lundi 6 novembre 2006

J'ai un deux pièces dans le 2 milliardième arrondissement


J'ai un jour entendu quelqu'un comparer la croissance de Paris et de l'Île-de-France à un oignon, pour expliquer notamment l'évolution des arrondissements, dans l'espace et le temps. En extrapolant un tantinet, c'est dire qu'ici le chiffre du titre, bien qu'approximatif, serait de cet ordre, si le cercle concentrique a un point de départ lutécien.
C'est que ce soir, las de ne faire que la voir, j'ai inauguré ma seconde pièce en y faisant le ménage, ce qui me permet à tout le moins de m'asseoir à la table de cuisine et de faire en sorte que désormais j'aie le choix de m'asseoir au futon-divan, sur la chaise pliante de mon salon ou à cette table qui en est une ronde de jardin.

Ce qui est chouette dans mon aménagement c'est cette cloison de verre qui sépare les deux pièces, cloison constituée en fait de deux portes de verre trempé Saint-Gobain, des portes d'entrée de commerce qui pèse chacune 50 kilos et d'une épaisseur de près d'un centimètre et demi. Ainsi, bien que ma cuisine fasse un léger 1m70 de profondeur, je vois jusqu'au fond de mon petit espace global, soit 4 mètres!
Je trimbale ces portes depuis bientôt 20 ans. Lorsque je les avais aperçu, alors que je marchais un après-midi d'hiver dans le quartier industriel d'Outremont, de toute évidence jetées du haut d'un quai de chargement de camions, sans qu'une éraflure ou qu'une égratignure en soit la conséquence, je m'étais dit que je devais les récupérer. Plus tard dans cette soirée d'hiver un copain avait bien accepté de venir m'aider à les amener jusqu'à cet aparte que j'occupais alors, appartement où j'ai malencontreusement oublié les 100 premiers numéros du magazine A Suivre, une bévue que je ne me pardonnerai jamais!

Depuis que je les ai, elles ont surtout servi de table, au cours des années. Ici je voulais en mettre une sur le toit de mon espace vitré, ce qui aurait fait un sacré puits de lumière. J'ai jugé la chose finalement peu prudence, étant donné le poids qu'elle apporterait à ma charpente, en surcroît de la neige. Et puis il y a que monter, seul, une porte de 50 kilos dans un escabeau qui n'atteint que la moitié de la hauteur de la paroi extérieur est plutôt suicidaire. À preuve, l'autre jour j'ai tenté une première fois de monter de cette façon une simple vitre qui, à peine avait-elle atteint la toiture, m'a éclatée dans les mains. J'en ai été quitte pour une frousse car dans la position où j'étais j'aurais pu me couper le cou avec les éclats de verre. J'ai alors réussi à m'abriter à lâcher tout, ce qui a provoqué un vacarme inusité dans la forêt...

D'aucuns diront que j'ai beau avoir un deux pièces gratos dans le 2Gigième arrondissement, cela me fait tout de même une sacrée trotte jusqu'au Louvre! Qu'à cela ne tienne, mon désir d'aller au Louvre, au musée d'Orsay ou ailleurs est proportionnel aux moyens que j'ai pour m'y rendre...

Le café et moi

Quand vient le temps du café - ce qui chez moi est tout le temps - je suis plutôt exigeant. Je le mouds moi-même à même le moulin qui broie les graines à jus de bras.

Récemment à la boutique Santé-Lumière à La Patrie, Lucie, l'hôte de la maison, est revenue de Sherbrooke avec une nouvelle marque: William Spartivento! Café équitable et biologique en provenance de plusieurs régions du monde. Depuis un mois je bois du "Sumatra Réserve Sibolga", café acidulé et corsé, comme le sont tous les cafés de l'île. Tant qu'à carburer au café, autant en acheter qui soit équitable et biologique. Même avec les meilleures intentions, il n'est pas dit que l'on ne déboise pas les forêts pour faire des plantations de café...
Mais l'Indonésie qui a la superficie du Québec (incluant le Labrador) abrite pas moins de 223 millions d'habitants, ce qui crée une énorme pression sur son territoire. Cette question-là n'est pas innocente. Elle est même bourrée d'obstacles de toute nature.
J'ai l'intention d'essayer les différentes variétés de café sous étiquette bio et équitable de cette marque. L'autre solution consisterait à cesser de boire du café. Je n'ai pas atteint ce degré de courage...

Paysage et jachère


Sur la 257, pas loin de ma cabane
L'autre jour en revenant de Lac Mégantic avec Maude, je lui fis valoir que nous ne devrions pas laisser tous nos champs s'en aller en jachère, que ces champs, des gens les ont conquis à force de bras et qu'ils font partie du patrimoine au même titre que le bâti. Ainsi, je suggérai que nous devrions continuer de faire les foins dans les champs abandonnés, histoire de conserver ces champs, surtout ceux qui offrent des vues intéressantes, voire spectaculaires.
Elle m'a alors appris qu'en France, la question faisait l'objet d'une attention particulière et qu'elle avait aussi des amis géographes qui commençaient à regarder ce qu'on pouvait faire ici. Mais de la façon qu'elle me parlait, j'avais l'impression que l'on proposerait une façon systématique de procéder, notamment en coupant jusqu'à 30 mètres des routes pour notamment voir les montagnes.
Là je dois dire que je ne suis pas d'accord. Je lui parlais de sauvegarder les champs qui étaient déjà là et elle me parlaient de couper autres choses qui n'était pas nécessairement coupé. Autant il ne faut pas conserver tous les champs, autant commencer à couper les bords de route jusqu'à 30 mètres à des fins touristiques m'apparaît pour le moins exagéré, voire absurde et même dangeureux, autant parce que cela sent un aménagement bureaucratique, technocratique, autant parce cela peut entraîner d'autres problèmes, notamment d'érosion, de difficultés d'entretien, d'envahissement de certaines espèces, alors que dans le cas des champs existants, tous ces problèmes ont déjà été observés et traités sur des centaines d'années, au fur et à mesure des besoins.

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