la jungle et le grand inconnu qui nous attend mais toute une structure qui nous permet de se refaire. A-t-on vraiment gagné quoique ce soit à ce jeu-là, considérant les énormes contraintes économiques de notre temps? Puisque tout a toujours été basé sur une forme d'économie, d'échange, on peut se demander si pour la plupart des gens, la possibilité de l'indépendance permet tant de s'épanouir.
Les femmes semblent avoir une longueur d'avance sur le plan de la petite communauté. C'est toujours remarquable de les voir s'organiser. Il y a un esprit femme fait à la fois de pratico-pratique et de spiritualité, qui inclut le rire, de paroles, de chants. En cela les femmes sont admirables. Cette contrainte d'être ensemble n'en est plus une à ces moments-là. Ce sont des moments sans (trop de) hiérarchie.
Il est de plus en plus difficile par contre de voir ce genre de choses. Les sports, les réunions ont remplacé ces rencontres-là. Plus le temps de faire la popote ensemble durant une réunion. On fait venir un traiteur. Le rapport de l'un à l'autre est hautement hiérarchique, selon le poste de chacun. Et il n'est pas lié à la vie en commun. C'est la réunion d'individus pour une occasion dans un lieu donné, désincarné. Ceci n'est pas une thèse. C'est une observation du rapport aux choses.
Dans le confort et l'indépendance a-t-on tant gagné? Je ne sais pas.
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J'essaie de ne pas être trop naïf en ce qui concerne les femmes. Je sais très bien qu'entre elles se jouent parfois des games extraordinaires de méchanceté, de jalousie, comme je ne réussirais pas à m'en imaginer chez les gars. Mais cela est d'abord culturel et non naturel. Un long article sur le sujet est paru dans le Toronto Star du 5 mars, sous la plume de Leslie Scrivener, The cult of the mean girl. Scrivener s'attarde à la question, à la suite de la sortie du film Mean Girls qui était basé sur le livre Queen Bees & Wannabe, de Rosalind Wiseman. Ce phénomène de "bitcherie" semble avoir tellement d'ampleur dans certains cas que Scrivener écrit [traduction]: « C'est assez pour finir par croire qu'il y a une véritable guerre, où les combattants sont des femmes, les armes sont les mots, la tricherie et la bataille fait rage depuis le Neanderthal quand une femme a regardé de manière suspicieuse une autre femme pendant que leurs maris étaient partie à la chasse pour rapporter le souper. »
L'article n'est pas aussi tordu cependant. A lire.

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