mardi 25 octobre 2005

L'essentiel


Magnifique fresque automnale vue sur mon terrain
Mardi 25 octobre 2005
Il y a une phrase qu'une amie m'a écrite J'imagine que tu peux te concentrer mieux sur l'essentiel vu que tu as moins de sources de distraction comme tv, radio et toutes ces choses plus ou moins superflues. et qui provoque chez moi un grand questionnement puisque c'est le but ultime de ma présente démarche que j'ai entreprise un peu à l'aveuglette et spontanément, dans une espèce de frustration mais, somme toute, qui mène à une sélection de ce qui est essentiel.
L'autre jour, il a plu presque 6 pouces d'eau en 24 heures. Résultat j'ai dû aller tenter de creuser une rigole derrière la cabane car l'eau s'engouffrait dessous à qui mieux mieux. Tâche pour le moins difficile car le sol est un inextricable réseau de racines dont certaines sont plutôt costaudes. A tout le moins j'ai réussi à faire en sorte que, pour le moment, le niveau d'eau n'atteigne pas le niveau fatidique de mon plancher. C'est l'essentiel.
Ce n'est certes pas de cet essentiel-là que formule l'amie dans son commentaire. Mais là encore, qu'est que l'essentiel? En tout cas, il est clair à ce moment-ci que je dois faire du lest matériel. J'ai encore une grande quantité de boîtes dans le garage de Maude, surtout des livres (environ 800) de la paperasse et toute sorte de choses et ce, malgré l'envoi aux recyclage du contenu de deux classeurs de trois tiroirs de même que les classeurs eux-mêmes et des boîtes entières de magazines, rapports, etc.
Dois-je encore tout larguer ce qui reste pour atteindre l'essentiel? Il y a des maisons où il n'y a pas un livre mais des autos, des camions, des véhicules tout terrain, trois télés, etc. Plus on a grand plus on peut en mettre. Ma situation s'améliorera-t-elle au point où je pourrais rapatrier sous un même lieu ce qui est éparpillé chez l'un et l'autre depuis juillet? Étant donné la saison qui avance et la première neige qui en ce jour laissera quelque 10-15 cm de neige, je n 'avais guère le temps de commencer à contruire de A à Z un abri forestier d'une solidité telle qu'il eut pu recevoir 800 livres! J'eus aimer avoir tout ça avec moi.
En ce moment je suis plutôt enclin à passer l'hiver seul à lire... Vous êtes toujours bienvenus tout de même :-) J'ai travaillé comme un fou trois ans durant, 6 jours par semaine. Jamais de vacances d'une longueur appréciable. Je considère le dernier employeur officiel assez exécrable pour me dire que désormais je ne travaillerai qu'à mes conditions. C'est le cas depuis l'été. Cela m'a permis d'être productif, de bien faire mon travail et d'être totalement satisfait et les autres aussi. Finie la merde. C'est pour cela que je me donne les moyens de ma politique car, étant donné que je n'ai aucun statut, si je veux travailler à mes conditions et me permettre de refuser tout ce qui ne me convient pas - principalement pour des raisons éthiques - il est préférable que je me prépare à vivre dans la pauvreté. Pour ramener l'idée de l'essentiel, il s'agit donc pour moi de vivre sereinement dans la plus grande pauvreté. Dès lors, il me faut ramener ce qu'il m'en coûte pour avoir le droit d'exister à l'essentiel. Ce qui est chouette c'est que je vais y parvenir avec beaucoup d'astuces et de débrouillardise. Comme mes revenus présents sont à peu près les mêmes que ceux que j'avais il y a 30 ans à travailler à temps plein (même pas en dollars constants) et en éliminant déjà le loyer, j'établis une base de survie possible avec ce que j'ai.
J'étais promis à un bel avenir avec une vie plus près de l'opulence, SI j'avais tenu la route indiquée pour y arriver. Tel ne fut pas le cas. Je me suis mis à préférer les sentiers, les chemins de traverse, les ornières boueuses et chaotiques. Résultat, je me suis allègrement éloigné de la voie pavée et lisse mais je me suis penché pour regarder les trèfles pousser plutôt que de voir se dérouler les paysages à 100 à l'heure depuis une fenêtre fermée même aux fragrances. J'ai parcouru les chemins qui m'ont fait avancer à un rythme qui me sied toujours et de manière dépouillée.
Ainsi je ne crois pas trop avoir errer hors de l'essentiel car au travers de ce cheminement-là j'ai aussi fait des milliers de rencontres, franchi des obstacles, me suis arrêté quand il le fallait. Je n'ai pas de REER mais beaucoup de rires. Je n'ai rien, je ne suis rien et je ne vaux sans doute rien et ça c'est l'essentiel désormais pour moi.

P.S. J'ai oublié mon appareil-photo à la cabane. J'en ai de très chouette. La prochaine fois que je passe par ici.

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